L’Administration au ministère du Tourisme est devenue un repaire d’agents ripoux qui n’ont aucune idée des valeurs qui fondent une administration publique. J’ai pu en faire le constat à l’occasion de plusieurs marchés publics au cours desquels l’insolence, l’incapacité et la corruption active de ses agents ne laissaient planer aucun doute.
L’Administration doit être magistrale dans la forme des actes qu’elle pose comme dans le fond. En doit administratif, le principe de la légalité voudrait que l’Administration fonde son action sur une base légale, autrement dit, elle doit poser des actes en conformité avec la règle de droit, assurer l’application de la règle de droit et se soumettre à elle.
Depuis le 5 juin 2017, après l’ouverture des plis sur un marché relatif à la réalisation de films promotionnels, le ministère du Tourisme fait des pieds et des mains pour relancer la procédure par le truchement d’un gré à gré. Or la lecture du procès-verbal ne laisse subsister aucun doute sur l’identité de l’attributaire.
Trois mois après, soit après la fin de la validité des offres, on nous sert toujours que la procédure est en cours. Malgré toutes les interpellations orales et écrites. Le président de la Commission des marchés, Sassy dit Guédel Mbodji, constitue à lui tout seul non seulement la tortuosité, mais aussi la témérité de prendre des décisions dénuées de tout fondement juridique et de les imposer. C’est le propre d’un homme pour qui rien n’est de trop pour assouvir sa boulimie d’espèces sonnantes et trébuchantes.
Mais si la Commission des marchés a pu disposer de pouvoirs régaliens, agissant à sa guise, au mépris des règles les plus élémentaires de bonne gouvernance, c’est que ce ministère est resté trop longtemps sans Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage). Il est même arrivé que cette commission publie un avis d’attribution le lendemain de l’ouverture des plis, prenant de court tous les soumissionnaires.
Interpellée par un recours gracieux, la commission avait présenté une lettre non datée, non référencée et non signée. Cette lettre avait même intrigué les vérificateurs de l’Armp. Tout cela, parce que Guédel Mbodji imposait sa loi au vu et au su de ses collègues Mayé Faye Diouf, Ndèye Amy Ndao et Omar Faye.
Il faut savoir aussi que dans les grandes démocraties du monde, tout détenteur d’un mandat public a l’obligation de prendre conscience du fait que son action doit reposer sur un certain nombre de principes tels que l’intégrité, le désintéressement, l’objectivité…
La liste des délits, véritables carnages financiers sous Maïmouna Ndoye Seck, est longue et non exhaustive. On pourrait en citer encore surtout les cas où la commission tend un piège à certains soumissionnaires, leur demandant de déclarer leur retrait de la procédure, afin que la procédure soit déclarée nulle et reprise plus tard par un gré à gré.
Sous Mame Mbaye Niang, l’espoir de voir la confiance et la légalité restaurées s’amenuisent de jour en jour. Au lieu de faire l’état des lieux, de corriger les erreurs et manquements, la cohorte de jeunes constituant l’entourage immédiat de «l’autorité» s’est lancée dans une course effrénée à l’enrichissement illicite. Les pratiques érigées en mode de gestion au niveau du Papej ont encore libre cours ici. A lui et à son Dage, comme à ses prédécesseurs, nous ne réclamons qu’une seule chose : le respect de nos droits. Autrement, nous réagirons par un recours pour excès de pouvoir et des interpellations sur la place publique.
Amadou DIAW
Cabinet BMC