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Lettre Aux Sénégalaises Et Sénégalais! Par Fall Amar

Chers compatriotes,

Depuis un certain temps j’observe et j’analyse ce qui se passe dans notre pays. En même temps je reçois et je sens la souffrance des délaissés du pouvoir public. Je puis vous dire que dans l’ensemble du pays je n’ai pas vu un secteur qui est géré de façon efficace, transparente et saine. Les agences publiques qui sont sensées matérialiser les politiques publiques en offrant des services de qualité aux bénéficiaires sont dirigées de manière arbitraire et politicienne sans aucune obligation de résultats. Nos institutions de contrôle, d’audit et vérification sont devenues des organisations politiciennes aux ordres du prince où les employés suivent les directives du Palais.

Des fonctionnaires de haut rang qui sont payés à ne rien faire et qui ne sont ni en mesure de défendre leur travail ni d’édifier les populations des dérives de la gestion calamiteuse de nos finances publiques. Malgré la mise en place d’un ensemble de dispositifs et d’outils de contrôle des finances et du management des agences nationales, notre administration publique est loin d’être cite comme un modèle de bonne gestion. Les scandales, les dérapages et les fautes de gestion sont devenus la marque de l’actuel gouvernement sans que personne ne s’en émeut.

Notre dette intérieure est préoccupante et freine l’élan d’innovation de notre secteur privé qui doit être le porteur de notre croissance. Le déficit public ne cesse de se creuser; ce qui empêche au gouvernement d’avoir une marge de manoeuvre importante pour injecter des fonds pour des projets structurants et novateurs. Un taux de chômage qui avoisine les 18% et un taux d’activité (pourcentage de la population âgée de 18 et plus faisant partie de la population active) qui est proche de 10%; ce qui pose le problème de la productivité nationale. Des processus décisionnels irrationnels quand il est question de choisir et des prioriser des investisments. Une commande publique complètement extravertie pour satisfaire soit le France soit le Maroc… Comment dans ce contexte vous pouvez espérer vivre mieux?

Le tableau qu’imprime le ministre des finances est loin de la réalité et il faut être ignorant pour penser que le Sénégal va bien. Notre pays a déclenché un processus de faillite depuis l’avènement de macky sall. Il suffit tout simplement de remarquer la vigueur avec laquelle le gouvernement s’accroche sur un taux fallacieux de croissance pour tenter de peindre une image saine de nos finances publiques. Ce qui dangereux c’est lorsque l’argentier de l’État fonde ses analyses et prévisions sur des chiffres éronnées et espère ainsi vendre un bilan. Pourqu’une decision macroéconomique puisse être pertinente il faut nécessaires se basées sur des données fiables, précises et temporaires. Je ne doute point de la qualité des personnes qui travaillent au niveau de l’ANSD mais elles doivent si le ministre des finances sort des chiffres qui sont loin de la réalité. Aucun pays ne peut se developer s’il font leur decision macroéconomique sur des données eronnées. Pour régler ce problème il faut rapidement séparer les finances de l’économie, le budget de la fiscalité. Je préconise un ministère des Finances, un ministère du développement économique et une agence nationale du Revenu et de la Fiscalité.

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À côté des finances publiques, notre système juridique et judiciaire est aussi dans un état tel que les populations n’ont plus aucune confiance à ce secteur). La démission du juge Dème en est un exemple.
Monsieur Dème est un digne fils du pays, compétent, intègre et qui a le sens des responsabilités. L’amour de son pays et les injustices auxquelles ses compatriotes sont victimes tous les jours sont ses seules motivations. Il aurait pu resterdans une silence complice comme c’est le cas dans presque l’ensemble du Sénégal. Mais il a décidé avec courage de prendre son indépendance et sa liberté d’action. Tous les magistrats qui ont prêté serment sous le signe de rendre la justice au nom des populations doivent se lever et accompagner leur collègue s’ils ne souhaitent pas être considérés comme faisant parti des fossoyeurs de notre république.

Cette démission doit aussi être saluée par tout le pays en ce sens qu’elle constitue un point départ à la révolution pacifique dont j’ai fait souvent appel. J’ai toujours prôné un changement de Cap et de Mentalité pour pour libérer le pays de l’emprise des politiciens professionnels et je me réjouis de voir que certains de nos compatriotes à l’instar de Sonko, Nafi Ngom, commissaire Keita, Dème entre autres l’ont compris. Pour remédier à cette situation problématique il faut tout simplement détacher la chancellerie de l’exécutif et faire une élection des juges pour qu’ils obtiennent une légitimité qui va leur permettre de rendre véritablement la justice au nom du peuple. D’où la nécessité de réorganiser notre justice pour qu’elle soit plus crédible, transparente tout en obtenant l’adhésion des citoyens.

Mes chers concitoyens, regardez-nous en face et dites-vous la vérité. Le Sénégal est sous perfusion et nous ne devons pas attendre que les opposants nous disent quoi faire face ou que la presse étatique nous désinforme sur l’état du pays. Chaque sénégalais vit ses difficultés à sa manière et il vous suffit de faire le tour des hôpitaux et des écoles pour s’en rendre compte ou même de prendre le transport en commun.

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Notre système de santé est incontestablement un danger pour les citoyens malades. Et J’en veux comme exemple, le chauffeur de taxi qui m’avait conduit au centre ville il y a de cela un an qui, préoccupé par l’état de santé de son épouse, avait les yeux plein d’eau car l’infirmier attentait qu’il paie les frais de 15000f pour faire un curtage à sa douce moitié.
Cette situation est gravé dans mon esprit et je ne peux comprendre que pour un montant si dérisoire son épouse n’allait pas être soignée. Il en est de même pour nos malades atteints de cancers et qui sont obligés d’aller se soigner au Mali, en Mauritanie, au Maroc ou en Tunisie. C’est une honte pour le pays de Senghor. C’est une défaite pour toute la classe politique.

Comment pouvez-vous imaginer qu’un pays qui a doté à son président un avion de commandement, des hélicoptères, des fonds politiques de 12 milliards par an, ne soit en mesure de se doter d’une machine de radioscopie (moins de 2 milliards) pour traiter ses malades du cancer? Des fonds politiques alloués de façon arbitraire aux présidents de toutes les institutions de la républiques sans aussi aucune obligation de résultat; un TER de plus de 600 milliards, un centre de conférence inopérente pour un coût de 60 miliiards juste pour le prestige et le soutien d’un secteur privé étranger.

Nous devons poser le vrai débat car je connais des pays où même les chats et les chiens ont des machines de radioscopie. Est ce à dire que ces animaux sont plus dignes que nos populations? Certainement pas. Un diagnostic sans complaisance du secteur de la santé aurait révélé des manquements et des défaillances manageériales incroyables. D’ailleurs c’est à ce niveau que nous attendons la Presse et non sur des débats de bas niveau. Une presse professionnelle doit être capable de faire des investigations sur l’état du pays. Nous n’attendons pas d’un journaliste qu’il fasse un livre pour relater, de façon laborieuse, l’histoire politique du pays. Cela est du ressort d’un histoire. Mais il plus simple pour eux de relater des faits plus tôt de réaliser des recherches avec objectivité.

J’ai toujours dit que la santé et l’éducation doivent avoir leur propre administration et détachés totalement de l’exécutif pour une meilleure efficacité de leurs actions. Malheureusement mes propositions ne sont jamais suivies par le gouvernement. La preuve, après avoir fait une proposition pour la réorganisation de notre administration et adressée au chef du gouvernement actuel, ce dernier a jugé bon de me bloquer dans son compte sur linkedin. Comme quoi, il ne faut pas faire des proposition pour contribuer à la bonne gestion de notre pays. Bref!

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L’éducation dans son ensemble est bafoué et le niveau de nos élèves, étudiants, enseignants, professeurs, députés et ministres en sont des exemples.
Le transport en commun est quasi inexistent et la pauvreté a atteint plus 65% des ménages. Nos moeurs sont en déliquessence… Alors devons-nous rester sans réaction? J’espère que non.
Accepterrez-vous que notre richesse nationale soit entre les mains de moins de 1500 personnes et de leur famille pour une population de plus de 14 millions d’habitants? Que les pauvres continuent de vivre dans la précarité et que les politiciens et leurs amis poursuivent dans leur processus de dilapidation des fonds publics?J’espère que non.
Allez-vous continuer d’accepter que la diaspora constitue le levier sur lequel vous vous appuyez pour payer vos factures, pour assurer les frais de scolarité de vos enfants, pour assurer la dépense quotidienne, pour habillier vos enfants…? J’espère que non!
Ils vous appartient cependant, chers compatriotes, de vous lever et de réclamer une répartition équitable de votre richesse nationale, d’exiger que les finances publiques soient bien gérées, de mettre de la pression (comme l’a fait votre président en faisant exiler Djameh) pour avoir un système sanitair et éducatif de qualité.
J’insiste beaucoup sur la santé et l’éducation car ils constituent les principaux leviers pour entamer un processus de croissance durable et aussi sur lesquels reposent toutes les politiques d’innovation et de créativité pour bouster la productivité et le rendement national.
Chers amis, sachez que personne, ne fera ce combat à votre place. La pauvreté et l’injustice auxquelles vous faites face doivent être des motivations assez profondes pour vous pousser à réclamer et à prendre vos responsabilités. Parlez, dénoncer, exprimez-vous et réclamer vos droits les plus élémentaires (s’éduquer et se soigner), utiliser les médias sociaux et tous les médiums pour que vos voix soient entendues et ce jusqu’à la victoire finale et surtout n’attendez point les hommes politiques pour mener ce combat.
L’heure est grave mais il vous reste encore une marge pour exiger une meilleure gestion de votre pays. Je connais en vous une forte capacité de réaction pacifique. Vous l’avez démontré le 23 juin 2011 et en mars 2012.
Je connais aussi en vous une force et une énergie qui dicteront votre conduite le moment venu. Et demain c’est déjà aujourd’hui!

Que Dieu bénisse le Sénégal!

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