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Il Est Urgent De Dépolitiser La Question Du Gaz Et Du Pétrole Au Sénégal

Il Est Urgent De Dépolitiser La Question Du Gaz Et Du Pétrole Au Sénégal

Le malheur du Sénégal est que la politique est présente dans tous les aspects de la vie quotidienne. Les débats sont toujours détournés par des calculs et tactiques politiciens avec des objectifs inavoués. Les politiciens cherchent de façon constante à faire le buzz et tous les moyens sont bons.

J’ai cru voir en finir avec de telles pratiques politiciennes avec l’arrivée d’une jeune génération de politiciens ayant dans certains cas créé leurs partis politiques, mais hélas, personne aujourd’hui ne peut nous dire ni  leur vision ni leur projet pour notre cher pays. Mis à part critiquer et chercher à se mettre au-devant de la scène de l’actualité, ils n’ont introduit aucune pratique novatrice qui constituerait une rupture avec les générations antérieures toujours aussi confortablement installées à la tête de nos faibles institutions qu’ils ont savamment maintenues en l’état.

Nous constatons avec regret l’absence de l’émergence d’une véritable société civile dépolitisée qui soit suffisamment sérieuse, structurée avec une forte capacité d’imposer à ceux qui dirigent le pays d’être transparents sur toutes les questions. Ce que nous constatons est que la plupart des membres de la société civile sont des politiciens déguisés.

Ils acceptent des propositions de postes comme nous avons pu le constater avec certains membres du Cese (Conseil économique, social et environnemental). Dans ce pays, même un journaliste peut basculer du jour au lendemain vers le parti au pouvoir. Inutile de nommer ces journalistes devenus ministres. Ainsi, le débat sur le pétrole et le gaz est fortement politisé. Il est difficile de faire la part des choses, de démêler ce qui relève de la pure manipulation politicienne et la part de vérité. La mort du journalisme d’investigation sans réelle contrepartie et calcul politicien combinée à l’absence d’une société civile sérieuse et d’une conscience citoyenne forte et exigeante ont ouvert le boulevard au régime actuel à une nébuleuse pour opérer avec le maximum d’opacité sur la question du gaz et du pétrole.

Tous les fantasmes sont permis avec le manque de transparence du gouvernement actuel qui aurait dû répondre immédiatement devant une commission parlementaire si les institutions de notre pays fonctionnaient de façon indépendante et sérieuse.

Je ne cesserai de le dire, un pays aussi pauvre que le nôtre et aussi petit en termes de population n’a point besoin de partis politiques. Il a besoin d’une unité de ses filles et fils avec comme seul leitmotiv, faire de notre Nation un Peuple admiré et respecté ; ce qui suppose que les intérêts claniques soient mis de côté. Le Sénégal compte près de 300 formations politiques, les mouvements déguisés en partis politiques, on ne les dénombre plus. Qu’est-ce qui vous empêche de vous réunir et d’œuvrer ensemble pour la bonne marche de notre pays si véritablement votre souhait est son développement ? Pourquoi tant de divisons ?

A cette nouvelle génération de politiciens, je dirai : ‘’ne soyez pas obnubilés par le pouvoir au point de reproduire les mêmes détestables pratiques, proposez de vraies alternatives et faites la politique autrement’’. N’at­tendez pas d’être au pouvoir pour œuvrer pour cette jeunesse désœuvrée ! N’utilisez pas cyniquement son désarroi pour accéder au pouvoir comme le fit un ancien président de la Répu­blique !

Faire autrement la politique, c’est être capable de former les jeunes à l’entrepreneuriat, à des métiers, sensibiliser la population sur certains fléaux  comme la drogue, le tabac, les jeux du hasard… Faire autrement la politique, c’est être capable de trouver des financements aux projets des valeureuses  femmes de ce pays. Faire autrement la politique, c’est cesser les promesses et apporter un début de réponse aux attentes de la population alors même que l’on n’est pas au pouvoir.

Cette vieille façon de faire de la politique qui consiste à parcourir le pays, en faisant des promesses qui ne seront jamais tenues et qui n’engageraient que ceux qui y croient, à critiquer sans cesse le pouvoir, doit être définitivement bannie.

Serigne Mbacké FALL

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