Lorsque certains de nos compatriotes s’emparent de quelques-unes des fêtes et commémorations importées, on en oublie parfois leur raison d’être et leur pays d’origine. Car ils se les approprient totalement et n’hésitent pas à les célébrer jusqu’au trognon. Aussi, en plus de faire souvent dans la démesure, ils ne distinguent pas toujours la bonne graine de l’ivraie concernant ces événements-là. Dès lors, c’est béatement qu’ils les consomment crus plutôt que de les déguster après les avoir préalablement passés au peigne fin de leur culture et aux filtres de leurs réalités sociales pour y déceler une quelconque anomalie. Le bouchon a même été poussé si loin au fil des années qu’ils sont maintenant devenus « plus royalistes que le roi » lorsqu’il s’agit de célébrer certains événements (roy dàxx). C’est ce qui explique certainement qu’au lieu de s’en tenir au son de reggae distillé du matin au soir, tous les 11 mai, par plusieurs stations de radio et de nombreuses chaînes de télévision de la place, de nombreux jeunes profitent de l’ambiance festive régnant dans beaucoup de milieux ce jour-là pour étrenner leur premier joint ou pour augmenter leur consommation de marijuana – pour les plus aguerris -, afin de célébrer l’anniversaire du décès de Bob Marley dans les nuages.