Les femmes et les filles constituent plus de la moitié de la population sénégalaise. «Elles ont cependant moins accès à l’éducation, à la santé et à l’économie. De plus, elles ont également moins d’opportunités de faire entendre leurs opinions et de jouer un rôle actif dans les processus de prise de décision», selon l’Ong Tostan. Malgré la disposition de la Constitution sénégalaise qui consacre la non-discrimination entre les sexes et garantit un égal accès aux opportunités, les femmes ont souvent été laissées à elles-mêmes, subissant le poids des préjugés défavorables et les injustices. Et pourtant elles représentent un atout non négligeable pour le développement de notre pays. L’Etat a fait des pas importants dans la valorisation des capacités des femmes. Nous en avons relevé quelques points qui, nous le rappelons, ne représentent qu’un aperçu des immenses efforts déployés.
Ces femmes sont de véritables régulatrices sociales et de grandes travailleuses souvent non rémunérées. Dans le programme politique du Président Macky Sall, elles constituent avec les jeunes et le monde rural les axes clés. Conscient du rôle important que joue cette frange de notre société, le gouvernement a très tôt mis en place des mécanismes de formation, de financement et d’accompagnement. La volonté politique affichée par le Président Macky Sall dans ce sens, offre la possibilité d’améliorer les conditions de vie des femmes. Cette ambition du chef de l’Etat a commencé à se consolider avec les politiques visant à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement en ce qui concerne le volet «autonomisation des femmes et égalité des sexes». Cette volonté se matérialise par la création d’un ministère de la Femme, de la famille et de l’enfance.
La mise en place de mécanismes de renforcement du leadership des femmes leur permet aujourd’hui de jouer pleinement leur partition dans la marche du pays. Un plan d’action est élaboré dans ce sens et s’étalera sur la période 2016-2019 avec déjà un montant de 22 690 040 000 fcfa pour l’année 2016. Ceci va créer un environnement propice au développement économique et social de la femme sénégalaise. «Ce plan multisectoriel dont le but est de mettre en place, dans une démarche inclusive et participative, des mécanismes institutionnels ainsi que des stratégies de promotion socio-économique de la femme, en particulier de la femme rurale, revêt une importance capitale pour le gouvernement du Sénégal», a expliqué Sidy Guèye, secrétaire général du ministère de la Femme, de la famille et de l’enfance. Au-delà même de ce plan triennal, le Sénégal compte inscrire cette décennie dans le cadre de l’autonomisation économique des femmes.
La micro-finance, qui connaît aujourd’hui un essor fulgurant, promeut l’autonomisation des femmes à travers l’élargissement de l’accès aux services financiers aux couches vulnérables, notamment les femmes et les jeunes. Le Fnpef (Fonds national pour la promotion de l’entreprenariat féminin) favorise la promotion de l’entreprenariat féminin, le renforcement des capacités des entrepreneures réelles ou potentielles et l’accès aux ressources financières. Il se veut un outil «d’autopromotion des femmes». Un exemple illustratif des pas importants de l’autonomisation des femmes est le lancement, à Fatick, du projet d’autonomisation des femmes pour leur émergence économique (Afec), par le Centre départemental d’assistance à la femme (Cedaf). C’est un projet important qui cadre parfaitement avec les objectifs du programme Sénégal émergent. Le Cedaf accompagne les femmes dans les domaines de la formation, de la transformation des légumes, de la teinture, de la fabrication du savon et de la gestion technique et financière des activités génératrices de revenus. Après la formation, le Cedaf leur accorde un appui financier qui leur permet de démarrer des activités individuelles.
Les femmes trouvent également leur place dans les Centres de recherche et d’essai (Cre) rendus opérationnels par les efforts du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. L’objectif de ces Cre est, selon le Pr Mary Teuw Niane, de démocratiser la connaissance et l’innovation. Les Cre offrent l’opportunité pour les femmes, dans leurs micro-jardins par exemple de bénéficier de l’intégration des Tic leur permettant de suivre l’évolution de leurs cultures tout en découvrant de nouvelles techniques culturales. Dans le domaine de l’éducation, des mesures ont été prises par le ministre Pr Serigne Mbaye Thiam, pour encourager l’accès et le maintien des filles à l’école et surtout la promotion de leur prise en charge dans les filières scientifiques. Les structures qui s’occupent de genre et de l’égalité des sexes sont présentes à tous les niveaux du système éducatif. L’alphabétisation enregistre également de grands succès dans le monde rural, avec notamment l’accès le plus important des femmes à un encadrement de proximité en parfaite symbiose avec leurs préoccupations.
Dans les institutions, les femmes tirent leur épingle du jeu avec leur présence de plus en plus massive dans les instances de décision. La parité est effective dans les grandes institutions consultatives et législatives et dans les collectivités territoriales. Au niveau des collectivités locales, par exemple, sur l’ensemble du territoire national, les femmes représentent 47% grâce à l’application de la loi sur la parité. Cependant, il y a des efforts à faire. C’est le cas les institutions décentralisées. A titre d’exemple, sur les 557 maires du Sénégal, il n’y a que 13 femmes et deux seulement sont présidentes de Conseil départemental. Les femmes doivent logiquement trouver plus de représentativité dans la confection des listes. Pour le cas spécifique des femmes, des grands pas sont franchis par notre pays depuis 2012 grâce à la vision éclairée du chef de l’Etat. L’avenir s’éclaircit de plus pour ces braves femmes du Sénégal dont la bravoure, le patriotisme, le rôle social et l’engagement ne sont plus à démontrer. L’espoir est permis.
Bravo à toutes les femmes de mon pays !
Mamadou Moustapha FALL
Apr Pire Goureye
Coordonnateur de la Cric