La maîtrise des nouvelles technologies ainsi que les récents progrès de la science médicale ont conféré à l’Homme une souveraineté plus étendue sur les lois de la Nature, au point de l’inciter à la manipulation de la vie (fécondations in vitro, inséminations artificielles, congélations d’embryons, bébés-éprouvettes, mères-porteuses, etc.) ou à la destruction de la vie (euthanasie, avortement, etc.) L’émergence d’organismes para-étatiques, comme le Comité consultatif d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé, en France, qui font office de garde-fous, en tempérant au besoin les ardeurs de la recherche scientifique, pour prévenir d’éventuels dérapages, mérite d’être salué. Aussi, l’absence, au Sénégal, d’une structure consultative analogue ne serait pas étrangère à la controverse – qui agite présentement le champ public -, suscitée par certaines organisations féministes, comme le Réseau Siggil Jiguéén, appuyées par d’autres structures de la société civile, comme l’Association des juristes sénégalaises, sur l’opportunité de dépénaliser l’interruption volontaire de grossesse (Ivg). Des organisations féministes ont lancé une pétition, destinée au Parlement, afin que celui-ci facilite aux femmes et jeunes filles en détresse l’accès à l’avortement médicalisé, supposé pouvoir mettre un terme aux Ivg clandestines, qui constitueraient 15% de la mortalité féminine. Quid de la viabilité du fœtus, largement prouvée par la Science, et des positions de la Religion sur ce délicat sujet ?