Origine Mandingue (à Youndoume dans le Boundou), les Ndaocoundas se sont installés auparavant dans le village de Karta situé entre le Guidimakha et le Fouta- Toro.
Après un long voyage et plusieurs séjours dans le Péthie-Péthie, le Mandéra, le Nébakh- Nébakh, le Nébakhatou, le Demba Fourou, ils rebroussèrent chemin à Namandirou.
Waly Mbéry Mbacké Ndao dont la mère, Mbéry MBACKE (origine le cousinage entre NDAO et MBACKE) et les siens, décident de quitter définitivement le Namandirou. Ainsi le patriarche Waly Mbéry Mbacké Ndao et son fils Sangoulé Yeguéne Diaw Ndao s’installèrent au Djolof.
Ses fils Tagouthie Waly Ndao et Diagone Waly s’installent dans le Saloum qui est la déformation de l’expression sèrére «Ndok fa Mac» qui signifie «la grande case du roi pour faire allusion à la maison royale», ou encore « Dougou Meune », selon le dicton wolof qui signifie «vainqueur dans toute épreuve».
A leur arrivée dans le Saloum (appelé Mbey dans le passé) les guerriers NDAOCOUNDA conduits par Diagone Waly NDAO et Tagouthie Waly NDAO, décident de se présenter judicieusement à l’empereur du Saloum (Lat Mengué Dieulène NDIAYE qui fut le troisième empereur du Saloum vers 1520) avant de s’installer dans cette zone.
Lat Mengué Dieulène NDIAYE, qui vivait beaucoup de difficulté pour avoir perdu son autorité sur les différents rois du Saloum, notamment le Djognick et le Kaymor à cause des rebellions ouvertes depuis plus de 7 ans, signa un pacte morale avec les NDAOCOUNDA : «rétablissez moi, l’ordre dans mon Empire le Saloum et je m’engage, en cas de succès, à vous octroyer un royaume dans la zone la plus riche du pays, à l’Est».
Ce qui fut dit fut fait. Alors, les NDAO harponnèrent le commandement de l’armée, et parvinrent, dans 3 mois et 7 jours à rétablir l’ordre dans toutes les provinces révoltées et tous unis derrière Lat Mengué.
Très satisfait du travail accompli, Lat Mengué Dieulène donna toute le territoire situé entre le Nguer, le Bambouck, Colobane, Pakala jusqu’au fleuve Gambie aux NDAOCOUNDA. Ceux-ci créèrent le royaume de NDOUCOUMANE dont la première capitale était Mbellbouck puis, Kaffrine en 1896 de l’expression mandingue qu’étaient les Ndao « aw ka fri »: qui signifie «soyez les bienvenus, installez-vous, vous êtes chez vous ». Les rois qui régnaient au trône portaient le titre de Beuleup Ndoucoumane.
Ndoucoumane, terre de bravoure est marquée par l’histoire «des Ndao». Il est à noter, que le BEULEUP (titre du roi) de NDOUCOUMANE, a toujours été le protecteur du Saloum. Aucune bataille ne pouvait s’engager sans la présence et l’aval du Beuleup et de son armée : «lorsque le Beuleup arrivait en premier, il avait le pouvoir d’engager la bataille sans attendre les autres et à son absence ta décision est suspendue».
Cette puissance explique le pourquoi les NDAOCOUNDA ont fini par s’emparer des pouvoirs du Saloum et comptent sept (8) Bour Saloum dans leurs rangs, parmi les 51 bours dont le plus récent, fut Momar Diarra NDAO.
Parmi les 46 Beuleup, les plus populaires sont : Beuleup Fary Awa Diop Ndao, Beuleup Gale Maïssa Ndao, Beuleup Gnoukhy Ndao, Beuleup Ndéné Ndiaye Makhone Ndao (premier Beuleup au trône du royaume de Saloum 1637), Beuleup Biram Khourédia Tiek Ndao (second Beuleup à accéder au trône du royaume de Saloum de 1732-1734) Beuleup Ndéné Ndiaye Bigué Ndao (autre Beuleup qui restera Bour Saloum pendant 19 ans (1734-1753) Beuleup Sandéné Kodou Bigué Ndao (Bour Saloum de 1767- 1769), Beuleup Sandéné Kodou Fall Ndao (Bour Saloum dont le règne dura 9 ans de 1778-1787), Beuleup Balé Ndoungou Khourédia Ndao (Bour Saloum de 1823 à 1851) Beuleup Ndiémé Diénoum Ndao (quarante-quatrième souverain du Saloum, 3 ans de règne de 1899 à 1902) et Beuleup Ibrahima Ndao.
Il a fallu 123 ans (1 siècle et 23 ans) après que le premier Beuleup soit Bour Saloum, pour voir afin nos cousins Mbodji accédaient au trône en 1760 (Mbagne Diogop Ndiaye Mbodj). Roi, rimait avec responsabilité et bataille. Aujourd’hui, qu’il n’y a plus de bataille, chacun peut se permettre de dérober à la loi coutumière, pour s’emparer du trône, soit pour une histoire purement politique ou de fortune.
Je suis attristé d’apprendre que Guedel Mbodji, et Thierno Ndao Beuleup Ndoucoumane se tiraillent du trône du Bour Saloum. Deux rois, ne peuvent pas régner en même temps dans un royaume, si la règle d’héritage est respectée. Quelqu’un des deux a forcément escamoté la règle royale dont nous nous sommes édictés depuis des siècles. A quelle faveur ?
Les règles choix du Bour saloum :
* Règle 1 : La condition première pour être candidat au trône du Saloum, est d’être Guelewar
* Règle 2 : C’est le mâle le plus âgé de la branche maternelle des Guelewar qui doit devenir Bour.
* Règle 3 : Il peut aussi, être le jeune frère du défunt roi, son grand frère, son cousin ou son neveu, et même son petit-fils. Mais toujours du côté maternel, donc être Guelewar
Therno Ndao, de mère Coumba Daga Mbodji, fille de la princesse Ngenar Diouf, maman de Coura Thiaka, donc de la lignée des Guelewars.
Guédel Mbodji et le collège électoral ont violé la première règle d’éligibilité : Être Guélewar. Donc il ne peut en aucun être Bour Saloum.
Thierno Ndao, remplit toutes ces règles. Raison, pour laquelle je suis en phase avec le président de la Commission scientifique de Penccum Saloum. Thierno Ndao, est bel et bien le 52ème Bour Saloum, en remplacement de Mbaye Badiane. Je félicite formellement le nouveau 52ème Bour saloum et encourage Guédel à se ressaisir. Une règle coutumière se vaut d’une loi.
Je vous souhaite bonne lecture et reviendrai dans les autres articles sur l’arbre généalogie des Ndao, leurs liens avec les Ndiaye, les Mbacké, les Mbodji, les Sall etc.
Connaitre son identité, est une fortune.
Matar NDAO
Petit-fils de Goumbane Balé Ndoungou Khourédia Ndao.
Originaire de Gandiaye, vivant à Paris.
Email. mn.ndao@gmail.com