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La Justice : Une Exigence Impérieuse Pour L’émergence Du Sénégal

La Justice : Une Exigence Impérieuse Pour L’émergence Du Sénégal

Allez au Palais de justice de Dakar : les magistrats y rendent la justice dans des conditions épouvantables, de 10 heures du matin à 7 heures le lendemain.

J’y ai vu des magistrats stoïques croulant sous les dossiers lutter pour garder toute leur lucidité et toute la rigueur solennelle qui sied à leur auguste statut pour dire le droit et libérer des justiciables à moitié endormis qui se foutaient finalement d’avoir raison ou tord, tellement leurs dossiers avaient tardé à être enrôlés, et qu’ils n’en pouvaient plus d’arpenter les marches du palais de justice au rythme des interminables renvois.

J’y ai vu un flamboyant procureur perdre sa verve au fur et à mesure que la nuit avançait, pour ne plus réclamer à moitié endormi, que « l’application bienveillante de la Loi » à chaque fois qu’il était interpellé par le juge !

Voilà comment marche la Justice de mon pays, pendant que les priorités nationales vont entre autres investissements somptuaires à l’autoroute ILA TOUBA pour un coût de 446 milliards de francs CFA, dont l’un des seuls arguments brandi par le Ministre des infrastructures pour justifier de son utilité est le Magal de Touba, et quatre jours de fréquentation maximale !

C’est dans ces conditions donc que la justice est rendue, pendant que 225 millions d’euros sont aussi affectés à ENGIE pour la réalisation de l’installation électrique devant alimenter le TER.

ENGIE qui en échange a signé une convention de partenariat avec l’Agence de promotion des énergies renouvelables, pour la fourniture d’électricité « propre » à 10 000 Foyers à Guédiawaye.

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Ne parlons pas du pillage systématique des sociétés nationales comme le COUD, ne parlons pas de la violation de la loi par les ministères et autres démembrements de l’Etat, par entre autres pratiques répréhensibles l’octroi de subventions à des agences dont la fonction est l’assistance à la maitrise d’ouvrage et qui se retrouvent promotrices de projets à la place des institutions dont elles auront usurpé le rôle de maître d’ouvrage.

Il en est ainsi de l’AGETIP qui vient d’ailleurs d’être épinglée par l’ARMP pour violation des dispositions du Code des marchés publics. Son Directeur général fait le mort, en attendant que la tempête s’estompe. Il en est de même de l’ASP, épinglée elle aussi par l’ARMP.

Quant à DAKAR DEM DIK, le vacarme des cris d’orfraie de son directeur général amplifie l’étendue de son impopularité au plan politique qui le fragilise autant que son incompétence étalée par le rapport précité. Et qui commande sanction immédiate.

Il est grandement temps que la question de la priorisation des dépenses publiques et de l’opportunité de certains investissements qui engagent durablement notre pays soit posée et scrutée avec soin.

Le développement, ce n’est pas réaliser des infrastructures onéreuses sans retour sur investissement rapide pouvant garantir une mobilisation d’une partie des recettes de leur exploitation pour des investissements à caractère social utiles, c’est savoir par quels leviers impacter le vécu des populations en leur garantissant la jouissance de certains de leurs droits fondamentaux qui les confortent qu’ils sont bien pris en compte par leur propre pays.

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C’est cela la finalité du développement : plus de justice sociale, et d’équité. Moins de discrimination, plus de solidarité agissante. Il est temps que le régime s’intéresse davantage au vécu quotidien des populations.

 

Cissé Kane NDAO

Président A.DE.R

Cisse Kane NDAO

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