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La Flamme De La Révolte : Le Franc Cfa Part-ira En Fumée

La Flamme De La Révolte : Le Franc Cfa Part-ira En Fumée

Pour soutenir Kemi Seba, des internautes africains brûlent des billets de 5000 ou 10000 francs CFA et postent cela sur leur page Facebook. « Le franc CFA ne vaut rien », disent-ils, « il faut s’en défaire ».

Cet acte peut être qualifié de puéril, immature, irresponsable, illégal voire injuste. Ce n’est pas juste un billet qui brûle, c’est le rêve d’un pauvre et l’espoir d’un continent. Au delà du papier (propriété de la banque), il s’agit d’évaluer la valeur du billet brûlé. Si cette valeur est insignifiante pour certains, pour bon nombre d’Africains elle serait inestimable.

Brûler son argent pour crier sa colère, c’est la métaphore d’un suicide. Il relève certes du désespoir mais révèle également un degré inqualifiable d’égoïsme. Quel argent brûlent-ils? Le leur. Celui de leurs héritiers. La France ne respectera pas davantage l’Afrique qui s’automutile pour se défaire du « néo » colonialisme.

Cependant ceux qui brûlent ces billets sont loin d’être des « afroclowns ». Ce terme méprisant ne convient pas à la bienséance de la tragédie qui se joue car même si le CFA est devenu depuis les indépendances la Communauté Financière d’Afrique, l’histoire du franc CFA demeure celle des Colonies Françaises d’Afrique, un sigle chargé de sens et qui évoque un passé douloureux, des chaînes dont l’Afrique n’arrive toujours pas à se défaire. Arrimé à l’euro, il est plus déterminé par la conjoncture dans la zone euro.

Le débat n’est pas de savoir s’il faut conserver ou non le franc CFA mais par quoi faut-il le remplacer ? À quand cette monnaie unique dont on nous parle depuis des années, cette monnaie qui ne s’appellerait pas franc(e) et qui dit-on favoriserait la croissance et le développement économique des pays qui la partagent? Quel nom lui donnera-t-on? Sera-ce un nom français, anglais, swahili, peulh, wolof, bambara? Disposons-nous des outils nécessaires pour gérer cette nouvelle monnaie?

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Je n’approuve guère la méthode des Kemistes mais je comprends le sens de leur engagement. Cependant ils se trompent souvent sur les principaux ennemis de l’Afrique. Le nom franc et ces trois lettres sonnent comme une servitude volontaire. L’Afrique indépendante a refusé d’être libre, ses dirigeants préférant se lier à l’ancien colon pour resserrer les chaînes qui ligotent leur peuple. Aussi, sans une bonne gouvernance, la nouvelle monnaie africaine flattera l’égo des anti franc(e) mais ne servira guère les intérêts de l’Afrique.

 

Ndèye Katy Dieng

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