Au Sénégal, même si la bataille politique fait rage, le combat pour le développement n’est pas en reste. La dispute sur les aménagements des places de l’Indépendance et de l’Obélisque entre le Ministère du Renouveau Urbain de l’Habitat et du Cadre de Vie et la ville Dakar en est une parfaite illustration.
Cependant, pour ma part, cette guéguerre des investissements dans la capitale pose en filigrane la problématique de la péréquation des richesses des collectivités locales.
En effet, pendant que l’Etat s’évertue à mettre en place des programmes pour lutter contre le déséquilibre social, l’on constate que certaines collectivités locales vivent dans l’opulence au moment où d’autres vivotent.
D’ailleurs, une analyse logique (voir les importants mouvements de populations pendant la Tabaski) des activités économiques dans les grandes villes, donc de leurs résultantes financières, fait apparaître le rôle prépondérant des populations issues de l’exode dans le taux de croissance des villes. Cet impair, facteur ou conséquence de notre sous développement, résulte en partie de l’absence d’alternatives pour ceux là qui en masse, quittent Kaolack pour venir travailler à Dakar, ou Ndoffane pour Kaolack, ou même Keur Baka pour Ndoffane ; pour ne présenter qu’un échantillon de cette interdépendance entre localités.
Aussi, est venu le moment de réfléchir sur un système de péréquation des flux financiers générés par la production des populations qui vivent et travaillent de façon croisée dans les différentes collectivités locales de notre pays. De mon point de vue, des prélèvements doivent être effectués sur les recettes de chaque commune, à répartir à nouveau à l’ensemble des communes. Une telle idée est sous-tendue par un souci politique d’équilibre social, mais aussi et surtout par la nécessité de trouver des niches financières permettant d’accroître les possibilités d’investissements dans les communes à faible revenu.
Comment s’y prendre concrètement pour ne pas créer d’autres injustices, d’autres frustrations ?
Notre pays le Sénégal regorge suffisamment de compétences assermentées pour trouver les formules adéquates susceptibles de résoudre cette équation, en répondant lucidement aux questions qui en découlent. Celles-ci tournent notamment, autour des ratios devant indiquer les critères et modes de cotisation des collectivités locales pour constituer la manne financière recherchée, et du système pondéré ou harmonisé de répartition de ce pactole vers les communes.
Samba NDIAYE
Maire de Ndoffane
Président du MDIS