Si la presse sénégalaise est prompte à fustiger la petite corruption des représentants du peuple, elle est en revanche presque aphone aux propos ethnocentriques tenus par P.B et A.N. ces deux personnages pittoresques sont enclins à dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Un phénomène de plus en plus répandu dans le milieu Wolof, haal Poular, diola, serer…..
Ce qui me fait peur, c’est le silence complice des politiques et l’attitude suspecte de certains intellectuels sénégalais. Ces derniers, au lieu de condamner sans équivoque de tels propos haineux, cherchent à les commenter et, parfois même, à les justifier.
Les traumatismes sociaux ont transformé nos mentalités et nous ont livré à d’innombrables complexes qui sont les principaux symptômes de la cécité intellectuelle dont souffrent, à l’heure actuelle, beaucoup de jeunes sénégalais.
Le fait que les Hommes tirent peu de profit des leçons de l’histoire, est la plus importante leçon que l’histoire nous enseigne. Il y a 23 ans, des intellectuels aliénés ont théorisé et institutionnalisé le génocide au Rwanda. Il a fallu une simple déclaration à la radio pour mettre le pays en lambeaux. Nous devons nous méfier de tout acte à polarisation ethnocentrique car les instincts meurtriers dorment en chaque nation. Nous pensons toujours que notre identité est acquise et que le malheur n’arrive qu’aux autres.
Celui qui cherche ce qu’il ne doit pas chercher finit par trouver ce qu’il ne cherchait pas. Une simple condamnation en prison ne suffit pas, il va falloir conscientiser la population du danger de ce fléau car les hommes politiques ont très souvent exploité les facteurs de divisions et la peur de l’insécurité à des fins électorales.
Nous devons comprendre que si nos ethnies sont différentes, nous avons les mêmes espoirs. Si nous ne venons pas de la même localité, nous irons vers la même direction celui d’un Sénégal meilleur. Ensemble, nous affronteront les défis de ce siècle comme une seule nation.
Ismaila Marega
Québec-Canada
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