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Sénégal-gondwana Kiffe-kiffe : « yoonou Yakkouté » En Perspective?

Sénégal-gondwana Kiffe-kiffe : « yoonou Yakkouté » En Perspective?

Agenda judiciaire et politique à l’allure frénétique, le Sénégal en haleine. Inscriptions sur les listes électorales ça et là décriées, purge au sein de l’opposition, et remises en causes de certaines libertés du citoyen, affirmer que le Sénégal est encore une démocratie, est-il une hérésie ?

Ma respiration bloquée, cœur en suspend, quand  la RTS1 diffuse à longueur de JT des informations qui sans cesse magnifient l’action du gouvernement. En fait c’est simple, avec la RTS1, on croirait que le pays va nettement mieux, à l’aune de la  gouvernance sobre et vertueuse. On nous vante des taux de croissance exceptionnels, mais où en est le déficit? où en est le taux de chômage ?  les bacheliers seront-ils orientés à la prochaine rentrée? les diplômés auront-ils du travail à la fin de leurs études? face à toutes ces questions, aucune réponse, si ce n’est l’A.P.R-parade.  Oui l’Association pour le Partage de la République et leurs affiliés paradent sur nos ondes, tentent d’envahir nos cerveaux, à coup de tribunes et interventions malsaines au sein de l’espace public et médiatique. Oui ils polluent nos lignes! Exit la gouvernance vertueuse, la patrie avant le parti, des slogans tant scandés quand il s’agissait de conquérir le cœur des sénégalais.  Malheureusement,  le « yoonou yokouté » théorisé et proposé comme offre politique au peuple sénégalais se révèle être un « yoonou yakouté » cuisant, une voix avérée d’une démagogie invétérée. Un pays comme le Sénégal peut-il se permettre raisonnablement d’avoir autant de ministres? Ministre des toilettes, des égouts, des ruisseaux, des rivières et des marigots! Un pays comme le Sénégal peut-il se permettre d’avoir tant de députés? ceux-là même payés à dormir et à bailler à l’assemblée nationale. Et le conseil économique et social, le Haut conseil des collectivités territoriales? Autant d’outils de reclassement du personnel poli-tique.

« L’action politique est un domaine privatisé, en grande partie par des scélérats, ne concevant leur réussite individuelle que par le détournement des biens de la collectivité. »

Pendant ce temps les prisons croulent sous le poids « insalubres » de la surcharge pondérale, oups carcérale. Les universités continuent à former de futurs cadres du chômage de longue durée, souvent d’ailleurs expert en « deub-deubeul, « takkalé » et d’autres formes de débrouillardise.  La boulimie pour le pouvoir, l’argent et d’autres substances nocives, c’est pour eux. A nous il ne reste presque rien, si ce n’est le marasme et le kwashiorkor dans nos possibilités réelles d’épanouissement, dans nos contextes individuels et collectifs de vie. Il ne nous reste qu’à émigrer, faire du « Mbaraane », du « Toy-boy », du « tek deal » et dans le meilleur des cas ? nous créer un avenir politique.Voilà donc le malaise avec notre classe politique. c’est qu’en général, servir l’intérêt général c’est niet! mais « se servir de l’intérêt général » oui. L’action politique est un domaine privatisé, en grande partie par des scélérats, ne concevant leur réussite individuelle que par le détournement des biens de la collectivité. Et pendant que les justiciables lambda croupissent dans les prisons en attente de leur comparution, eux, ils ont 3 choix: immunité parlementaire, transhumance politique et autres deals pour transgresser les lois censées organiser et protéger la société. « Y’en a marre » comme d’autres mouvements citoyens deviennent finalement, l’exutoire privilégié pour bon nombre de frustrés,  cela, même s’ils ne représentent pas l’ensemble des sénégalais.

Monsieur le président vous gagnerez beaucoup à écouter, le rugissement du lion qui sommeille dans l’âme de votre peuple. Le peuple reste à tout jamais, l’unique souverain.

 

Moussa Aidara DIOP

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