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Mbeubeuss Ou Tchernobyl* Du Sénégal ? (gestion Préventive Ou Médecin Après La Mort)

Mbeubeuss Ou Tchernobyl* Du Sénégal ? (gestion Préventive Ou Médecin Après La Mort)

CONTRIBUTION SUR L’INCENDIE DE MBEUBEUSS DU JEUDI 22 DECEMBRE 2016

 

TITRE DE L’ARTICLE : Mbeubeuss ou Tchernobyl* du Sénégal ? (Gestion préventive ou médecin après la mort)

*Allusion faite à la plus importante catastrophe nucléaire de l’histoire qui s’est produite dans l’ex. URSS en 1986.

Image d’illustration : Incendie sur Mbeubeuss.

L’environnement est un bien collectif, un patrimoine mondial et un héritage naturel. L’Etat du Sénégal s’est depuis longtemps inscrit dans une logique de défense de l’environnement, de préservation des ressources et de protection des personnes. C’est ainsi qu’il a adopté la Loi N°2001-01 du 15 janvier 2001 portant code de l’environnement. Ce, dans le but d’établir une conformité entre le droit national et les conventions internationales signées et ratifiées par notre pays.  

Cette loi, dans son Article L Premier alinéa 1 stipule que la protection et l’amélioration des ressources que l’environnement « offre à la vie humaine sont d’intérêt général et résultent d’une politique nationale dont la définition et l’application incombent à l’Etat, aux collectivités locales et aux citoyens ». Il ajoute que : « Tout individu a droit à un environnement sain dans les conditions définies par les textes internationaux, le présent Code et les autres lois de protection de l’environnement. Ce droit est assorti d’une obligation de protection de l’environnement. ».

Les populations de Keur Massar, Malika, Tivaouane Peulh et environnant ont donc droit à un environnement sain. Cependant, la cohabitation avec la décharge sauvage de Mbeubeuss compromet ce préalable. Cet établissement classé porte gravement atteinte à l’environnement et à la santé des habitants de ces localités précitées. En effet, il est à l’origine de tous les maux qu’elles vivent au quotidien, maux qui ont pour nom : pollution (de l’air et des eaux continentales), affections olfactives et maladies pulmonaires (surtout la tuberculeuse qui fait des ravages), déperdition scolaire (à cause de la proximité avec des écoles élémentaires, collèges et le Lycée Zone de Recasement de Keur Massar), la diarrhée et le paludisme (à cause de l’insalubrité)

En cette ère de protection de l’environnement avec les engagements historiques pris lors  des sommets comme les COP (21 et 22), une telle situation est inacceptable et exige la diligence qui sied.

Sous ce rapport, la fermeture de cette décharge est imminente, car elle est contradictoire avec les dispositions du code de l’environnement et les engagements du Sénégal sur la scène internationale en matière de protection civile et de l’environnement.

Rappelons que toutes les études sérieuses sur cette décharge ont ordonné la fermeture pure et simple de cette « bombe écologique » avant que le pire ne se produise. Pas plus tard que ce jeudi 22 décembre 2016 un incendie d’une rare violence s’est déclaré sur cette décharge. Le bilan est plus que lourd : 02morts sur le champ ; 02 le lendemain (les deux blessés annoncés ont succombé à leurs blessures) et de nombreux disparus (chiffres fournis par la presse nationale). En réalité, personne ne sait exactement combien de  personnes ont péri. Mieux, personne ne sait combien périront ! Bien sûr, avec cette cohabitation entre la décharge et les quartiers  résidentiels, le pire reste à venir. C’est pour cette raison que nous attirons solennellement l’attention des plus hautes autorités pour la fermeture de ce danger public avant que l’irréparable ne se produise. Nous leur mettons ainsi devant leur responsabilité pour faire une gestion préventive-et entrer positivement dans l’histoire-ou être un médecin après la mort-et graver négativement son nom dans l’histoire, comme ce fut le cas avec l’accident du bateau le djola pour le régime précédent.

 

Khalipha Ababacar GUEYE,                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 Professeur d’Histoire et de Géographie au

                                                                          Lycée Zone de Recasement de Keur Massar,

                                                        Titulaire d’une Maîtrise en Environnement

                                                        (Etude d’Impact environnemental et social)

                                            E-mail : khaliphag@yahoo.fr

                                 Tel : 77 615 93 75

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