Le Sénégal est l’un des pays africains dont la culture démocratique n’est plus à démontrer. Vieille de plus d’un quart de siècle, la démocratie sénégalaise fait cependant face à une tension quasi permanente dans son espace politique. Cette situation a poussé de nombreux régulateurs sociaux (chefs religieux, membres du clergé, etc.) à tirer la sonnette d’alarme afin de ramener les acteurs de la vie démocratique au calme et à la responsabilité. Cette tension qui électrise perpétuellement la scène politique, trouve sa source essentiellement dans la posture des différents protagonistes. Un pouvoir qui abuse de la puissance publique Les gouvernements qui se sont succédés au Sénégal, ont tous usé et abusé des moyens que l’État leur confère (force de l’ordre, lois et règlements, etc.) afin de contrer les activités politiques, syndicales ou citoyennes qui leurs sont défavorables. D’Abdou Diouf à Macky Sall (période que je connais mieux), la posture est la même : tenter de restreindre la liberté de manifester ou plus généralement la liberté d’expression. Si ce n’est pas le refus pure et simple de la demande (la déclaration selon la Constitution), c’est la répression violente et disproportionnée de la manifestation. La loi, notamment le fameux article 80 du Code [...]