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Procureur D’impairs Et De Sensations

Procureur D’impairs Et De Sensations

Le procureur de la république, Serigne Bassirou Gueye, doit se le tenir pour dit. Il ne fait pas peur. On ne devrait même pas lui prêter oreille outre mesure parce qu’il n’est pas notre interlocuteur. Ce qui est réclamé, c’est égalité devant la justice, c’est surtout que la confiance des sénégalais envers les magistrats soit au beau fixe. Et ça, nous l’attendons de nos élus au premier rang desquels figure le président de la république. Qu’ils en donnent les gages et en garantissent l’effectivité jusqu’à balayer la moindre apparence de partialité.

La sortie du procureur de la république déguise un thème politique en matière juridique. Au-delà de la qualification des actes posés par les mis en cause, c’est le tri intuitu personae opéré par le pouvoir public dans les poursuites initiées qui révolte les citoyens. Cette question est d’autant plus fâcheuse que l’opinion en arrive à minimiser les reproches de faux ou de détournement pour ne retenir que le caractère infâme de l’utilisation des forces publiques de contrainte en direction de ceux qui dérangent. C’est vous dire M. le procureur, que vous êtes un petit clou de rien du tout dans une grande machine maculée.

L’arbre qui cache mal la forêt. L’enjeu social ce n’est pas de savoir s’il y a faux ou escroquerie dans l’affaire qui oppose Abdoul Mbaye et son épouse. Au besoin, chaque citoyen en appréciera de la confiance à accorder à M. Mbaye, éventuel candidat. N’est-ce pas pour sanctionner qu’il existe des élections dans les sociétés démocratiques. En attendant, nous avons confié des pouvoirs à des élus desquels nous attendons qu’ils les exercent au service exclusif du peuple. Le problème, c’est qu’en apparence et en pratique, on le sait tous, si Abdoul Mbaye était resté conciliant, rien de tous ces jappements ne retentirait.

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Hey! Ça déborde de ridicule dans l’affaire Khalifa Sall. Oui, ce n’est pas une excuse valable que de légitimer une pratique malveillante par l’effet de mode. Mais franchement, est-il utile de rappeler que le COUD a fait l’objet d’un rapport accablant sans que son directeur ne soit inquiété moindrement. L’ex-directeur des transports routiers a été mis sous mandat de dépôt pour corruption, à la suite d’une enquête menée par l’OFNAC. Quelques mois après, il a été nommé par décret présidentiel, président du Conseil d’administration du Fonds d’entretien routier autonome du Sénégal. Certes, nous voulons que les deniers publics soient protégés, mais nous voulons aussi que les mesures envisagées soient viables et durables. Pour ce faire, il faut de la cohérence, plus que tout.

Pour qui se prend le procureur au point d’exiger de l’opinion un silence radio? Ce n’est ni son rôle ni sa responsabilité. C’est étrange! La judiciarisation est souvent évoquée dans le reste du monde pour regretter l’immixtion des magistrats dans la sphère de création des lois. Serigne Bassirou Gueye, lui, à travers son piteux point de presse, déplace le problème en se substituant à l’autorité politique. Il est question de manquement et de manœuvres dans les poursuites et dans le mandat de sauvegarde des intérêts généraux de la société devant les tribunaux.

 

Birame Waltako Ndiaye

waltacko@gmail.com

Birame waltako NDIAYE
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