Si on est fidèles auditeurs et téléspectateurs du groupe de presse de Youssou Ndour, on doit forcement remarquer que ses trois doyens étouffent la jeune génération de journalistes qui travaille dans la même boite. Au lieu de rester dans l’ombre ou dans leurs bureaux équipés et climatisés, laissant les petits travailler à leurs places, ils ont pris en otage toutes les émissions phares.
C’est une première dans l’histoire de la presse sénégalaise, chacun a une émission à la radio (RFM) comme à la télé (TFM), respectivement, «Le Grand Jury» et «Les Affaires De La Cité», animées par Mamadou Ibra Kane, «Remue Ménage» et «Questions Directes», animées par Alassane samba Diop et enfin «Yone Wi» et «Li Thi Penc Mi», animées par Assane Gueye à cela s’ajoute les pages spéciales, les chroniques et autres débats importants animés encore par ces derniers.
Est-ce une coïncidence fatale, du forcing ou de l’injustice qui sait. Si on compte le nombre exorbitant de journalistes que Youssou Ndour a débauché dans les autres médias pour faire de son entreprise leader dans le domaine de l’audio-visuel et qui n’ont pas malheureusement d’émissions qui leurs sont propres jusqu’à présent. On se demande comment pourront-ils exercer leur métier de journaliste devant ces trois montagnes gigantesques qui leur cachent le soleil. Si rien ne bouge, ils risquent tous d’atteindre l’âge de la retraite sans démontrer leur savoir-faire au grand public. On se demande même que font ces journalistes pétris de talent, toute une journée à la rédaction du groupe Futurs Médias, peut-être à faire du thé ou du café Touba qui sait, alors qu’ils perçoivent tous des salaires chaque fin du mois.
Après la fuite du fichier contenant la grille salariale des employées de Gfm, la frustration était si grande que l’humoriste, Kouthia, était allé jusqu’à traiter certaines animatrices qui travaillent dans la boîte de filles de joie, on comprend nettement que ces «écrits-vains» sont lésés de tout bords, d’une part, leurs maigres salaires et d’autre part, l’absence d’émissions.
Mais quel patron de presse peut payer tous ces journalistes qui n’écrivent pas d’articles avec leurs signatures dessus ou d’émissions journalistiques plus les salaires des animateurs, Fatim’O, Bessel Basse, Dj Boubs, Pape Cheikh Diallo, Keb’s Thiam, Bijou Ndiaye, entre autres sans compter ceux des caméramans et techniciens, si ce n’est Youssou Ndour qui bénéficie de l’appui financier de Cheikh Amar, milliardaire et actionnaire du groupe et de la générosité sans condition du président, Macky Sall, faisant de lui, ministre conseiller qui peut continuer en même temps à jouer son Mbalakh, (une première dans l’histoire politique du Sénégal). D’ailleurs le ministre de la jeunesse, Mame Mbaye Niang, avait loué ses prestations scéniques dans les vacances citoyennes qui avait poussé la lionne, Coumba Gawlo, à cracher dans la soupe musicale en ces termes : «Nioun Sénégal Fékké Boolé Wouniou Ci”. Nous sommes nés au Sénégal, nous y avons grandi et nous investissons notre argent pour que le pays aille de l’avant”».
Beaucoup de journalistes sont connus que de nom mais on ne saura jamais de quoi ils ressemblent s’ils sont toujours sevrés d’émissions.
Nous demandons pour l’amour de Dieu (Koontoo Kunzun) que ces trois doyens là qui sont respectés partout dans le monde de par leurs expériences qui n’ont jamais trahi les règles de l’éthique et la déontologie en refusant des pots-de-vin, cèdent au moins une émission pour permettre aux autres de prospérer équitablement car ils sont aussi des journalistes comme eux. Booléne diékoo déléne baaléé né Terminator, té ngourr kééne doukoo niééde. Il faut avoir la sagesse de pardonner comme le Terminator, même si on peut vaincre son adversaire car tout règne est appelé à disparaître un jour ou l’autre.
Serigne babacar Dieng
Diengserignebabacar@gmail.com