Dans le débat actuel sur le système hospitalier sénégalais consécutif au tragique décès de la petite Aïssatou Diallo, ce que l’on entend le plus c’est une individualisation du débat. La faute à un médecin, à un service, à un hôpital, une profession, un groupe : les travailleurs de la santé et certainement aussi de l’action sociale. Ou une hyperglobalisation du débat. Les deux, mêmes s’ils contiennent une part de vérité, ou effleure très partiellement le débat en désignant de faciles boucs émissaires ou le noie dans plusieurs considérations qui nous mènent à une situation où tout le monde et personne n’est coupable. L’hôpital sénégalais ne saurait être un îlot de sécurité dans un océan d’insécurités. Tout est en crise, nos hôpitaux aussi. Sauf que dans la santé comme dans la mer ou sur nos routes, la crise se paie dramatiquement.