Depuis un certain temps, on observe une résurgence des prises de position sur l’opportunité des pays africains des zones Uemoa et Cemac de sortir ou non de la zone Franc. A vrai dire, rien, ni dans les termes, ni dans le contenu, de ce débat n’est nouveau. Depuis l’émergence de la zone Franc, à l’aube des indépendances, un très fort courant nationaliste a porté, en Afrique et dans la diaspora, les arguments favorables à une sortie de la zone. Cette dernière étant jugée néocoloniale, l’érection d’arrangements monétaires alternatifs accélérerait le processus de développement des pays membres et romprait les liens de dépendance d’avec l’ancien colonisateur. Ce débat s’était, par la suite, quelque peu estompé, avant de ressurgir dans la période récente, porté par une bonne partie de l’intelligentsia africaine, et même du leadership politique, avec la récente sortie du président Idriss Débi Itno sur la question. Notre point de vue est que dans leur forme actuelle, comme au début des indépendances, les arguments politiques à tendance plutôt souverainistes semblent prendre le dessus sur le raisonnement scientifique sur une question éminemment technique. L’avantage de tels arguments est qu’ils permettent de fouetter la fierté des Africains et pourraient les amener à davantage compter sur eux-mêmes et leur génie propre pour sortir du piège du sous-développement.