Telle que pratiquée au Sénégal ces dernières années, la politique – tant dans sa forme que dans son contenu, sans parler de l’attitude de nombre de ses acteurs -, ressemble beaucoup à cette machine à désespérer les hommes dont faisait mention Albert Camus lorsqu’il décriait la politique contemporaine. Elle ne brille malheureusement souvent que par sa face nocturne : chantage, népotisme, maraboutage, détournements de deniers publics, attaques ad hominem, parjure, violence verbale et physique, transhumance… sont autant de vils moyens de prédilection dont se servent les nombreux adeptes de la politique politicienne dans le pays pour atteindre leurs fins et/ou gravir les échelons.
Archives journalières : 29 octobre 2016
« Ma conscience m’a libéré, car je n’ai fait aucun mal. (…) je ne me sens pas en prison et je ne la crains pas non plus. Ce qui me préoccupe, c’est mon « daara » et je demande aux gens de s’en occuper pour que les enseignements se poursuivent »
Ecrire une lettre adressée au chef de l’Etat est un acte d’opposition qui nous sort des querelles, insultes et attaques personnelles auxquelles nous ont habitués une bonne partie de la classe politique. Le clash sans aucune classe vis à vis de l’adversaire politique ne contribue qu’à susciter de l’apathie, de l’indifférence et un désintéressement citoyen par rapport à la politique. Le taux d’abstention énorme à toutes les élections en est une parfaite illustration qui participe à fragiliser la légitimité politique des majorités de fait fictives. L’ex Premier Ministre Abdoul Mbaye a interpellé le Président de la République par des lettres ouvertes. Quoi de plus normal en démocratie ? C’est une pratique courante en démocratie. Dans une lettre ouverte adressée au Président français François Hollande, l’ex Premier ministre François Fillon, l’invitait à cesser d’être un Président de la République pour devenir le Chef de l’Etat et dénonçait les maux caractéristiques de sa présidence. Il n’y a pas eu de péril en la demeure française. Le problème n’est certes pas d’imiter ce qui se fait bien à l’étranger, mais de limiter ce qui se fait mal ici que au Sénégal.
En ma qualité de militant socialiste, responsable de département et membre du Bureau politique, j’ai décidé de prendre ma plume après avoir lu le point de vue exprimé par l’analyste politique Yoro Dia : «Le Ps est actuellement le seul parti politique au Sénégal… ; Ce qui se passe au Ps est normal, mais le respect des décisions de la majorité s’impose», paru dans «L’Observateur» du mardi 25 octobre 2016.