Dans son célèbre livre La trahison des clercs, Julien Benda fait mention de deux types de citoyens: les laïcs – qui sont des gens « ordinaires » composant la majorité des populations -, et les clercs pour désigner les intellectuels. À la différence des premiers qui peuvent ne pas avoir une très « grande influence » dans leur société, les seconds, grâce à leur savoir et leur comportement censé être exemplaire, ont, selon Benda, le devoir, voire l’obligation de jouer le rôle de défenseurs perpétuels et désintéressés des valeurs cléricales qui sont entre autres la justice, l’honnêteté, la vérité, le bien, la beauté, la raison, etc. Mais, malheureusement, pour des intérêts pratiques tels que la course aux richesses, la recherche effrénée de gloire et de prestige, la propagande idéologique, l’esprit de classe ou de parti…nombre d’entre ces clercs ont lamentablement failli à leurs missions au contact du monde politique et du pouvoir. Bien que Julien Benda fasse référence dans le livre aux intellectuels européens en général et français en particulier, l’on est tenté, après l’avoir parcouru, de mesurer les rapports existant entre les clercs ou prétendus tels de son pays et le pouvoir politique en place à l’aune de quelques-unes des valeurs de la cléricature.