Depuis que la question de l’avortement médicalisé est agitée, nous avons tout vu, tout lu et tout entendu. Il est temps pour moi de donner mon point de vue en tant que sénégalais, activiste et de surcroît musulman. L’heure est venue de délivrer, du fond du cœur, un message de sincérité.
Je me dois d’autant plus de le faire car depuis un certain temps une campagne d’intoxication de manipulation est lancée contre l’adoption de cette loi.
Il faut dés a présent analyser quels sont ceux qui n’ont pas envie qu’on autorise l’avortement médicalisé ; ça part des religieux mais ça part aussi de certains politicards populistes.
Les religieux
L’argument de la religion est utilisé par les associations islamiques pour s’opposer à l’adoption d’une loi autorisant l’avortement médicalisé, selon eux c’est anti islamique.
L’argumentaire n’est pas valable pour la bonne et simple raison que nous sommes dans une république laïque et c’est parce que nous sommes dans la laïcité que l’État autorise des pratiques interdites en l’islam comme la prostitution.
De plus l’islam n’est pas une imposition, on ne peut pas prétendre choisir pour des victimes de viols, d’inceste et leur imposer notre propre conception et compréhension de notre religion.
Les victimes de viols, d’inceste, ne sont forcément pas que des musulmanes et elles doivent avoir la possibilité de choisir elles-mêmes ce qu’elles veulent faire.
Si elles décident de garder leurs foetus, elles doivent en tirer toute les conséquences et l’assumer.
Si elles pensent qu’elles ne sont pas dans les dispositions d’offrir a leurs enfants toute l’affection et l’amour dont ils auront besoins et veulent un avortement médicalisé, elles doivent pouvoir en bénéficier.
Au bout du compte personne ne doit choisir pour un autre, l’imposition est mauvaise en toutes choses.
Et puis qui se mettra à leur place pour répondre aux questions du genre : Maman ou est mon père…?
Ces victimes sont des humains des personnes, respectons les !
Les politicards populistes
A cotés des religieux certains cherchent à créer la confusion et soutiennent que: autoriser l’avortement médicalisé, c’est encouragé la fornication et par conséquent contribuer à la perversion.
Si cette intoxication a continué de prospérer au point de susciter des confusions chez la population, c’est parce qu’elle est savamment entretenue par une partie des acteurs politiques, des politicards, aidée en cela par une presse complaisante, et pas toujours au service de la vérité.
On cherche a nous faire croire que l’adoption d’une loi en faveur de l’avortement médicalisé serait une perversion et serait un danger pour notre avenir.
Ceux qui disent cela oublient peut être que, premièrement l’avortement médicalisé est autorisé que selon les conditions fixées par la loi et deuxièmement plus de 50 000 cas d’avortements clandestins sont recensés chaque année dans le pays.
Ce qui nous amène à cette interrogation : Ou se situe le véritable danger?
Entre autoriser un avortement médicalisé selon les conditions fixées par la loi et laisser les gens a continuer de pratiquer dans la clandestinité, au risque de perdre leurs vies, l’avortement ?
Je ne défends pas l’avortement en tant que tel.
Un tel acte n’a été, n’est et ne sera jamais dans mes intentions.
Mais qu’on laisse aux victimes de viols, d’inceste la possibilité d’un avortement médicalisé si elles le souhaitent.
Enfin, des gens disent que si cette loi est votée, toute celles qui veulent avorter diront qu’elles ont été violées.
Je ne suis pas Salbe Ndom pour prédire l’avenir et en plus mon honnêteté et ma religion ne me permettent pas!
Papa Makhtar Diallo