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Quels Dispositifs Institutionnels Pour Améliorer Notre Processus Démocratique?

Chers compotriotes,

Il n’est nul besoin de dire que notre pays est à la croisée des chemins et que si rien n’est fait, les émeutes qui ont frappé la plupart des pays où les inégalités sociales, l’écart grandissant entre les pauvres et les riches, la non mise en place des politiques publiques qui intègrent l’ensemble des parties prenantes de la nation, n’épargneront pas le Sénégal. Les voix autorisées sont restées inactives refusant catégoriquement de s’exprimer et de demander aux gouvernants de revoir leur copie et leur façon de faire. Les chefs religieux et coutumiers se muent sous leur silence complice faute de perdre leurs privilèges. Ils font semblant d’ignorer que les mallettes du gouvernement qu’ils reçoivent empêchent les populations de se soigner, d’aller à l’école et de nourrir leur famille. Mais le peuple, lui le sait et rumine sa colère.

Nos mères et nos sœurs meurent toutes les secondes dans les hôpitaux faute de matériels. Nos frères et nos oncles tombent en haute mer et ceux qui parviennent en occident travaillent comme des esclaves pour tenter d’envoyer 80 ou 100 dollars par mois à leur famille rester au pays. Cette attitude doit être arrêtée et ne compter pas sur les familles religieuses encore moins sur certains politiciens pour vous supporter dans ce combat. Il vous appartient, vous sénégalais et sénégalaises de vous lever et vous dresser pacifiquement contre cette injustice. Sans armes sans insulte, vous serez en mesure d’imposer au gouvernement votre feuille de route.

En cette veille de fête de Tabaski, vous êtes nombreux à vous demander comment faire pour acheter un mouton ou pour habiller vos enfants. Entre temps, les tenants du pouvoir sont en train de dépenser votre argent dans les hôtels les plus luxueux au monde et dînent tous les soirs dans les meilleurs restaurants de Los Angeles, de Dubai ou de Paris sans se soucier de vous et de votre devenir. Cette injustice doit être freinée et personne ne le fera à votre place. Si les égyptiens et les tunisiens l’ont fait avec brio alors pourquoi pas vous?

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Les élections qui doivent permettre de choisir vos futurs représentants se sont passées sous vos yeux dans la plus grande illégalité sans aucune reaction de votre part. Pourtant en 2011, des choses à moindre gravité se sont passes et avaient vu la reaction de la plupart de nos compatriotes. Qu’est ce quei se passé aujourd’hui au Sénégal pour que personne n’ose rien dire à macky? Où sont passes nos généraux? Où sont passés nos magistrats ou anciens serviteurs de l’État à qui le pays a tout donné? Où sont passés les intellectuels de la nation? Où sont passés les régulateurs sociaux? Allez-vous attendre jusqu’à ce que le pays soit en cendre pour que vous sortiez de vos cachettes? J’ose espérer que non. Alors il est temps de parler avant qu’il ne soit trop tard.

Au lendemain de ces élections catostrophiques, au lieu de s’adresser à la nation pour tirer le bilan et s’excuser, votre chef de l’État à préférer de se retirer avec une belle équipe pour s’occuper du cas d’Assane Diouf qui a saisi les medias sociaux pour déverser son amertume sur la gouvernance actuelle du pays. D’ailleurs avec l’emprisonnement de ce dernier, macky sall vient de donner aux sénégalais qui se retrouvent dans son discours la possibilité de se regrouper et de faire bloc contre lui. Le Tous derrière Assane Diouf sera inéluctablement l’élément déclencheur de sa chute en 2019. Aujourd’hui partout dans le monde des voix s’élèvent non seulement pour dire que le Sénégal n’est pas un pays terroriste mais aussi pour propager les idées et le message que portait Assane.

Nos sociétés publiques sont dirigées par des hommes et des femmes dont leur seul mérite sont d’être apparentés à la famille présidentielle ou d’appartenir à la coalition au pouvoir; d’où l’émergence des scandales financiers constaté par l’IGE, la cours des comptes, l’OFNAC…

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Le Sénégal, chers compatriotes, ne saurait se résumer en ces deux catégories. Il nous faut plus de méritocratie dans le processus de dotation des postes au sein de notre administration. Il nous faut plus de neutralité dans la gestion de notre système ou processus électoral. C’est pour ces raisons que je propose le plus rapidement possible la mise en place de deux instances qui, si elles sont exécutées normalement, permettront en partie, de réguler notre processus démocratique et d’améliorer la gestion étatique.

1. La Direction des Nominations Publiques (DNP) aura pour mandat de doter à notre Administration des agents professionnels et totalement neutres qui soutiennent l’action publique. Avant leur entrée en fonction ils devront signer une entente qui feront d’eux des fonctionnaires apolitiques et distants des organisations politiques. En cas de manquement à cette obligation l’agent sera exclu sans aucune compensation et ce pour une période d’au moins dix ans.

Le Directeur sera nommé par les représentants des partis ou coalitions issus des dernières élections législatives pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Elle se chargera de l’animation de la Haute École Fonction Publique et de l’Institut des Agents Publics. Cette direction sera distante du ministère qui s’occupe de la fonction publique et rendra compte au Parlement chaque année par la présentation d’abord du rapport auprès des parlementaires, ensuite auprès de la presse nationale et enfin auprès des réprensants des corps diplomatiques accrédités au pays.

L’objectif est doter au pays une fonction publique digne où le professionnalisme, la neutralité, la discipline et l’obligation de résultats seront les axes majeurs.

2. À coté de la DNP, il y aura la Commission Générale des Elections (CGE) qui aura pour mandat de doter au pays un système électoral efficace en permettant à l’ensemble des citoyens d’exercer son droit de vote. Le Commissaire Général des Elections sera nommé par les représentants des partis ou coalitions qui siègeront à la prochaine législature.

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Son principal objectif est de mettre en place une application qui va permettre un vote électronique. Son budget sera voté par le Parlement et il rendra compte tous les ans auprès des parlementaires par la présentation de son rapports. Il lui appartient ainsi de mettre en plus équipe qui va l’aider dans l’atteinte de ces cibles de résultats…

Je sais que nous sommes dans un pays où l’actuelle équipe gouvernementale n’écoute personne et ne prend même pas la peine de lire les contributions et les pistes d’amélioration de la gestion de notre État, mais je ne désespère pas. Ils savent très bien le chemin qu’il faudra emprunter pour sortir le Sénégal de cet obscurantisme. Ils savent bien que notre pays a besoin d’être réformé en profondeur. Ils savent aussi, que tôt ou tard, les dignes fils et filles du pays feront tout pour mettre le Sénégal au travail en mettant en place des dispositifs institutionnels nécessaires pour entamer le processus démocratique tells que la Direction des Nominations Publiques et la Commission Générale des Élections.

Il est temps de changer de Cap.

 

Fall Amar

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