Le maire de Dakar, Monsieur Khalifa Ababacar Sall, parle de dénoncer un État policier cherchant à paralyser son expansion politique, à saboter sa campagne électorale et à inquiéter ses partisans dont la fragilité d’esprit explique amplement la légèreté des analyses et l’insolence du verbe. Accuser l’Alliance pour la République de chercher à écraser ses alliés, c’est véhiculer sciemment des contrevérités. En 2014, le Parti avait rappelé la haute importance des dynamiques unitaires fondées sur des causes et des finalités patriotiques portées par Bennoo Bokk Yakaar. Des recommandations de constitution de listes sur des bases consensuelles, de rassemblement et d’ouverture avaient clairement été données. La générosité du Président de l’Alliance pour la République vis-à-vis de ses alliés est à l’origine de la curiosité du contexte institutionnel marqué par des institutions républicaines dont les autorités ne poursuivent pas les mêmes intérêts politiques. On voudrait bien élucider la propension du maire de Dakar et de ses partisans à toujours se poser en victimes des régimes politiques sur des dossiers visant les deniers publics.
I. Des rapports heurtés avec l’administration :
a. Les 17 milliards par an de gestion des déchets :
Déjà en mai 2010, le maire de Dakar entrait en conflit avec les autorités gouvernementales sur la gestion du budget de 17 milliards Fcfa alloué à la gestion des déchets solides urbains. Le maire de Dakar récusait l’autorité de l’État en matière de réorganisation de la gestion des déchets solides urbains et accusait le président de la République de chercher à récupérer le budget au détriment des populations dakaroises. Pour les autorités gouvernementales, excédées par l’état d’insalubrité de la capitale, il s’agissait de responsabiliser le ministère de l’Environnement dans « la gestion des déchets solides urbains dans la région de Dakar et de lui permettre d’assurer la maîtrise d’ouvrage de opérations prévues dans le cadre du programme de gestion des déchets solides urbains dans toutes les Collectivités locales de la région de Dakar. »
b. Les 16 milliards pour l’achat de terrains :
Le 1er Septembre 2010, le maire de Dakar provoquait une délibération du Conseil municipal de Dakar lui donnant l’autorisation d’acquérir cinq terrains au nom de la ville, pour près de 16 milliards Fcfa. Les autorités gouvernementales, choquées par la brutalité et la flagrance de la démarche d’enrichissement, avaient instruit le préfet de Dakar de ne pas avaliser la délibération et le ministère de la Justice d’ouvrir une information judiciaire contre le maire de Dakar. Le ministère de la décentralisation et des collectivités locales avait évoqué « la non-conformité du prix de vente du mètre carré par rapport au prix de référence du marché », «l’absence de destinations pouvant justifier l’acquisition des terrains» et « l’existence de terrains appartenant à la commune et de terrains non immatriculés de l’Etat pouvant être gracieusement mis à disposition de la mairie, pour tout projet d’utilité publique ». En réponse, le maire de Dakar accusait le président de la République de représailles à l’issue des élections locales en 2009, alors que ses collègues, élus de Bennoo Siggil Senegaal, travaillaient sans problèmes avec la tutelle.
c. Les 20 milliards Fcfa de l’emprunt obligataire :
En 2014, juste après sa réélection, le maire de Dakar accusait encore le Ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, d’entrave à son projet d’emprunt obligataire. Alors, qu’il était invité à se rapprocher de la régie financière compétente pour travailler à atténuer les risques pour le Trésor Public. En retour, le maire de Dakar avait préféré saisir la Cour suprême qui l’a débouté.
d. Des projets municipaux chimériques :
Sur les accusations d’injonction faite aux banques de décliner tout financement des projets municipaux, c’est totalement faux. Si les banques étaient réceptives aux discours politiques, les usagers ne seraient pas confrontés, encore aujourd’hui, à la problématique des taux d’intérêts prohibitifs sur les crédits alors que le président de la République avaient publiquement interpellé le gouverneur de la banque centrale.
Sur le projet d’aménagement de la Place de l’Indépendance. Ce n’était qu’un instrument de propagande politique. Le maire de Dakar, en conférence le 02 février 2016, déclarait « nous n’avons pas demandé à être aidés ni soutenus, nous avons les moyens, un projet bien ficelé et son financement est disponible. » En novembre 2016, alors que le site est resté dans son état d’insalubrité, le maire de Dakar nous est revenu avec une histoire d’hydraulique urbaine.
Sur l’acte 3 de la décentralisation, le maire de Dakar, qui dénonçait la réforme étant contraire à la pensée contemporaine sur la métropolisation et présentant des risques sur la fiscalité municipale, nous présente une hausse budgétaire de 10 milliards Fcfa.
Samba Alassane Thiam
APR Diaspora Afrique