Les leaders politiques Sénégalais ont pratiquement tous le point commun : leur goût prononcé pour le pouvoir. Est-ce cela qui nous vaut, nous les populations, d’être pris en otage à chaque échéance électorale ? Chaque candidat étant persuadé – par marabout interposé?- de son destin présidentiel.
D’autant que leurs partis sont tout sauf des espaces de débats contradictoires, pourtant si nécessaires à leur pérennité et à l’oxygène de la démocratie dans nos pays.
En dépit du statut de démocrates dont se prévalent pompeusement, les chefs de parti, ils sont dans la pratique de vrais autocrates. Rétifs à la contradiction, ils managent leur parti selon leur bon vouloir. Pouvait-il en être autrement si l’on se fie au fait que pour le bon fonctionnement des partis, ce sont les leaders seuls qui casquent et comme le dit l’adage, qui paie commande.
Paradoxalement, un chef de parti tout beau, tout neuf, s’est vu reprocher de vendre les investitures à ses militants les plus fortunés. Allez comprendre !
Toujours est-il que les désirs du chef sont des ordres et gare à ceux qui se hasardent à ramer à contre-courant de ses décisions parce qu’ils sont invariablement mis en minorité, chahutés puis poussés à la sortie.
C’est que les instances dans lesquelles sont censées être discutées les décisions importantes qui engagent le parti, fonctionnement à la manière d’une cour, où le fait du prince tient lieu de religion. Alors quid de la base ?
Instrumentalisée, manipulée, mise à contribution, mystifiée, la base, taillable et corvéable à merci, sert de faire-valoir et de caution de la volonté du Prince. D’opinion, elle n’en a point et même si par extraordinaire, elle en avait, la direction n’en a cure. Circulez, y a rien à voir ! Depuis quand un simple militant, peut-il se prévaloir d’avoir une idée ?
Sous nos cieux, dans nos formations politiques en général, la discipline de parti, est l’argument massue par lequel, le chef et sa clique s’arrogent tous les droits, en coupant, sans pitié, toutes les têtes qui dépassent. Combien de forfaitures et de basses œuvres ont été commises au nom de celle-ci.
Aussi, faute d’alternative, le « neel mout ba mott » (soumission ou démission) coule des jours heureux dans nos partis parce que la seule issue pour la contestation, reste la porte : ouste, du vent !
Renouvellements ? Qu’est-ce que cette incongruité ? En fait, cette opération constitue le premier test de la capacité manœuvrière des chefs de partis à se tailler des instances entièrement vouées à leur culte et à la réalisation de leurs ambitions, prophétiques ?
Vous n’avez pas compris, ici, c’est le Sénégal où rien ne se passe comme ailleurs !
Par conséquent, faut-il s’étonner de ce que ces chefs de parti, habitués à une gestion patrimoniale de leurs formations politiques, une fois au pouvoir, aient du mal à se départir de leur casquette de chef de parti pour revêtir celle de chef d’État.
L’habitude étant une seconde nature, ils continuent de manager l’État comme leurs partis, avec comme conséquences fâcheuses, l’utilisation abusive des moyens de l’État, la gestion clanique, la politisation à outrance de l’Administration, etc.
Pis, les mêmes pratiques engendrant les mêmes comportements, bonjour l’alternance au sommet de l’Etat, pour le reste, ça peut attendre et à la prochaine alter…noce, en ce qui concerne les attentes des populations, toujours attendues.
La rédaction Leral.net