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Lettre Ouverte à Macky Sall Et Sa Bande D’escrocs

Monsieur le Président, depuis votre accession à la magistrature suprême, j’ai l’impression que les problèmes des citoyens sénégalais sont loin d’être résolus. Votre méconnaissance de l’appareil étatique et les scandales de corruption, de concussion, de gabegie, de népotisme, de clientélisme politique, de mal gouvernance ont révélé votre impuissance à gouverner le pays et à apporter des solutions idoines face à l’urgence des questions prioritaires. Pourtant, après le départ de Maître Wade qui s’est fait dans la douleur et dans un bain de sang, le monde entier voyait en ta personne l’incarnation d’une alternance générationnelle, d’une démocratie des valeurs et l’émergence d’un avenir radieux pour le Sénégal. Mais Hélas! Que de déceptions!
Monsieur le Président, si le respect de la parole fait la catégorie et la grandeur des hommes d’États, vous êtes loin d’être sur cette liste car vous n’avez pas réduit le mandat de sept à cinq ans. Vous n’avez pas non plus respecté vos mesures de fixer le gouvernement autour de 25 ministres tout en sachant que le train de vie de l’État est loin d’être baissé grâce à une Assemblée nationale qui explose de façon pléthorique au moment où on confie 500 millions à Tanor qui ne représente ni le peuple, encore moins une institution.
Monsieur le président, je ne saurais passer sous silence du gaspillage du contribuable sénégalais dans le référendum passé et vos conseils de ministres décentralisés en longueur de journée qui ne servent qu’à divertir le peuple en lui masquant l’urgence des questions prioritaires.
La vie des sénégalais est devenue très précaire ces dernières années avec autant de calamités qui gangrènent les citoyens. Et pourtant au lendemain de votre élection, le peuple avait voulu “changement”, “rupture», “alternance générationnelle” mais hélas les individus se sont trompés de cible en choisissant le plus médiocre de notre histoire politique, un homme accidentellement élu, allergique au progrès et réfractaire à toute idée pour le développement.
Monsieur le président, votre obstacle majeur se trouve dans le partage du gâteau c’est-à-dire cette coalition d’escroquerie politique “Benno Bokk Passar Passar Sénégal” dépourvue d’idéologie, prône l’intérêt de vos partis politiques au détriment de la patrie et dirigée par des personnes du troisième âge (NIASS, TANOR, DANSOKHO, BATHILY) qui méritent tous une retraite politique. Car il n’est guère possible de parler d’alternance générationnelle lorsque vous êtes entourés par de telles personnes. Cela explique votre vide idéologique béant mais aussi vos lacunes organisationnelles.
Monsieur le président en étudiant votre programme de très près, je constate que vous n’avez pas d’ambitions politiques et un projet de société car avec l’échec chronique de “Yonou yokouté», vous tâtonnez avec le” Plan Sénégal émergent” qui se réduit aujourd’hui en un « Plan Sénégal sans eau », «Plan Sénégal sans électricité » comme en attestent le blocage de Keur Momar Sarr mais aussi les coupures d’électricité répétitives. Et pourtant aucune nation solide ne s’est bâtie sur les bases d’un tâtonnement. Au lieu de renforcer le recrutement de la police publique pour la défense de la sécurité nationale et collective, vous tâtonnez avec l’Agence de sécurité de proximité. Au lieu de payer la bourse des étudiants à temps, vous tâtonnez avec la bourse familiale qui n’est en réalité qu’une zakat clientéliste. Au lieu d’accélérer la performance des universités, vous installez le programme “un étudiant, un policier” ’jusqu’à la mort de Bassirou Faye. Au lieu de promouvoir l’effectivité de la démocratie et de l’État de droit, je constate depuis votre accès à la magistrature suprême que la liberté d’expression n’existe plus.
Monsieur le président votre forfaiture vous a amené jusqu’à réprimer la marche récente de l’opposition tout en menaçant la fermeture de la première télévision privée du Sénégal (2STV).
Dans la théorie comme dans la pratique, votre bilan nébuleux révèle que vous êtes impuissant à gouverner le Sénégal.
Par ailleurs votre élection résulte tout simplement de ce que je qualifie d’un accident de l’histoire car vous gouvernez sans idéologie, sans projet de développement et sans vision à long terme. C’est sans doute la raison pour laquelle, depuis que vous êtes au pouvoir, vous faites preuve de tyrannie, de despotisme ,et d’usage de la force policière, judicaire et de la machine étatique par des répressions à des fins purement politiques. C’est ainsi que la Cour de répression de l’enrichissement illicite en est une bonne et parfaite illustration. Loin de s’inscrire dans la logique de la bonne gouvernance, cette juridiction ne garantit point un procès équitable. Tous les sénégalais sont d’accord sur le prince de rendre compte mais votre démarche ne s’inscrit que dans l’acharnement politique. Je vous rappelle que le délit d’enrichissement illicite prévu à l’article 163 bis du code pénal n’est pas bien définit. En d’autres termes cet article ne répond pas à la question suivante : Qu’est-ce que c’est que l’enrichissement illicite? Le premier problème réside là. L’article 163 bis se contente d’introduire dans la matière pénale de la procédure pénale tout en mélangeant une loi de fond et une loi de forme pour incriminer l’enrichissement illicite. Le deuxième problème réside là. Dès lors une atteinte considérable est portée aux principes de la légalité et plus précisément dans les exigences de lisibilité de la loi pénale. En d’autres termes la loi pénale doit être précise, concise et claire. Ce qui n’est le cas de la CREI. Le troisième problème réside là. Cette non définition fait que l’enrichissement illicite devient une incrimination de renvoie à d’autres infractions comme le détournement de deniers publics, la corruption, la prise illégale d’intérêt, l’abus de biens sociaux etc….Et pourtant on a vu publiquement le procureur faire une conférence de presse en dégageant des chiffres sur des milliards présumés volés. Dès lors, on se rend compte que le procureur lui-même ne respecte pas certains principes élémentaires que sont : le secret de l’instruction et la présomption d’innocence. Le cinquième problème réside là. Ainsi cette position du Sénégal ne respecte la convention de Mérida.
Par ailleurs Karim a été ministre et pourquoi ne bénéficie-t-il pas d’immunité et de privilège de juridiction? Le sixième problème réside là. En suivant cette logique, on se rend compte que la procédure est à la fois irrégulière et maquillée d’injustices; ce qui fait d’elle une mascarade judiciaire.
Monsieur le président, la Cour de répression de l’enrichissement illicite est un instrument de règlement de compte politique comme l’a sans doute été le tribunal de Nuremberg, c’est-à-dire la justice des vainqueurs.
Votre logique s’inscrit dans une dynamique de machination politique car après avoir liquidé vos adversaires politiques par la CREI (Karim Wade et compagnie ),vous prenez aujourd’hui le Parti Socialiste en otage par un acharnement politique (emprisonnement de Bamba Fall et compagnie ) et aujourd’hui c’est le tour de Khalifa Sall d’être traqué par la Dic (Division des investigations criminelles),tout en sachant que le dossier de Barthélemy Diaz que vous avez soutenu hier reste pendant devant la justice .Monsieur le président, vous manquez énormément de crédibilité et de légitimité aux yeux du peuple sénégalais.
Cher président, vous parlez de gouvernance sobre et vertueuse tout en sachant que vous détenez un patrimoine estimé à huit milliards dont vous ne pouvez justifier l’origine licite. Malheureusement le ridicule ne tue pas. Votre logique s’inscrit entre impuissance politique, tâtonnement voire banditisme d’État. C’est sous votre gouvernance que les scandales de corruption, et de magouilles autour de la drogue ont fait l’émergence car tout le peuple se souvient que c’est sous l’ère du Général Pathé que des deals autour de la drogue se sont faits entre des commissaires et Directeurs de police dont les circonstances restent toujours flous.
Monsieur le président votre manière de gouverner suscite des interrogations car vous êtes entourés par une bande d’escrocs car vous avez peur d’être épinglés par des besoins de transparences, c’est la raison pour laquelle vous avez liquidé Ousmane Sonko, Nafi Ngom Keita tout en sachant que les rapports de l’OFNAC, de l’IGE et de la Cour des Comptes sont rangés dans les tiroirs. En effet, le rapport de l’OFNAC avait proposé la radiation du Directeur des Centres des œuvres universitaires de Dakar accusé d’avoir détourné frauduleusement un montant de 454 millions de Francs CFA tout en mettant l’accent sur le recrutement des personnes fictives qui avaient reçu des salaires jusqu’en janvier 2015.Monsieur le président, le peuple est au courant aussi qu’en décembre 2016 que le ministre de l’hydraulique c’est-à-dire votre beau-frère est au sommet d’un scandale autour de 6 milliards dans un projet de constructions de toilettes publiques dans les cités religieuses, au moment où votre frère Alioune Sall n’est plus en odeur de sainteté grâce à Pétro-Tim et les contrats de pétrole à coup de milliards qui passent sous le dos du peuple sénégalais.
Que dire de la Fondation « Servir le Sénégal »? La situation n’est guère meilleure, elle est peut être pire car la première Dame gaspille le contribuable sénégalais comme les lettres passent à la poste, sans contrôle, sans transparence et sans obligation de rendre compte.
Monsieur le président tous les secteurs sont bloqués. La question de l’impunité n’est plus d’actualité car la libération de Cheikh Béthio Thioune, de Luc Nucolai, de Thione Seck, de Karim Wade, de Cheikh Yérim Seck révèle encore une fois de plus l’instrumentalisation de la justice et montre que la séparation des pouvoirs est loin d’être effective car vous êtes père de l’exécutif, oncle du judiciaire et grand père du législatif. Le domaine de la santé se détériore et la panne de la radiothérapie a encore une fois de plus démontré votre incompétence notoire. Au niveau international, la diplomatie est fragile comme en atteste l’échec de la candidature de Bathily lors de l’élection à la présidence de la commission de l’union africaine mais aussi la mort des citoyens sénégalais à l’étranger demeure une question d’actualité.
Monsieur le président, vous avez vendu nos âmes aux blancs en soutenant l’importance de la monnaie coloniale (Fran CFA) par manque d’arguments. C’est malheureusement par-là que vous remettez en cause tout le combat et l’idéal panafricaniste longtemps défendus par des intellectuels organiques comme THomas Sankara, Lumumba, Félix Moumié, Frantz Fanon, Amilcar Cabral, Mehdi Ben Barka, Khadafi, Kwame NKrumah, et Cheikh Anta Diop.
Monsieur le président vous êtes devenus un danger public qu’il faut combattre et j’appelle le peule pris en otage à la révolution et à la résistance pacifique pour lutter contre cette forfaiture car vous devez démissionner ou ne pas se présenter aux prochaines élections en suivant notamment la logique de Hollande.

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MOUSSA KEBE, Étudiant en Science politique (UQAM)
Chercheur au GRILA (Groupe de recherches et d’initiatives pour la libération de l’Afrique).
Moussakebe62@gmail.com

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