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Et Si Nous Parlions Enfin Le Sénégalais !

Et Si Nous Parlions Enfin Le Sénégalais !

Le très précieux Professeur Cheikh Anta Diop nous l’a enseigné : aucun pays ne pourra axer son développement économique et social sur la base de l’usage d’une langue étrangère pour son enseignement et ses échanges administratifs locaux.

Le but de cette contribution ne consiste ni plus ni moins qu’à prendre la liberté (le risque) de démontrer que le fils de Tieytou, immense baobab de la mensa, n’est pourtant pas allé jusqu’au bout de sa logique en ne nous proposant pas les voies et moyens de faire en sorte que dans le cadre strictement particulier de notre pays, où plusieurs ethnies cohabitent avec pour chacune un dialecte spécifique, donc marqué par l’impossibilité naturelle d’en favoriser une au détriment des  autres, de nous retrouver au même pied d’égalité en parlant et en éduquant nos enfants sur la base d’une langue unique : Le Sénégalais et (ou le Sédar en hommage au fils de Yaye Gnilaane, père de la Nation, premier Noir agrégé de grammaire et enseignant le français aux Français… cette belle langue qu’il a réussi, à travers son slogan selon lequel «La colonisation est un mal nécessaire», à faire adopter à son Peuple comme langue officielle afin de  tuer dans l’œuf toute velléité d’ethnocentrisme ou de régionalisme de mauvais aloi).

Alors, nous proposons ici de créer les conditions de la mise en œuvre d’une toute nouvelle langue.

Et pour ceux qui redoutent la naissance d’un monstre linguistique, point n’est besoin de s’inquiéter, car il existe déjà, et tout le monde s’y est accommodé depuis belle lurette du fait qu’à l’exemple du wolof, bon nombre de nos langues nationales sont déjà marquées de mots arabes (ex : salamoualeikoum), de mots  français (ex : les légumes tels que carottes, navets et choux…), de mots asiatiques (ex. : Tout ce qui se rapporte au riz comme : tchine , inde, tiep), de mots  anglais  (diri yankee …). Donc rien ne s’oppose à la greffe de mots bien de chez nous.

D’ailleurs, très peu de nos compatriotes sont au fait que l’espace géopolitique dans lequel nous nous mouvons est lui-même une pure invention. En effet, notre cher pays est né suite à la pacification et la réunification des royaumes du Cayor, du Baol, du Sine, du Saloum, du Niambour, du Tékrour et du Gabou par la puissance coloniale.

Maintenant, à la question de savoir d’où vient le mot Sénégal, quelques théories sont proposées.

La première veut que cela soit suite à la rencontre à l’embouchure entre un navigateur portugais  et des pêcheurs autochtones  vers 1444. En effet, après leur avoir demandé en portugais : «Quel est le nom de ce fleuve qui se jette dans l’océan ?» Les pêcheurs pensant avoir été interrogés sur la propriété de la pirogue qu’ils tiraient sur la berge lui ont simplement répondu en wolof : «Sunu gaal la», ce qui finit par donner le mot Sénégal.

La deuxième version vient de la présence sur les berges du fleuve de peuplades semi nomades appelées «zenagas» qui donna par déformation le mot Sénégal. La troisième provient de nos recherches personnelles, en effet nous avons noté qu’en France, on retrouve à foison des noms de famille comme, Senecal à l’exemple du journaliste au desk formule1 d’une célèbre chaîne de sports, ou Sénéchal, nom d’un écrivain québécois à succès… il y a même eu dans les années 80 un ancien joueur de basket qui s’appelait tout simplement Sénégal, il s’agit plus précisément de Jean-Michel Sénégal, né le 5 juin 1953 à Lyon, reconverti depuis la fin de sa carrière en entraîneur.

De là est née notre position  qui veut que le nom viendrait simplement de la fantaisie bien humaine d’un missionnaire ou officier de l’Armée coloniale qui donna son nom de famille pour la postérité à ce «fleuve du bout du monde».

En tout état de cause, on voit qu’à l’instar des pays comme le Niger et le Nigeria, la Gambie, la Zambie etc. c’est le fleuve qui servit à nommer l’espace géopolitique qu’est aujourd’hui notre pays. C’est le principe de l’hydronymie qui consiste à nommer un Etat ou une région à partir du cours d’eau qui le traverse ou le borde.

On sait aussi que le Sénégal est le seul pays au monde pourvu d’un nom de famille : Ndiaye… Cela découle du fait que le premier village connu du pays a été créé par Ndiadiane Ndiaye, dont l’animal totem est le lion ; d’où aussi l’appellation de nos sportifs internationaux du nom de «Lions de la Teranga», en hommage à notre hospitalité légendaire.

Comment créer le Sénégalais (Sédar)

C’est d’une simplicité presque élémentaire dans la mesure où il ne suffira que de prendre, par souci d’équilibre, les mots qui composeront cette langue au prorata de la représentation ethnique dans la population générale… Par conséquent, le Sénégalais (ou Sédar) sera ainsi composé : Wolof et assimilés : 45%,  Poular et assimilés 25%, Sérère et assimilés 15%, Diola et assimilés : 5%, Malinké et assimilés 5%, Soninké et assimilés 2%, Manjack et assimilés 1%, Créole et assimilés 1%, Bedik et assimilés 1%.

Et pour la codifier de manière équilibrée et scientifiquement valable (ex : élaboration d’un dictionnaire), il sera de la responsabilité de l’Etat de recruter et de mettre dans des conditions optimales de recherche une équipe d’élite constituée d’universitaires, experts confirmés avec une maîtrise parfaite de l’ensemble de nos langues nationales et surtout pragmatiques, spécialisés en linguistique, pédagogie, andragogie, grammaire, informatique, etc.

Ensuite il s’agira de la vulgariser et sous cet angle, la méthode didactique très performante, utilisée par le Corps de la paix qui fait qu’un jeune Américain venu de son lointain Texas parvient à parler le Poular au bout de juste quelques mois d’apprentissage, peut à suffisance s’avérer gage de faisabilité. Une fois un noyau de formateurs-relais créé dans des incubateurs, à eux incombera la tâche de la divulguer à très large échelle. Ainsi se créera une langue bien de chez nous, qui sera enseignée à nos enfants et qu’à l’image de l’anglais, du français et du chinois, le monde entier s’empressera d’apprendre pour pouvoir venir vivre, travailler et commercer dans le pays de la Teranga, lorsqu’il aura émergé dans les environs de 2035, peut-être même un peu plus tôt. C’est ainsi que «J’aime ma maman chérie, la femme qui m’a donné la vie», se dirait en  Sénégalais  (Sédar) : «Mine yidi sama yaye boye, o tewekhe awoulnou lia khama bi adouna.» N’est-ce pas beau ?

 

Serigne LO «Ben Nasla»

President de l’Association Ecologique Green Land…

Vice – Président de l’Association nationale des guides de tourisme du Sénégal.

Directeur General Synergia Overcomes (advices provider)

synov7@gmail.com

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