Monsieur le Président, vous souvenez-vous de votre réplique à cette question : « Pourquoi la création d’un Parti Politique ? »
Avant de vous rappeler votre pertinente réponse, n’est-il pas judicieux de préciser que vous êtes exclusivement sénégalais ? En outre il n’est pas difficile de démontrer que vous êtes différent de SENGHOR, DIOUF, WADE et SALL, car votre patrimoine est connu et se situe exactement à l’intérieur du territoire national. Tous vos intérêts sont au Sénégal. Ailleurs vous n’avez ni terre, ni compte. Par le partage de la misère de vos compatriotes, vous êtes capable de lire leur pensée profonde et de réagir selon leurs attentes. On n’a pas besoin d’argumenter pour affirmer que vous n’êtes point un menteur, car depuis la naissance de PASTEF, le 4 janvier 2014, vous n’avez jamais été démenti.
Monsieur le Président, votre réaction par rapport à cette question a été exemplaire et très convaincante. Cette réponse a permis à tout le peuple sénégalais de comprendre que vous faites vraiment la politique autrement. Relisez-la et méditez-y !
Monsieur le Président vous avez répondu en ces termes : « je dois d’abord rappeler que PASTEF est le résultat d’une longue réflexion portée, à l’origine, par un groupe de sénégalais de toutes origines socio-professionnelles. Le débat a été longtemps posé de savoir s’il fallait se constituer en parti politique, rejoindre une formation existante ou simplement créer un mouvement citoyen. La décision d’aller finalement vers un parti s’est fondée sur deux constats : l’essentiel des questions que nous soulevions, relativement à la gestion publique et aux politiques publiques qui étaient en cours depuis l’indépendance étaient d’essence foncièrement politique et appelaient un type d’engagement conséquent. D’autant que les mouvements et autres organisations civiles ont quelques fois tous les inconvénients des partis politiques sans en avoir les avantages : d’où notre décision d’un engagement politique ; le triste spectacle qu’offrait, et qu’offre encore l’élite politique, le même depuis plus de quarante ans, nous interdisait de rejoindre l’un de ces partis dits « grands » et que nous confondons tous dans la même médiocrité qui nous a valu tout ce retard : d’où aussi la décision de créer notre propre formation. Celle-ci se veut patriotique, comme le rappelle notre slogan : « le don de soi pour la patrie ». Elle se réclame de valeurs cardinales que sont :
le travail qui, érigé au rang de valeur incarnée par des dirigeants de qualité, se révèle source d’épanouissement individuel et collectif, au-delà de la rémunération matérielle qu’il procure ;
l’éthique : pour nous, les bases éthiques du comportement individuel, chacun peut les puiser dans la religion s’il en pratique, dans la tradition s’il y est attaché, ou, en l’absence même de référentiel axiologique, dans la simple conscience que certains actes nuisent à l’intérêt collectif et donc, dans le long terme, à soi-même ;
la fraternité qui est ce sentiment permettant de prendre conscience des autres, et de toujours tenter de concilier son intérêt propre avec l’intérêt des autres. »
Ainsi nous adhérons à l’idéal de PASTEF, les Patriotes, car vous nous avez convaincus Monsieur le Président. Donc ne nous trahissez pas comme Macky a trahi le peuple sénégalais. Nous travaillerons et prierons avec vous afin que vous atteigniez vos objectifs. Sachez que vous n’êtes pas meilleur que nous, mais seulement que vous avez de bonnes idées que nous partageons. De ce fait, nous vous soutiendrons et, par une action désintéressée et patriotique, nous parviendrons sûrement à l’émergence.
Monsieur le Président, quand notre rêve de vous porter à la tête de la magistrature suprême se réalisera un jour, ce sera le moment d’honorer vos engagements pris aujourd’hui. Ce sera le moment de vous rappeler de la parole du Président Obama : « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes. » Nous ne pensons nullement que vous êtes plus intelligent que le Président Macky SALL, mais nous misons sur votre patriotisme, votre honnêteté et votre loyauté envers le peuple sénégalais. Nous sommes convaincus que vous ne trahirez jamais ce peuple qui vous accordera sans aucun doute sa confiance.
Nous savons, sans que vous le disiez, l’estime que vous pourriez porter au compatriote Mouhamadou Amoul Yakar DIOUF, ce policier aux valeurs incontestables. Nous vous supplions de méditer sur ses propos : « quand on agit selon sa conscience, on n’a pas peur. Au cas contraire, tôt ou tard, nos actions nous rattrapent. Quand je suis devant un citoyen, il faut qu’il sache qu’un policier est devant lui. » Un agent de l’Etat qui exécute bien la mission qui lui est assignée, est meilleur qu’un Chef de l’Etat qui triche avec la légalité en manipulant les juges chargés de l’application des lois. Un Président responsable et respectable est toujours perçu, par son peuple, comme le meilleur exemple de citoyen et le modèle idéal de leadership.
Et c’est là où se trouve l’importance du concept « éthique » que vous avez intégré dans votre manière de faire la politique. A vrai dire, par une telle innovation, vous faites la politique autrement. Car de l’indépendance à la naissance de PASTEF, la politique pratiquée au Sénégal ne s’est jamais préoccupée de la morale. Pourtant Père Kéba disait : « l’éthique devrait être adoptée par notre pays comme la mesure de toute chose car, accompagnant le travail, elle est la condition sine qua non de la paix sociale, de l’harmonie nationale, de la solidarité et du développement. Le travail et l’éthique sont les seuls outils du développement véritable. Nous devons les ériger en « principe premier » si nous voulons sortir notre pays de la misère. Il n’y a pas d’autres voies. »
Monsieur le Président, si vous voulez vraiment mettre notre cher pays sur les rails, nous vous suggérons de suivre les recommandations de Père Kéba : « Déterminons-nous à débusquer et à écarter sans complaisance, au besoin à punir sans faiblesse ceux qui ruinent ce pays ou le desservent : les corrompus et les antinationaux, les roublards et les paresseux. Cultivons l’honnêteté et le courage au travail. Que chacun, au poste où il est, du ministre au planton, du chef d’entreprise au manœuvre, considère comme reposant sur ses seules épaules, le destin de la nation. Inventons un système qui ne récompensera désormais que la compétence, le travail et la probité. Demandons-nous, chaque fois que nous sommes tentés d’avoir un comportement non éthique, ce que serait la vie si chacun faisait comme nous. Demandons-nous ce que serait une société de délateurs, de profiteurs, de voleurs, de corrupteurs et de corrompus, d’indisciplinés, d’insouciants, d’égoïstes et de fraudeurs. La liste est longue, mais la réponse est une : ce serait une société vouée à l’échec et peut-être à la déchéance et à la misère matérielle et intellectuelle. »
Monsieur le Président, nous vous sollicitons pour la rééducation de notre peuple innocent et victime des pratiques politiques politiciennes de nos gouvernants depuis l’indépendance. Citons encore le juge Kéba MBAYE pour copier l’exemple des « … Marocains qui avancent à grands pas vers le développement… Quand on les interroge sur la situation de leur pays (dit-il), ils parlent non de politique mais plutôt d’éducation, de santé, de salubrité, d’ordre et de discipline… » A la différence d’un compatriote qui, quand on le questionne sur la situation du Sénégal, « … parle de remaniement ministériel, de querelles ou de limogeages politiques. (Il poursuit en disant) que nos dirigeants politiques m’excusent. Mais ils savent tous comme moi que ce n’est pas la politique politicienne qui développe un pays…, que ce genre de politique est le métier le plus facile du monde. Il ne nécessite ni études, ni apprentissage. »
Camarade Président, nous terminons cette lettre tout en étant persuadés que le chemin que vous entreprenez est parsemé d’épines et d’obstacles, mais sachez que nous le partageons avec vous par des actions et des prières. Que le Seigneur vous bénisse !
Assane Bocar NIANE
Parcelles Assainies, Dakar
assanebocarbaydi@yahoo.fr