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Notre République En Danger

Notre République En Danger

La Constitution de la République du Sénégal, dans son préambule stipule : « Le peuple du Sénégal souverain,…affirme…son attachement à la transparence dans la conduite et la gestion des affaires publiques ainsi qu’au principe de bonne gouvernance… » Dans son article 8, elle nous garantit le droit à l’information.

Cependant le manque d’information et de transparence vis-à-vis de la gestion des affaires publiques nous intrigue. Certains actes de l’autorité publique ne seraient-ils pas comparable à des « mensonges d’Etat » ? Pour quelle raison les pouvoirs de la République se maltraitent-ils ? L’Etat est-il malade au point d’être aussi faible ? Que fait l’arbitraire dans la gouvernance des affaires publiques ?

Ne dit-on pas que « force doit rester à la loi » ? Donc pour quel motif, chez nous, la justice, semble être si faible et le justiciable, très négligé. Nos juges sont-ils réellement indépendants ? Combien y a-t-il d’innocences ou de culpabilités déclarées par l’exécutif ? Quel est le rôle du juge au Sénégal ?

Pourquoi les sénégalais ne s’interrogent-ils pas sur la gestion des libertés provisoires dont les accords et les rejets restent très flous ? Il y a un compatriote qui disait un jour : « la place de Thione SECK n’est pas la prison. » Alors qu’on a trouvé chez lui des faux-billets d’une valeur inestimable. Cheikh Béthio, inculpé dans une affaire de double meurtre, lui aussi sa place n’est certainement pas la prison. Et les homosexuels de Kaolack ? Ils sont arrêtés et libérés sans procès.

Qu’on nous dise : quels sont les sénégalais dont la place demeure la prison ? Est-ce les salafistes, à qui on ne reproche que le seul fait de se conformer aux recommandations de leur Prophète (PSL) ? Quels sont les griefs imputés à Imam Alioune Badara NDAO ? Ou bien il est parmi les sénégalais qui n’ont d’autres places que la prison ? Quelle justice injuste !

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Mais comment cette justice peut-elle être juste quand celui qui vote la loi la viole le premier ? Comment un peuple serait-il tenu au respect des lois devant un législateur anarchiste ? N’est-il pas prétentieux d’être cordonnier quand on est très mal chaussé ? Pourquoi nos « faiseurs de lois » ne sont-ils pas sanctionnés pour avoir commis la grave faute de ne pas reverser leurs impôts au Trésor Public ? En guise de sanction, ne devrait-on pas les priver de salaires pendant le reste de la législature ?

Dans quelle République sommes-nous ? Le législateur et le juge donnent-ils l’impression d’être inerte. Ils réduisent leurs deux pouvoirs au néant. Alors que la justice et « l’assemblée législative » constituent les principaux piliers de développement de tout Etat.

En réalité, « Comme il faut de la vertu dans une république et dans une monarchie de l’honneur, il faut de la crainte dans un gouvernement despotique : pour la vertu, elle n’y est point nécessaire, et l’honneur y serait dangereux. » (Montesquieu).

Ainsi l’exécutif incarnerait-il « le plein pouvoir » ? A force de vouloir jouer le rôle des députés et des magistrats, un Etat risque toujours de déboucher vers le totalitarisme.

Car de l’avènement de la seconde alternance à nos jours, le manque d’information et de transparence qui était de mise, de SENGHOR à DIOUF en passant par WADE, s’est empiré. Cela, malgré trois Premiers Ministres qui se sont succédés.

Arrêtez, de grâce, de nous parler de bonne gouvernance.

L’octroi des permis de recherche à PETRO-TIM est une des affaires les plus nébuleuses. Il a valu à l’actuel Chef du Gouvernement deux sorties.

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Lors de sa première conférence de presse, tenue au King Fahd palace, en décembre 2014, sur l’affaire ARCELOR MITAL et la gestion des permis de recherches pétrolières, il avait affirmé, concernant les accords avec PETRO-TIM : « … les deux contrats qui ont été signés ont fait l’objet de décrets qui ont été signés et non datés… par le président de la république de l’époque (Abdoulaye WADE) et le premier ministre (Souleymane Ndéné NDIAYE)… »

« Et par la suite, au nom de la continuité de l’état… du respect de la signature d’un ancien Président de la République, les contrats ont été confirmés par le nouveau Gouvernement… et par le nouveau Président de la République au mois de mai (2012) »

Or pour qu’un acte administratif soit authentiquement valide et valable, il faut qu’il soit signé, numéroté et daté. Donc les deux décrets, comme il dit, «… qui ont été signés et non datés… » sont des actes administrativement inexistants. C’est-à-dire ils ne pouvaient, en aucun cas, engager la responsabilité de l’Etat.

Pendant sa deuxième conférence de presse, le Première Ministre, hormis ses menaces, ordonne la publication de tous les documents relatifs au code pétrolier et aux contrats de recherche pétrolière. Il ajoute : « Ces documents publiés au journal officiel pourrons être consultés en ligne et téléchargeables sur le site du gouvernement. »

Néanmoins ils ont omis de publier deux documents fondamentaux qui, seuls, pouvaient éclairer la lanterne des sénégalais. Il s’agissait des décrets n° 2012-596 et n° 2012-597

du 19 juin 2012 relatifs à l’approbation des contrats de recherche et au partage de production d’hydrocarbures conclu entre l’Etat du Sénégal, PETROSEN et PETRO-TIM Limited pour les permis de Cayar et de Saint-Louis Offshore profond.

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Evidemment la signature de ces deux actes administratifs incrimine directement le Président Macky SALL au lieu de son prédécesseur Maître WADE. Ce qui est Contraire aux propos du Chef du Gouvernement lors de sa conférence de presse tenue en 2014. Ces deux décrets d’approbation sont bel et bien signés par l’actuel Président de la République.

Aujourd’hui si cette affaire est devenue très claire dans la tête des sénégalais, c’est grâce à notre compatriote Baba AIDARA. Nous devons tous lui rendre hommage car c’est lui qui nous a alertés quand il le fallait. Il nous a pourvus aussi des deux décrets approuvant les deux contrats en question quand l’actuel Gouvernement accusait à tort le Président Abdoulaye WADE de les avoir signés.

En définitive, nous affirmons que nul n’a le monopole de l’engagement patriotique, mais sacrifier les intérêts de la patrie pour des fins individuelles et égoïstes, voilà qui est très éloigné du patriotisme. De même nul n’a le monopole de l’éthique, mais des mensonges prononcés par de hautes personnalités, voilà qui est contraire à la morale.

Certes Aimer sa patrie est une chose aussi bien libre qu’aisée, mais engendrer le patriotisme là où on sert des intérêts de la France-afrique, voilà qui est une haute trahison.

Ô Seigneur ! Préserve le Sénégal !

 

Assane Bocar NIANE

Parcelles Assainies, Dakar

assanebocarbaydi@yahoo.fr

 

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