Une succession de meurtres répugnants et très médiatisés a récemment mis la population en émoi et instauré sur la place publique un débat sur le retour à la peine de mort comme ultime recours contre le regain de violence. Si on y regarde de plus près, ce débat s’est instauré tout simplement parce qu’on aime exprimer nos émotions à haute voix, plutôt que de s’interroger sur les vraies causes d’une réalité atypique et en anticiper la persistance.
Les nombreux meurtres enregistrés ces derniers jours au Sénégal ont achevé d’amener bon nombre de nos concitoyens à se demander dans quel pays sommes-nous. C’est à croire que c’est seulement maintenant que nous commençons à voir la poutre que nous avons dans nos yeux alors que nous ne cessions de regarder la paille supposée être dans les yeux des autres.
«Gouverner, c’est prévoir», sous nos cieux cette maxime semble être méconnue des autorités étatiques sénégalaises, dans tous les secteurs vitaux de notre développement, c’est le pilotage à vue qui reste et demeure la seule règle pratiquée.