Pacifions Le Pays Par La Vérité Et L’équité!

Une amie écrivaine française d’origine algérienne rencontrée lors d’une croisière artistique et littéraire, au détour d’une discussion sur la tortuosité de beaucoup de nos hommes politiques, nous rappela le propos de Tristan Bernard : « Les hommes sont toujours sincères. Ils changent de sincérité, voilà tout. » L’ironique vérité d’une telle assertion, dans plusieurs cas, nous désole.
Elle nous disait encore un autre propos de Tristan Bernard qu’elle semblait beaucoup aimé : « Le comble de l’optimisme, c’est de rentrer dans un grand restaurant et compter sur la perle qu’on trouvera dans une huître pour payer la note. »
Il faudra, à ce régime, beaucoup de travail, un grand courage, une bonne dose de sérénité et d’habileté pour sortir notre pays de ce cul-de-sac dénommé affaire Khalifa Sall et de toutes les autres impasses conflictuelles au plan politico-judiciaire et d’entamer les véritables « ruptures » déjà promises pour une refondation de notre chère république.
« Quand le buffle défèque, ça merdoie loin! » disait Aimé Césaire dans une Saison au Congo. En ces temps qui courent, ça merdoie loin car, comme disait un personnage de notre roman Ces fossoyeurs de la république édité en 2005 aux éditions Mélonic du Québec : « Ici, le mensonge est devenu la marchandise la mieux vendue… »
Aussi, nous exhortons le président de la république à veiller sur l’avertissement d’un autre personnage de ce même roman : « Quand un capitaine est maladroit, son navire le ressent».
Dans cette affaire Khalifa Sall et dans toutes les autres similaires, qu’il refuse d’être maladroit en évitant qu’une « erreur judiciaire », de quelque nature que ce soit,  charrie, zombie, de la « puanteur politique pestilentielle » dans la période dite préélectorale. Cela ne voterait ni en sa faveur ni en valeur de la démocratie.
Président, le peuple vous écoute. Le peuple vous observe. Le peuple vous attend dans la satisfaction de ses attentes et dans le respect de vos promesses.
Vous pouvez réussir le pari de ne pas le décevoir si vous savez refuser que des personnes, éprises de sinécures et fortes en flagorneries, mal intentionnées, vous enferment dans la chaudière de l’égo. Votre mariage avec votre peuple doit être un mariage de fidélité, de respect, d’amour et de servitude vis-à-vis de sa république.
Nous ne cesseront de vous demander d’éviter les pièges des flatteurs fainéants fumistes fourbes fieffés félons qui se targuent d’être de fins politiques alors qu’ils ne sont, en réalité, que des parasites, sans vergogne, prêts à plonger leur pays dans le gouffre. Leur unique devise est : « Que le peuple trinque, pourvu que je prospère ». Bien avant votre naissance, ils ne connaissent et ne vivent que de ça.
D’autres, de votre génération, adeptes du gain facile et du complot politique comme ascenseur pour atteindre leur dessein malsain, suivent leurs pas, sans vergogne, avec comme unique argument ce qu’ils appellent le realpolitik.  Evitez d’être votre propre piège. Evitez que votre famille et certains de vos amis s’enlisent et vous enlisent dans des pièges qui risqueront de vous rattraper demain, lorsque vous ne serez plus au pouvoir. Sur cette terre, la vie est assez courte. Le temps ne vous attend pas.
Concernant nous autres populations, arrêtons de faire dans les applaudissements irréfléchis, les prises de positions passionnelles, les invectives et animosités épidermiques ; autrement, nous continuerons toujours d’être les statistiques qui permettent aux politiques de bien négocier leur part du butin après chaque joute électorale.
Soyons lucides pour mieux garantir la clairvoyance de nos choix dans l’espace politique. « Le monde est un spectacle de marionnette. L’ignorant voit le pantin mais le sage voit qui se cache derrière ». Refusons d’être des ignorants.
Tafsir Ndické DIEYE
Poète – Romancier – Chroniqueur