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L’université De Dakar : Ce Monde Dans Un Monde

L’université De Dakar : Ce Monde Dans Un Monde

Que ne donneraient ces élèves pour aller à l’université ?! Ah si vous saviez ? Si vous voyiez ? Si vous viviez ?

Cet espace si prisé mais si méprisé. Combien grande est ma déception : les étoiles du premier jour, l’euphorie du départ, la douleur de la séparation. Tout ça pour ça ?

Un monde dans un monde m’avait t’on dit. Pourquoi ne n’avoir pas mis en garde ? Pourquoi ne m’avoir prévenu de la précarité de ce monde ? De sa complexité ? De ses réalités ?

Un monde sans pitié, sans répit ! Une vie dure, rude où manger et boire deviennent aussi difficile qu’un périple au Sahara en plein midi.

Des restos publics sanitairement, techniquement et culinairement malades, dans un coma latent et qui ne sont pas prêts de se réveiller.

Des restos privés aussi ténus que des sangsues prêts à sucer la moindre trace de francs de la poche déjà assez vide des pauvres étudiants.

Des chambres aussi rares que la mer au Mali . Et dont l’attribution discriminatoire permet à ces goulots qui se disent délégués de se servir de la communauté. N’avaient-ils pas promis de la servir sans rien attendre en retour ? Balivernes !

De toute façon il est clair que ce monde est la caricature de cet autre tout aussi perturbé !

Où va t’on dans ce mini-monde où l’étudiant sénégalais préfère (par obligation de non maîtrise du français ) s’exprimer en wolof. Où la tricherie est aussi légitime que la charia en Arabie Saoudite ? Où le mérite semble être un mythe ? Où allons nous ?

Et là ne sont pas les seuls maux de l’université.

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Le laxisme de l’administration qui est de plus en plus décadente et de moins en moins performante.

L’absence des professeurs (pas tous) qui sans scrupules ne se contentent que d’un ou deux cours avant d’envoyer balader ces pauvres étudiants. Pauvres étudiants !

Quel prix faut il payer pour mériter ce minimum de respect dont les étudiants sont en carence ? Que faire pour sortir de cette misère intellectuelle ? De cette galère pédagogique ? De cette tare sociale ?

L’université m’a blessé, travesti, choqué mais elle m’a également appris, formé, forgé, blafardé certes mais endurcie, ouvert à un monde, son monde avec des commodités et des réalités que seuls les étudiants comprendront.

 

Marième Thiéo Sonko

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