Voici deux expressions qui ont tout leur sens au Sénégal! En effet, au vu des nouvelles combinazione politiciennes en cours, l’une des expressions vous est appliquée selon que vous êtes allié du régime mackyen, ou adversaire politique.
Awa Ndiaye a été totalement blanchie et ses bruits et autres clinquants métalliques qui lui valurent le sobriquet “coudou” oubliés. Elle a même été promue. Ici on parlera plutôt d’heureux hasard. Baila Wane a été élargi de prison et son dossier rangé aux oubliettes. Il crache du feu sur Me Wade, responsable de la panne de la machine de radiothérapie, 5 ans après avoir perdu le pouvoir. Ses déboires judiciaires sont enterrés. Heureux hasard. Me Ousmane Ngom, celui qui accusait Macky Sall d’être le premier enrichi illicite, avait été visé par la CREI, et interdit de sortie de territoire. C’est le défenseur le plus zélé de Macky Sall désormais, avec le même excès qu’il mettait à casser du sucre sur son dos. C’est vrai que c’est Macky Sall lui même qui l’avait mis dans son avion personnel, pour le faire voyager ! Heureux hasard aussi. Et que dire du départ-limogeage de Nafi Ngom Keita, après le fumeux rapport de l’OFNAC qui excéda tout le Sénégal, tant le pillage du COUD faisait peine à voir. Heureux hasard, son mandat prenait fin, et elle devait être remplacée.
L’ancien directeur des transports, épinglé pour corruption avérée et bénéficiaire d’une liberté provisoire, a été promu par Macky Sall, c’est un heureux hasard, un de plus. Honni soit qui mal y pense!
Barthélémy Diaz vient d’être trainé devant la justice où il est ressorti avec une condamnation contre laquelle le parquet a fait appel. C’est l’un des contestataires les plus virulents contre la vassalisation du PS à l’APR par les bons soins d’un Ousmane Tanor Dieng qui a fait allégeance pieds et poings liés au Macky. La relance de son dossier judiciaire ? Malheureuse coïncidence !
Bamba Fall, un des acteurs les plus en vue de ce mouvement de contestation, est emprisonné lui aussi. C’est une malheureuse coïncidence, sans plus.
Un dossier de l’IGE vient d’être transmis au Procureur pour suite judiciaire à donner au dossier de l’audit de la gestion de Khalifa Sall à la mairie de Dakar : c’est une malheureuse coïncidence aussi, cela n’a rien à voir avec son refus réaffirmé de ne pas renoncer à ses ambitions présidentielles, et sa volonté de continuer à incarner un leadership nouveau au sein du PS !
Ainsi marche notre justice, rendue au nom du peuple sénégalais : selon qu’elle vous blanchit ou suspend son glaive au dessus de votre tête, comme pour les cas de Thione Seck et consorts, son jugement curieusement surprenant ne relève que d’ un heureux hasard ! Quelle malheureuse coïncidence aussi, quand il lui arrive à cette Justice de poursuivre et d’emprisonner des adversaires politiques qui gênent certains compagnonnages opportunistes!
Et pourtant le Président Macky Sall a été porté au pouvoir malgré la toute puissance et la ruse politique d’un Abdoulaye Wade qui aura échoué à vouloir lui barrer la route du Palais présidentiel.
On a connu au Sénégal une longue période de démackysation dont l’objectif ultime était d’écarter Macky Sall du pouvoir et de l’offrir sur un plateau d’argent à un certain Karim Wade.
Le sort en a décidé ainsi, ou disons-le, selon notre conviction religieuse, Dieu qui Seul donne le Pouvoir l’a conféré à Macky Sall, avec un triomphe historique.
Macky Sall et ses alliés devraient s’en inspirer, et savoir raison garder.
Mais il y a des adeptes de la politique politicienne qui ne peuvent exister en politique que s’ils voient des complots partout, des menaces à juguler partout et des contres manœuvres à ourdir pour déstabiliser tel adversaire présenté comme suffisamment dangereux au point qu’il faille l’écraser!
Et pourtant ces gens entre eux ne s’entendent pas, sont incapables de collaborer, et montrent instinctivement les crocs quand ils ont l’impression que l’un d’entre eux semble manœuvrer selon le bon vouloir du Prince, pour les dribbler : les jallarbises viennent en ce sens de signifier clairement à Macky Sall qu’ils n’accepteront pas le choix d’Abdoulaye Mactar Diop comme candidat de la coalition à Dakar !
Manipuler la justice pour éliminer un adversaire politique, tomber dans les combines à deux sous pour barrer la route à un leader plus compétent ou représentatif que soi, voilà la crédo de nos hommes politiques, surtout ceux qui arrivent au pouvoir, car ils s’empressent d’extirper leur sort des aléas d’un jeu démocratique qu’ils ne contrôlent pas d’un bout à l’autre !
C’est parce que dès le moment où ils prêtent serment, nos présidents oublient qu’ils ont passé un contrat moral avec le peuple souverain qui les a élu, et auquel ils doivent rendre compte, et pour le compte duquel ils exercent le pouvoir, et auprès de qui ils solliciteront à nouveau le pouvoir, aussi.
Travailler à autre chose que satisfaire leurs priorités est une cause perdue d’avance.
Macky Sall avait les bons mots et l’engagement du début portait un formidable élan qui aurait suffi à constituer sa lettre de mission : la Patrie avant le parti, la gouvernance sobre et vertueuse, pas de passe droits, et justice pour tous !
En 2019, seul son bilan plaidera pour lui. Qu’il y croit ! Et qu’il se souvienne que notre Seigneur donne le pouvoir à qui il veut, quand il veut.
Nous attendions d’un Président né après les indépendances l’application d’un seul mot : RUPTURE !
Je ne crois pas que les hommes du changement qui puissent l’accompagner dans la mise en œuvre de cette rupture soient Djibo Ka, Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, et j’en passe.
La preuve : ils ont été si jaloux de leur legs qu’ils ont préféré détruire pour l’un, Ousmane Tanor Dieng, ce dont il avait hérité à la suite d’un congrès sans débat, le PS, et l’autre ce qu’il aura construit après avoir justement décidé de se battre contre l’injustice et le favoritisme, l’AFP ! Quant à l’autre, nulle estime pour lui de la part de toute une génération pour laquelle il symbolise à jamais la tortuosité, et le mercantilisme politique.
L’avenir du Président Macky Sall est entre ses mains. Il en fera ce qu’il sera, et le peuple sénégalais souverain en jugera.
Qui disait d’ailleurs que l’élection présidentielle était un rendez-vous entre un homme et son peuple?
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R