Coopération de pêche entre le Sénégal et la Gambie dans un espace maritime qui est du reste la seule réserve maritime.
Nous, défenseurs de la mer, considérons comme précipité ce que le ministère de la Pêche trouve comme étant une bonne moisson obtenue par le Sénégal, en allant signer un accord de pêche avec la Gambie.
Préservez-nous de cette situation qui n’aura que des conséquences. La Gambie est notre seul parc halieutique. C’est un pays souverain qui peut offrir toute sorte de licences et autant qu’il le veut au Sénégal, un pays frère. Le secours apporté par le Sénégal est un geste salué de partout dans le monde. C’est très bien, aider est un acte béni par le Tout-puissant. Après cette aide, vous demandez une contrepartie. Et quel type de contrepartie ? La déportation de cette patate chaude qui vous brûle les mains. En matière de pêche, le professionnalisme sénégalais est inégalé. Or en Afrique, le Sénégal n’est pas un modèle en matière de pêche, non et non. Il y a une grande différence, car ce modèle a fini d’écumer, de piller et de nuire à nos fonds marins. Tous ces trafics pour appauvrir le Sénégal.
Nous disons non pour plusieurs raisons, dans une opération que nous trouvons prématurée et qui mériterait une étude préalable avant de se lancer dans ce que nous considérons comme périlleux. Ce pays ignore pour le moment ce qui l’attend. Les vrais responsables dans toute cette histoire sont les techniciens sénégalais qui ont une expérience assez avérée et reconnue au niveau international, que je vais mettre au devant de la scène comme responsables premiers dans tout le mal qui découlera de cette situation. Les résultats ne vont pas tarder à tomber. Quand le travail de ces bateaux monstres va débuter, ils vont entrer en action dans les eaux sous juridiction gambienne pour détruire tous les fonds marins. Le constat sera perçu par un décor macabre de poissons pourris en provenance d’un travail sale avec de grosses quantités rejetées des bateaux qui vont salir toutes les plages. La position géographique n’étant pas la même, tous les rejets vont être déportés directement sur les plages, pas dans les bolongs. D’ailleurs, quels sont ces bateaux ? J’espère que ce ne sont pas ceux qui ont fini de nous laisser un désert liquide qu’ils vont déporter chez nos voisins ? Je pose la question à savoir, où pêcher ? Dans quel espace maritime ? Répondez à cette question. Ça va être une porte ouverte à toutes sortes de bateaux et même les Russes qui sont des non désirés au Sénégal. Arrêtons ces jeux de yoyo et autres étrangers ! Dans ces accords, il est introduit la pélagique : une bête féroce, redoutable, intouchable au Sénégal, mais pas en Gambie. Ça sous-entend les conséquences qui en découleront. Vous, les techniciens, aurez la plus grande part de responsabilité. Il faut savoir dire non à l’autorité pour lui éviter de nous conduire dans l’irréparable. Un appel aux Sénégalais et Gambiens : cet espace maritime est à protéger par quelques raisons que ce soit. Sauvez cette zone ! A quoi sert un tel empressement ? C’est ouvrir la voie à plus de pillages dans les zones sénégalaises. Il n’y aura plus de zones interdites. Cette coopération n’est pas à encourager. C’est une opération que personne n’a le droit de laisser prospérer. Vous allez vers la Gambie alors que le Sénégal a bien une mer trois fois plus vaste, où est son poisson ? Il a disparu. Vous en connaissez la raison. Nous croulons sous le poids d’une pratique de pêche destructrice qui nous a laissé une mer complètement morte. C’est ça le modèle sénégalais qui continue de faire subir la pression sur la ressource.
Dans toute cette coopération, combien va coûter la licence au Sénégal ? C’est la mort dans l’âme du Peuple, des miettes pour une licence qui rapporte des milliards à ces armateurs qui ne sont pas en règle. Aujourd’hui, la Gambie constitue la seule réserve inviolée depuis presque 22 ans. Un véritable parc halieutique. Préservons-la pour sauver le Sénégal qui est vidé de son contenu en poisson ! Un si petit espace qui a pris cette idée folle. Il faut renoncer à cette coopération, protéger ce petit espace maritime de la Gambie, c’est le seul parc restant pour les deux pays et tous les sites comme l’île des oiseaux et d’autres sites d’espèces protégées seront agressés par les pirogues et les bateaux d’une certaine capacité. La mer risque de subir une forte pression et ça peut mal finir quand ils découvriront que cette coopération est une erreur. Trouvons une solution pour rationnaliser la pêche en trouvant des embarcations de pêche plus petites et des engins plus adéquats pour une pêche sélective. Nos pirogues ne le sont pas et ne font pas l’affaire pour faire de la pêche dans un espace comme le Sénégal. Je salue les pêcheurs de Soubédioune, un modèle à instaurer. Aux Sénégalais, il faut savoir que cette coopération n’est pas pour aider, mais pour nuire à toute une génération. Ça peut être grave. Préservons la Gambie qui est notre réserve pour sauver les eaux sénégalaises ! Attention, j’interpelle le Gaipes et associés, vous serez responsables si les bateaux russes sont déportés en Gambie. C’est un pays souverain, il est dans ses droits d’autoriser qui il veut. Ce qui veut dire qu’ils vont aussi pêcher au Sénégal grâce à la coopération que nous avons signée.
La Gambie, comme le Sénégal, va en payer un prix fort. Gardons des relations saines avec ce pays frère ! Nous pouvons les aider dans beaucoup de domaines pour leur éviter de tomber dans la situation que vous connaissez et que nous vivons. Nous disons non à cette coopération. Tout peut se faire dans tous les domaines sauf la pêche. 250 licences de pêche artisanale, c’est des problèmes. J’ai pratiqué tous les quais de ce pays. Nous avons une pêche meurtrie et pas responsable. Attendons-nous à aller vers une pagaille des plus belliqueuses ! Il arrive que des marins fassent parfois beaucoup de vidées qui constituent aussi un risque de pollution pour les hôtels. Faites attention, pas de précipitation, c’est encore trop fragile ! A bon entendeur salut !
Alassane BA
S/G des défenseurs de la mer