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Affaire Penda Ba Et Consorts : Nous Sommes Tous… Wolofs

Affaire Penda Ba Et Consorts : Nous Sommes Tous… Wolofs

Il aura donc fallu qu’une écervelée nommée Penda Ba pète les plombs et se mette à débiter les insanités les plus scabreuses sur les Wolofs pour que la presque totalité des Sénégalais se mette en ébullition loghorrique sur ce qui nous unit le plus dans ce pays : un commun vouloir de vie commune dans une Nation qui a comme devise : un Peuple, un But, une Foi et qui s’appelle le Sénégal. Quelle fragilité du socle national!!!

Cela démontre à suffisance toute la sensibilité de tout ce qui touche à l’Ethnie et …à la Religion , qu’il importe de toujours bien mesurer la portée de tout acte tendant à spéculer sur ces domaines assez particuliers au risque d’embraser tout un pays qui n’aspire qu’à la Paix et à…l’Emergence pour ses fils, tous ses fils.

Certaines réactions épidermiques des uns et des autres consécutivement aux philippiques de la «Star» nous ont trop meurtris car mettant à nu toute l’inanité des efforts déployés par Nos pères de la Nation, en particulier le Président Senghor, pour construire une Nation sénégalaise pour tous les enfants du Sénégal et même d’ailleurs qui choisissent d’y vivre.

Le plus affligeant dans ces guerres picrocholines aura été sans nul doute, le pancrace épistolaire entre deux éminents intellectuels que sont Hamidou DIA et Cheikh Tidiane Dièye.

Non Messieurs !!! On attendait mieux de vous, des positions et propositions plus admirables pour édulcorer les avatars de la dame, arrondir les angles de sa déviation sémantique et recoller les morceaux épars de la parenté mise à rude épreuve par ses propos irresponsables plutôt que de vous voir vous étriper à coups de piques et répliques assassines et discourtoises qui ne vous ressemblent point.

Que Penda ait insulté les wolofs, elle s’est insultée elle-même. Car qu’on le veuille ou non «Nous sommes tous des Wolofs» au Sénégal … Voyagez un peu dans la sous région et à travers le monde. Dès que vous dites Sénégalais, la première phrase qu’on vous lancera pour ceux qui ont un peu connu le Sénégal c’est «Nanga def ? ou Gorgui». On ne dira jamais «mbadaa, ou abegnadi, ou kassoumaye, ou Naffiyo, ou Ibédi ou awoudiam». N’est-ce pas ? Et cela rend fier pourtant le toucouleur, le sérère, le mandingue, le diola, le soninké qui se voit reconnaître comme Sénégalais et donc Wolof.

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Qu’est-ce à dire ? Si ce n’est que le Sénégal, malgré toute sa diversité ethnique avérée et assumée, est wolof. Parce que le wolof, langue vernaculaire nationale, a ceci de particulier qu’elle a fini d’envahir pacifiquement et d’occuper toutes les sphères de la communication dans notre pays. Il y a trente-quarante ans, on se gargarisait d’être les plus «français d’Afrique» parce que Senghor avec sa francophilie chevillée au corps avait développé en nous le phrasé châtié que nous enviait tous nos voisins d’Afrique et même d’ailleurs. Aujourd’hui, il est patent de constater que le wolof a fini de bousculer le français dans notre parler au point qu’il devient de plus en plus rare d’entendre parler français dans la rue au Sénégal. Wolof rek.

Même de grands intellectuels genre Ablaye Wade s’y mettent. Entre deux phrases en français, on intercale du wolof jusque dans les discours officiels.

Il n’y a aucune honte à accepter d’être taxé de Wolof si on est Sénégalais car c’est la marque «distinctive» du Sénégal. Moi, Sénégalais né au Sénégal, grandi au Sénégal «réalisé» au Sénégal et probablement mourant au Sénégal quand j’allais en vacances à Kayes chez mes grands parents, on m’appelait «le wolofo». Et c’est certainement le cas de beaucoup de nos compatriotes originaires des contrées intérieures ou étrangères. Cela est d’ailleurs un très grand atout pour le Sénégal d’avoir un idiome national partagé par le plus grand nombre et servant d’outil de communication. Dans aucun autre pays d’Afrique noire, il n’y a une langue vernaculaire locale qui soit parlée par la majorité de la population et qui soit véritablement partagée par tous. Partout où vous allez dans la plupart de ces pays, on communique en français débrouillé, ou en pidgin (anglais frelaté) pour se parler car chaque ethnie garde jalousement sa langue et ne veut pas parler la langue de l’autre. Alors comme toujours dans pareille situation, le toubab vient en arbitre (c’est français ou pidgin) au lieu du peulh, du bamanan, du dioula, du soussou, du bobo, du Fong, du Agni, de l’Ibo, du Yorouba, du bamiléké, etc.

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La langue étant le véhicule de toutes les formes d’échanges et de savoirs, il nous importe plutôt de voir comment parfaire l’usage du wolof par la transcription, la codification et la vulgarisation scolaire pour en faire une langue de travail et de développement à l’image du chinois, du japonais, du coréen, de l’hindi, du swahili, etc. Plutôt que nous étriper à coups de pamphlets narcissiques et ethnocentriques étroits qui ne nous mèneront qu’à notre perte. Dr Dièye a bien dit : «A quoi sert-il d’être «supérieur» à l’autre si pour les autres, nous sommes tous vus comme des nègres au mieux comme des Noirs d’Afrique ?» Et le Prophète Mohammed (Psl) confirme que «les meilleurs d’entre les Hommes ne sont ni les arabes, ni les non arabes mais sont ceux qui sont les plus pieux dans la crainte de Dieu et les plus charitables envers leurs prochains».

Alors, il faut revenir à la raison et savoir que notre intérêt à tous et à chacun d’entre nous au Sénégal c’est d’accepter «de vivre ensemble en frères ou de mourir tous en idiots » pour dévaliser Luther King. C’est le seul débat et le seul combat qui vaillent, tout le reste est superfétatoire, putride et dangereux, très dangereux…

Pour terminer faisons un petit exercice «d’ethnologie comparative» juste pour décompresser. Voulez-vous ? OK. Alors « Qui est Wolof ?» On me dira les Diop, les Ndiaye, les Diagne, les Seck, les Fall, Ndir, Ndoye, Samb, etc. Je m’arrête là pour ne pas trop m’égarer. Bien. Si on sait que dans les Ndiaye on retrouve les Diarra, les Keita, les Konate, les Sagna, les Diatta, etc. Dans les Diop on trouve les Traoré, dans les Fall se nichent les Coulibaly sans compter que les Guèye abritent nombre de Cissokho pour ce que j’en sais.

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Ajoutez à ceux-là, les Ba, Dia, Diallo, Sy, Sow, Ka, Kane, Faye ; Sène, Sarr, Sall, Ndour, Diongue, Mbaye, Badiane, Lo, Loum, etc. qui sont devenus de purs Wolofs depuis des siècles par assimilation, mutation, «formatassions», factorisation, intégration, dissolution, dilution, et tous les autres patronymes qui ne parlent que le wolof comme langue de communication malgré leur «origine diverse» et ils sont légion. !!!, reste-t-il encore des patronymes qui ne sont pas wolofs ? Assurément Non !!!

Pour dire simplement que le débat sur les ethnies est un débat rétrograde, sectaire et doit être combattu avec la dernière énergie pour ne pas mettre en péril notre existence même. Car, par la grâce de DIEU au Sénégal, on est Tous des Parents tant les familles sont imbriquées entrelacées les unes, les autres au point qu’il devient très malaisé de citer une seule famille monolithique.

C’est pourquoi, parce que nous sommes des Sénégalais, «Nous sommes tous wolofs». Et c’est mieux comme ça pour tout le monde…

Alors, Messieurs, Dames, Arrêtez vos jeux de massacre et de grâce, n’embrasez pas notre cher pays : le Sénégal.

Que Dieu garde le Sénégal.

 

Guimba KONATE

DAKAR

guimba.konate@gmail.com

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