Aujourd’hui, je m’apprête à écrire le plus important texte de ma vie. Celui qui me tient le plus à cœur. J’en ai les mains qui tremblent en tapotant sur mon clavier, car mon cœur et mon esprit voudraient que chaque mot puisse pénétrer l’âme de mon lecteur pour en révéler la lumière divine qui y réside. A toi, jeunesse de mon pays
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Comment as-tu fait pour réussir à tout bouleverser ? A toi toute seule, tu as fini de renverser, tel un animal en furie, toutes les barrières qui empêchaient ceux qui vous ont devancés à divaguer et à sortir du chemin bien tracé par les parents et les grands-parents. Dis-moi, à quel moment as-tu donné le coup fatal ?
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Aujourd’hui, la pirogue prend eau de toutes parts et pis encore, personne ne peut plus y respirer à cause de cette odeur nauséabonde.
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Sais-tu qu’hier les filles étaient tellement pudiques qu’elles n’exposaient pas leurs sous-vêtements dans la cour après le linge ? Elles les séchaient dans l’arrière-chambre, loin du regard des hommes. Aujourd’hui, toi ce n’est même plus la cour, mais c’est sur Facebook que tu nous les montres. Tu vas même jusqu’à te photographier nue pour ensuite faire des envois sur WhatsApp. Et Dieu sait que je refuse de croire que c’est pour de l’argent, car beaucoup d’entre vous n’y gagnent rien du tout en numéraires. Je pense que tu as été tellement nue que Satan a pénétré ton corps et qu’il y habite maintenant. Tant que tu ne sens pas le feu lécher ton âme, tu n’es pas heureuse.
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Avant, tes aînées étaient promptes à dire : «gor ña ca gor ña, jiggen ña ca jiggen ña» (que les hommes soient avec les hommes et les filles avec les filles) pour éviter de se mêler aux groupes de garçons. Aujourd’hui, toi, tu vas même plus loin. Tu ne t’accompagnes que des garçons soi-disant qu’ils sont plus sincères. Oui peut-être, mais si seulement tu pouvais entendre ce qu’ils disent de toi en ton absence. Tu me diras que les temps ont changé. Je veux bien te croire, mais le hic c’est qu’il fait toujours midi quand le soleil est au zénith et qu’il pleut toujours durant les vacances. Le temps n’a peut-être pas changé, mais toi, c’est sûr que tu as bien changé.
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Au temps, rien que mettre son bras autour du cou d’une fille provoquait le courroux de tous les notables du quartier et les parents de ces jeunes recevaient la visite des gardiens du temple. Aujourd’hui, personne n’ose plus rien te dire. On te regarde faire, tout en sachant que tu vas directement vers le mur. Tu ne t’en rendras compte qu’une fois adulte. Tu étais la plus belle du quartier et tu entendais les mots les plus doux. Aujourd’hui, on rebrousse chemin en te croisant de peur que tu insistes pour avoir de quoi acheter du lait pour le couscous que tu as gardé. Et tu sais ce qui est malheureux dans ce genre de situation, c’est que tu ne peux plus revenir en arrière : «souma yeugone dafay fekk beuy yeuy na mbouss».
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Avant, aimer une fille, c’était aussi avoir le courage de fréquenter sa famille, de se considérer comme un membre à part entière de la fratrie. Mais hélas ! Aujourd’hui, combien sont-ils à être connus de vos parents ? Il vous invite ailleurs et avec votre complicité, vous vous voyez loin des yeux de vos paters. Des fois, tu le fais parce que ça t’arrange, vu le nombre d’hommes que tu fréquentes. Ils sont des fois tellement nombreux que tu en oublies leur nom. Sinon, comment expliquer que tu ne saches pas qui est le père de ton enfant ? Aujourd’hui c’est Modou, demain c’est Samba et après-demain c’est Ablaye. Tu n’es plus sûre de rien.
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Celui qui t’aime et qui a pitié de toi, tu le prends pour ton esclave et pour un moins que rien. Le Satan qui t’habite n’a pas besoin de lui. Il te réclame du sensationnel, quelqu’un qui t’insulte et te bat. Le malheur est que c’est dans cette situation que tu trouves ton bonheur. Ton âme perverse t’en réclame encore et encore.
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Tu sais pourquoi des femmes comme Eva Marie Coll Seck, Aïssata Tall Sall, Maïmouna Dembélé, Moussoukoro Diop, Amy Sarr Fall, Aminata Sow Fall, Anta Sané, Fatou Diome… sont écoutées quand elles parlent ? C’est sûr que c’est parce qu’elles avaient accepté d’être traitées de «seer», de «démodée»… par leurs condisciples. Aujourd’hui, quand elles prennent la parole, tout le monde les écoute. Je suis sûr qu’elles sont bien nombreuses, des femmes comme cela. Des femmes qui ne se sont jamais dit : «De toute façon, j’aurai un mari qui s’occupera bien de moi, donc inutile de me battre.»
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A l’école, tes cours deviennent facultatifs. Tu ne fréquentes même plus la classe. Tu te fiches éperdument de l’effort que tes parents font pour payer ton école. Leur misère, tu t’en tapes. Toutes les semaines, tu les fais humilier dans le bureau du surveillant général, car on leur crache à la figure qu’ils ont raté votre éducation. Quand les autres parents viennent fièrement récupérer les bulletins de leurs enfants, les tiens rasent les murs pour prendre incognito le fruit de toute votre indiscipline. Tu as passé tout ton cursus à jouer les durs devant tes professeurs. Tu vas même jusqu’à en venir aux mains avec eux. Qu’est-ce que tu as fini par récolter à la fin ? Rien du tout.
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Aujourd’hui, tu as fini de faire le tour des écoles de la ville et pour la même classe, tu es en niveau Master 2 (4 ans pour le même niveau). Normalement, tu remplacerais facilement le prof en son absence. Tout ce que tu laisses, ce sont tes écritures sur les murs de la classe avec ton nom en-dessous comme pour y signer ton passage : «Ibou, le boss», «Si l’argent était aux cimes des arbres, les filles épouseraient des singes»… A part cela, rien.
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Dans la vie, tu oublies que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Le chemin de «je m’en fous» conduit toujours au village de «si je savais». Cherche à acquérir du savoir ! Bats-toi pour des connaissances, même si tu dois y laisser ta vie ! Apprends d’abord et profites ensuite, si c’est ce que tu veux ! Même si tu as plusieurs diplômes sans les mériter, tu seras humiliée dans ton lieu de travail. Personne ne t’écoutera et tout se fera sans toi. Et je te dis, derrière les portes, ils se poseront la question de savoir comment tu as fait pour en arriver là. Tu finiras inutile ! Elève ton niveau et essaie d’être le meilleur dans ton domaine ! C’est seulement ainsi que les gens te respecteront. Tu verras que, même si tu t’habilles mal, mais que tu en as dans la tête, quand tu prends la parole, tout le monde se tait.
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Jeunesse de mon pays !
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Vous ne cessez de nous rappeler que l’avenir de ce pays vous appartient, mais je ne vous le cache pas, vous nous faites peur. Nous n’en dormons plus la nuit. Et pourtant, je suis sûr que si vous êtes bien encadrés et que vous y mettez de la volonté, vous pourrez y arriver. J’en prends juste pour preuve les excellents résultats de la maison d’éducation Mariama Ba. Au demeurant, j’aurai bien aimé voir ce modèle dans toutes les villes du Sénégal. Ne vous y méprenez pas, chers jeunes. Satan a pris le dessus sur notre pays et c’est le moment pour vous de nous montrer de quoi vous êtes bien capables. Partout, ce sont des bars, des maisons de jeux, des dancings… rien que pour vous faire tomber dans le piège.
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Refusez !
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Personne ne vous respectera parce que vous êtes le plus grand soulard du quartier, tout au contraire, les plus responsables refuseront que leurs enfants vous fréquentent. Avant, c’était un événement de voir un soulard dans la rue et c’est à coups de pierres qu’on le pourchassait en scandant «mandi kaate ! mandi kaate !». On lui collait la honte de sa vie. Aujourd’hui, c’est de bon ton même d’être saoul, ça fait mode.
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Regardez autour de vous et demandez où se trouvent aujourd’hui les plus grands fumeurs de chanvre indien de vos quartiers. Ils sont tous devenus fous ou sont en train de purger des peines de prison, s’ils ne sont pas déjà morts, enterrés et oubliés. C’est de cet avenir là que vous rêvez ?
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Refusez d’être médiocres, même si autour de vous ce sont ces derniers qui sont promus. Préférez être derrière avec une solide compétence et un réel professionnalisme que devant de par votre beauté ou votre capacité à être un laudateur ou tout simplement parce que c’est vous qui osez débiter des insanités. Rends-toi juste compte que ce sont les médiocres qui font le buzz ! Ne le cherche pas alors !
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Chers jeunes de mon pays !
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Vous rendez-vous compte que vous êtes en train de brûler votre héritage en jouant aux pyromanes ? En période de campagne électorale, on vous utilise avant de vous jeter. C’est pourtant noble de faire de la politique, et c’est pourquoi c’est une activité faite pour des nobles, des gens civilisés qui comprennent que d’autres peuvent avoir des idées et des aspirations contraires aux nôtres et que l’on se doit de respecter.
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Refusez d’être utilisés que pour ranger des chaises, mettre la bâche et crier à tue-tête le nom de quelqu’un qui ne sue jamais à vos côtés. Il reste bien clair que quelqu’un doit diriger, mais n’en faites pas un dieu. Apprenez à ses côtés tout en essayant de comprendre c’est quoi son projet ! Si vous ne le faites pas, vous vous retrouvez un jour dans des eaux où vous serez seuls avec votre famille.
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Qu’est devenu Mamadou Diop de Mbour ? Plus personne n’en parle. Il était jeune comme vous et avait des ambitions comme vous.
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Refusez !
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Refusez que l’on vous utilise pour caillasser des caravanes d’autres partis, juste parce qu’ils ne sont pas dans le même camp que votre leader ! Demain, ils pourront bien se retrouver et vous serez les seuls perdants. A part un tee-shirt, une casquette, peut-être 2 000 francs… que vous donne-t-il en retour ? Que des miettes.
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C’est cela le prix de votre personnalité ? Je suis sûr que vous valez mieux que cela. Je suis pour que vous adhériez aux partis politiques, mais allez-y en mettant en avant des idées, des arguments, mais pas vos muscles et vos capacités à montrer que l’idiotie habite en vous. Montrez toute la lumière de votre esprit et gardez le calme devant l’adversité ! C’est cela la grandeur d’une personne.
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On vous utilise pour faire peur, pour intimider ou pour agresser des adversaires et vous tombez facilement dans le piège. Sinon comment comprendre que pour une coupe, même pas en plaqué or, vous puissiez être mêlé à la mort tragique de 8 Sénégalais comme vous ? Un trophée qui n’aurait rien changé dans votre vie. Même après l’avoir remporté, c’est à pieds que vous alliez rentrer chez vous, un «pain ndambé» entre les mains. Que vous aurait-elle apporté cette coupe ? Rien !
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C’est pareil pour la lutte. Ces gladiateurs peuvent gagner des centaines de millions pour quelques secondes de combat et ne rien faire pour vous qui les supportez, des fois au prix de vos vies. Ils ne font rien pour votre emploi. Aucun projet structurant n‘est porté par ces lutteurs pour vous en sortir. La première chose qu’ils font avec leur cachet, c’est construire une maison, s’acheter une nouvelle voiture ou se marier. Et pour vous ? Rien ! Et vous continuez à vous entretuer pour eux. Oui, vous faites peur surtout quand l’on se rend compte que vous n’arrivez pas à faire ces constats aussi simples.
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Etre pauvre n’est pas un frein à la réussite, car si c’était le cas, Macky ne serait jamais Président.
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L’indiscipline ne procède pas du statut de fils à papa, car si c’était vrai, Kéba Mbaye ne réussirait pas à bien éduquer ses enfants.
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Tout est dans la volonté. Armez-vous de courage et de patience !
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Tout ce que je peux vous dire est qu’au moment où vous êtes là à jouer au plus dur, des enfants de ce pays sont quelque part en train de se gaver de connaissances, en espérant revenir vous diriger.
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Tout est question de choix.
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On compte sur vous pour faire les bons choix.
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C’est le moment ou jamais.
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Souleymane LY
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Spécialiste en communication
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Spécialiste en leadership transformationnel
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julesly10@yahoo.fr