Nous sortons d’une semaine marquée par de curieuses coïncidences ! Aliou Sall, frère du Président de la République se retire des législatives et son ami Frank Timis « Lendeum » se retire subrepticement de l’exploitation du Gaz au Sénégal. L’un, avouant la suprématie de Malick Gakou dans la banlieue et l’autre, confirmant ce que tout le monde savait déjà : La société Petro Tim Limited, pour qui le tout nouveau Président du Sénégal d’alors, en l’occurrence S.E. Macky Sall avait signé dès juin 2012-presqu’un mois après son investiture à la magistrature suprême !-le fameux décret d’approbation, n’a jamais rempli les conditions requises par le décret 98-05 du 5 janvier 1998. Cerise dans le gâteau : la société bénéficiaire était alors représentée au Sénégal par son propre frère, l’actuel maire de Guédiawaye et Président de l’Association des Maires du Sénégal… !
Lequel décret 2012-597, daté du 19 juin 2012, portant recherche et partage de production d’hydrocarbures entre l’Etat du Sénégal (via Petrosen) et Petro Tim Limited était relatif au bloc de Saint-Louis offshore profond. Un autre décret N° 2013-1154 du 23 août 2013 (Presqu’un an et demi après l’accession du grand frère à la magistrature suprême) fut encore signé par le Président de la République S.E. Macky Sall, portant extension de la période initiale de recherche du contrat de Recherche et de Partages de production d’hydrocarbures. Les engagements minimum de travaux pour la période de recherche, étalée sur sept ans et demi, était bien spécifiés par le décret sus visé.
Cette largesse du chef de l’Etat, en faveur d’une société où son frère était directement impliqué, juste au début de son mandat, inaugurait déjà une ère de népotisme et de favoritisme jamais égalés dans notre jeune république. C’était aussi le début d’une gouvernance nébuleuse, enrobée de slogans pompeux, dans le seul but d’endormir les sentinelles du peuple afin que les vautours puissent faire leur boulot librement. Une traque des biens mal acquis, fut bruyamment déclenchée dans le double but de divertir les plus vigilants des membres de la société civile, mais aussi de liquider des adversaires politiques gênants, dans un brouhaha créé et entretenu par une équipe de courtisans, recrutée dans la presse, la société civile et encadrée par d’anciens communistes repentis, toutes obédiences confondues, maoïstes, trotskistes, révisionnistes, etc. Il y a aussi, dans l’équipe d’encadrement des courtisans, des « Has-been » ( revenants), anciens socialistes recyclés, qui s’accrochent aux basques du gouvernant pour faire supporter au Trésor public les frais de leurs visites médicales et autres hospitalisations à l’Hexagone. Ce casting, merveilleusement réussi par le pouvoir marron-beige, a permis de croire que le champ était désormais libre pour se livrer, le plus tranquillement du monde, au tong tong du siècle.
Dur fut le réveil, lorsqu’une nouvelle classe de jeunes politiciens, sortis de leurs flancs soutenus par d’honnêtes patriotes, soucieux de sauvegarder les richesses de la nation, ont occupé le terrain politique pour dénoncer avec clairvoyance, détermination et courage, un vrai débat économique sur les exactions d’un régime obnubilé par l’appât du gain et le bâillonnement de ses potentiel adversaires.
Usant de la stratégie communiste d’encerclement, le pouvoir marron-beige, a voulu faire main basse sur les ressources nationales de manière, on ne peut plus népotiste. Frères, oncles et beaux parents, entre autres, se sont lâchés, telle une horde de singes affamés dans un champ de manioc, pour dilapider avec une rare voracité, les quelques rares biens de ce pays, via des montages aussi maladroits que grossiers.
L’affaire Frank « Leundeum » est révélatrice d’un montage grotesque d’un tong tong familial, organisé dans notre république. Depuis les premières conférences de presse de Mankoo Wattu Sénégal, suivie d’une lettre adressée à M. le Président de la République, laquelle est restée sans réponse, en dépit des pseudos appels au « dialogue », les tenants du régime n’ont plus dormis d’un sommeil tranquille. Traqués, malgré leur posture pouvoirs, ils sentent la terre se dérober sous leurs pieds, depuis que les dignes fils de ce pays ont pris le combat à bras le corps pour arrêter le pillage triangulaire de nos ressources.
La récente tentative d’accaparement des institutions de la République- inscrite en droite ligne de l’application de la stratégie d’encerclement- a connu un début d’échec, avec deux retraits concomitants, annoncés la semaine dernière : retrait des candidatures du frère et de l’oncle du Président, d’une part, et retrait ultra discret de Frank Timis de l’exploitation du Gaz du Sénégal, par la cession du reste de ses parts au major britannique British Petroleum (BP), d’autre part !
On aurait passé sous silence ce scandale du siècle, n’eût été le fait que BP soit une société cotée en bourse, donc soumise aux règles de la transparence via la publication périodique de ses résultats. Cependant une telle transaction suscite évidemment moult interrogations : A quel prix, Frank a-t-il cédé ses parts ? Comment a-t-on réparti le butin ? Quel serait la part de l’Etat du Sénégal ? A-t-on encore défiscalisé la transaction, comme ce fut le cas avec les précédentes cessions? Le Président de la République, va-t-il opposer le droit de péremption, comme le lui réclament certains de nos concitoyens ?
En attendant de trouver des réponses à ces multiples interrogations, nous interpellons directement le Président du Grand Parti, El Hadj Malick Gakou, pour qu’il reprenne l’initiative du combat en vue d’éclairer le peuple sénégalais sur ces retraits concomitants et bizarres qui ressemblent, à bien y regarder, à des manœuvres de diversion et de camouflage, destinées à faire disparaître sinon faire oublier les traces du tong tong. Ceci, alors que plusieurs millions de nos pauvres francs et des voitures 4X4 rutilants ont été distribués à une large échelle, pour l’achat de consciences, au niveau de la banlieue dakaroise !
Mamadou Bamba Ndiaye
Ancien Ministre
Militant du Grand Parti
Contacts : ndiabamba1949@gmail.com