En voulant résolument changer de cap et engager le pays dans une dynamique de croissance durable, son Excellence le Président Macky Sall compte exclusivement sur le Pse. Pour rappel, il vise à positionner notre pays à l’horizon 2023 comme un hub régional logistique et industriel, minier, aérien, multiservices et touristique et à devenir un acteur de référence en Afrique. La vision est claire et compréhensible, les stratégies bien définies, les moyens sont réels et mobilisables, mais certains acteurs ne s’y retrouvent pas et rendent inopérant le Pse.
Par exemple le niveau d’insatisfaction des usagers-clients du service public reste constant (accueil au niveau des hôpitaux – perturbations dans l’éducation – grèves à l’Aibd – politisation des moyens publics – non-respect des engagements – retards dans l’exécution des travaux d’envergure – structures lourdes, très coûteuses et inutiles, etc.). Ces dysfonctionnements manifestes me poussent à poser les cinq questions suivantes :
1. Ont-ils vraiment compris les attributions et les missions pour mettre en œuvre le Plan Sénégal émergent (Pse) ?
2. Ont-ils réellement la compétence d’engager le pays dans la transformation structurelle de son économie ?
3. Ont-ils l’aptitude professionnelle pour concrétiser rapidement la vision du chef de l’Etat ?
4. Ont-ils la capacité de travailler avec des systèmes complexes pour faire du développement ?
5. Ont-ils la capacité d’anticipation et le sens de l’initiative pour réduire les risques et sécuriser le Pse ?
Il est de la responsabilité du Peuple d’apprécier le travail de ces acteurs, car les moyens financiers qui seront mobilisés engageront la génération présente et future. Pour réussir dans une dynamique de croissance, il faut s’éloigner des attitudes arrogantes, discourtoises et écouter l’intelligence de tout le monde.
Il est inadmissible de voir des secteurs stratégiques ne pas fonctionner normalement, aussi il est intolérable de détourner les deniers publics ou de ne pas réussir les missions d’Etat assignées. Changer de cap veut dire respect de la loi, l’équité et la justice sociale pour construire l’avenir. Il est de la responsabilité entière du président de la République de sanctionner tous ceux qui entravent le bon fonctionnement des affaires de la Nation, sans discrimination de rang social ou de parti politique.
Une démocratie avancée permet à la presse d’investigation de jouer pleinement son rôle. La presse en tant que pouvoir ne doit pas être menacée, elle a naturellement la liberté d’action pour informer le Peuple de la destination de leur argent et le travail des dirigeants. Il n’y rien de plus noble et sérieux que ce travail important exercé par cette presse pour le bien-être de tous. Démasquer ceux qui rendent inopérant le Pse, c’est combattre les maux qui gangrènent la société sénégalaise. Il est inacceptable de condamner un journaliste qui informe le Peuple sur la manière d’utiliser les deniers publics. L’émergence, c’est la liberté de conscience, le goût de la perfection, le respect des règles et des normes et surtout le droit à l’information.
Le chef de l’Etat a intérêt à aider considérablement cette presse pour qu’elle puisse faire son travail normalement pour l’intérêt supérieur de la Nation. Je termine en rappelant la pensée d’un homme politique célèbre : «La politique, ce n’est pas une arithmétique, on peut faire tous les engagements, les accomplir et pour autant ne pas créer l’adhésion des populations.»
Alpha YOUM
Spécialiste de Gestion publique et Droit social