Il pleure dans mon cœur comme il pleure sans doute dans le cœur meurtri de toute la communauté sénégalaise, de quelque obédience religieuse qu’elle soit.
Voici des bonnes gens, fervents croyants qui avaient l’habitude de se retrouver au même endroit à la même période de l’an, pour adorer Dieu, lui rendre grâce et élever vers Lui leurs suppliques pour la satisfaction de leurs multiples doléances en faveur de la Umma islamique.
Un événement qui en ces temps de doute objectif et de crise latente où l’homme ne sachant plus à quel saint se vouer se tourne exclusivement vers Dieu pour lui exposer l’étendue de sa misère morale et de son indigence matérielle afin de convoiter sa miséricorde et ses bienfaits salvateurs est victime de son succès, tant il en revient chaque année des gens complètement transformés dans leur foi et touchés par la grâce.
Les politiques experts en récupération politique ont réussi à perturber la quiétude de ces augustes lieux.
Aujourd’hui, il est clair que la forte affluence en cet endroit n’a pas été suffisamment prise en compte lors des multiples CRD préparatoires consacrés à l’organisation de ce Daaka, et il semble évident que l’aspect trivialement somptuaire concernant la présence de nos hommes du pouvoir lors de la cérémonie officielle et de tout le protocole qui l’entoure a été privilégié.
Sur les lieux de retraite spirituelle qui ne sont pas la destination de leur passage à Médina Gounass, rien n’a été envisagé de nature à parer à la catastrophe qui y est survenue :
Pas d’aménagements de pares feux, une seule potence qui distille l’eau durant plusieurs heures pour remplir les camions, absence de pompes d’incendie et surtout, selon les multiples témoignages, un camion citerne de sapeurs pompiers stationné sur les lieux, sans eau !
C’est donc dire que les conditions d’une catastrophe étaient réunies pour que le moindre incendie vire à l’horreur, surtout que les personnes présentes durant le départ du feu, qui aurait pu être rapidement circonscrit en d’autres occasions attendaient patiemment que le camion des pompiers vienne éteindre le départ de feu, ignorant complètement qu’il n’y avait pas la moindre goutte d’eau dans ses entrailles.
La suite, on la connait : des morts atroces, des blessés marqués à vie. Et un coupable idéal : SATAN! Il a été désigné par le Khalif qui s’est félicité qu’il n’ait pas fait plus de victimes !
Son réquisitoire à été validé par nos autorités.
Et nos morts passés par pertes et profits.
C’est cela le Sénégal : sous d’autres cieux, le Ministre de l’Intérieur aurait démissionné pour ne pas gêner l’enquête. Le Directeur de la Sécurité publique aurait été emporté par les flammes. Et le chef des sapeurs pompiers aurait perdu ses galons dans le feu.
Mais que nenni.
Il n’y a jamais d’enquête dans la plupart des catastrophes qui jalonnent la vie de notre nation. Ainsi les coupables ne sont jamais débusqués, et la chaine de responsabilité jamais établie.
Heureusement nous avons exceptionnellement pour cette fois-ci, un autre coupable qui nous change du tristement célèbre NDOGALOU YALLA, la figure habituellement désignée à chaque cataclysme. SATAN a été désigné en effet, à l’unanimité par nos autorités spirituelles et temporelles !
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R
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