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De La Gestion Responsable Des Ressources Publiques

Les “politiques”, on ne leur demande surtout pas d’être des prophètes, encore moins des saints, seulement des responsables dans la gestion des deniers publiques. Les ressources publiques sont à la fois sacrées et vitales pour ne pas dire rares et précieuses, leur gestion requiert donc nécessairement honnêteté, dignité et patriotisme. L’Etat, ou l’Exécutif c’est selon, est en charge de la gestion transparente des ressources publiques. L’Etat lui-même est dirigé périodiquement par des hommes politiques élus par le peuple, normalement sur la base de leurs programmes de développement et l’efficacité qui caractérise les stratégies et tactiques qui sous-tendent leurs propositions pour accélérer le processus de transformation vers des impacts positifs durables sur le bien-être des populations.

Dans notre pays comme la plupart des pays pauvres surtout en Afrique, le développement est encore un grand combat pour ne pas dire une illusion, en tout cas un rêve, dont maintenant, nos dirigeants tentent de prendre par les objectifs de l’émergence. Cette dernière n’est rien d’autre, malgré la sophistication des approches et des méthodes, que l’avènement d’une économie de marché ouverte, inclusive et créatrice de richesses via le développement des potentiels et les entreprises dans toutes les industries, posant ainsi les bases d’un développement général humain durable. Pour atteindre les objectifs de développement, il faut ainsi de bons plans, des ressources, des opportunités, mais surtout de très bons gestionnaires, sérieux et compétents.

Le feuilleton de la Mairie de Dakar, appelle de notre part une double lecture fondée uniquement sur le constat d’un simple citoyen et analysée sous le prisme de la responsabilité des politiques dans la gestion des ressources publiques. De même ceux qui tiennent les rênes du pouvoir doivent assurer les conditions d’une compétition sereine démocratique et équitable dans les processus électoraux sous leur régime, de même, aucun homme politique ne devrait pouvoir se soustraire à la reddition des comptes publiques, même au soir d’une élection ou en pleine campagne électorale. Dans une république qui se respecte, la loi n’est jamais en congé, ni ne se repose, elle est en veille et tombe pour la régulation et la sanction sur n’importe qui.

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Ceux qui gèrent nos ressources publiques doivent être en permanence sous les cribles du contrôle et de l’évaluation du respect des procédures acceptées définies par la loi. Une pratique de gestion de ressources publiques, fût-elle millénaire, ne peut au beau matin de n’importe quelle alchimie politico-sociale être transformée en loi si elle n’est déjà légiférée et acceptée et codifiée comme norme de gestion publique utilisée par les contrôleurs de l’Etat dans leur mission d’évaluation. Les corps de contrôle de l’Etat ont cette particularité qu’ils fonctionnent sur la base d’un corpus de règles de gestion bien définies, avec des indicateurs de performance objectifs, non sur des pratiques de gérance millénaires de fonds auto-proclamés politiques. Toute conclusion doit être basée sur des observations et des analyses rigoureuses qui respectent les règles de gestion des fonds publiques.

Les fonds dits politiques n’existent pas dans une gestion transparente. Les fonds spéciaux réservées aux services spéciaux obéissent à des règles de gestion spécifiques. Aucune entité en dehors de la Présidence de la République, ne doit gérer des fonds spéciaux, les appeler des fonds politiques qui en réalité n’obéissent à aucune réglée de gestion sérieuse et transparente, surtout dans un pays pauvre, y compris l’Assemblée nationale, les Hauts conseils, les Mairies et autres quelconques entités. Aucune tolérance, ou « mashlaha », ne doit être admise par les contrôleurs, les procureurs et les juges. Nul n’est au-dessus de la loi y compris ceux qui sont dans le parti au pouvoir ou qui voudraient changer de prairies politiques.

 

Abdourahmane BA

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Expert en évaluation des politiques de développement

 

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