De tout le temps et partout dans le monde, il existe entre les responsables des institutions publiques et leurs usagers, un sempiternel problème de communication co-existentiel avec l’Administration publique. La transparence dans la gestion des affaires publiques, exige des responsables des institutions publiques, l’accomplissement de leur devoir d’information et des citoyens, l’exercice de leur droit à l’information garanti par l’Etat.
Quant aux journalistes, ils ont non seulement le droit à l’information en tant que citoyens mais aussi surtout contrairement aux autres citoyens, ils ont le devoir d’informer l’opinion publique en tant que professionnels de l’information. Ce qui leur confère un rôle importantissime dans les pays démocratiques où la liberté de la presse est garantie et s’exerce pleinement, contre vents et marées.
Dans le cadre de la communication institutionnelle, notamment en ce qui concerne les relations avec les médias, si certaines institutions publiques choisissent de créer une structure de communication dédiée avec un contenu sur ses domaines de compétences et ses limites, d’autres préfèrent mettre en place un système de porte-parolat institué. Parfois, il arrive que les deux existent et cohabitent en même temps. Cela va de soi. Car la mise en place d’un système de porte-parolat est une question hautement politique.
Le système de porte-parolat se définit comme l’ensemble des pratiques, des méthodes et d’institutions formant à la fois une construction théorique et une méthode pratique sur la fonction de porte-parole. En termes simples, le porte-parolat désigne la fonction de porte-parole.
Et le porte-parole d’une institution est une personne qui, pour le compte de cette institution, exprime à la presse la position et l’opinion de l’institution sur certains sujets. Bref ! C’est une personne qui prend la parole au nom de quelqu’un d’autre ou d’une institution ou d’un groupe. Etc.
Des missions du porte-parole, il en a deux. Essentiellement. Premièrement : dans ses rapports avec les medias, il est l’avocat de la position exprimée par son institution. Il explique à la presse, le bienfondé de l’action officielle. Il corrige les informations erronées, essaie d’améliorer l’interprétation et la compréhension de l’information existante et empêcher les rumeurs de se développer. Deuxièmement, au sein de sa propre institution, il est le défenseur des médias. Il relaie les besoins des journalises (exemple, le souhait formulé de faire un reportage sur un sujet pour lequel les responsables de l’institution ne seraient pas disposés à communiquer).
Au Sénégal, on a connu deux types de porte-parole : le porte-parole du président de la République et le porte-parole du gouvernement. Cependant, on n’a pas jamais mis en place un système de porte-parolat complet institué comme aux Etats-Unis et en Chine pour ne citer que ces deux pays. Pourquoi ?
A coup sûr, la volonté du gouvernement pour une coordination plus efficace et plus efficiente de la communication gouvernementale ne souffre d’aucune ambiguïté et reste toujours à l’ordre du jour. Conscient que les retombées de la communication gouvernementale se comptent à l’aune de la somme des communications des différents départements ministériels qui forment l’attelage gouvernemental.
Sur le même chapitre, pour que les institutions publiques précitées puissent réussir leur communication institutionnelle, il ne suffit pas qu’elles aient des chargés de communication, il faut, en plus de disposer de spécialistes de communication, qu’elles intègrent un système de porte-parolat que l’Etat du Sénégal aura institué avec des personnes compétentes formées à la prise de parole publique dont les effets profiteront à la promotion des valeurs civiques et de citoyenneté. En amont, il faut d’abord, mettre en place ce système de porte parolat.
Par ailleurs, il faut noter que la diversité des institutions publiques existantes et l’exigence crescendo d’information de l’opinion publique vis-à-vis des responsables de ces dites institutions sur la gestion des affaires publiques, par défaut d’être satisfaite, ont fini de mettre à nu les limites objectives des méthodes et pratiques de communication institutionnelle qui avaient volontairement ou involontairement écarté jusqu’au jour d’aujourd’hui, le système de porte-parolat institué dans les dispositifs de communication.
L’instauration d’un système de porte-parolat est non seulement réalisable dans nos institutions publiques mais profitable à la promotion du sentiment d’appartenance à la même Nation et se justifie amplement, eu égard les problèmes de coordination et de communication notés çà et là pour valoriser les nombreuses et importantes réalisations des différents départements ministériels qui forment le gouvernement.
Et dans le souci de répondre à des exigences de transparence démocratique et en vue de mobiliser les populations autour des enjeux et défis majeurs dictés par le Plan Sénégal émergent (Pse), aujourd’hui, il est temps et primordial d’opérer une rupture profonde en matière de communication en intégrant certes des résiduels mais aussi en mettant en place un système de porte-parolat complet institué pour améliorer substantiellement la communication de nos institutions publiques.
Les institutions publiques visées par le système de porte-parolat à instituer par l’Etat du Sénégal sont : le président de la République, le Premier ministre, le gouvernement, l’Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel, le Conseil économique, social et environnemental et le Conseil supérieur de la magistrature etc. (en attendant la mise en place d’une commission chargée d’identifier les institutions publiques intégrables dans le système de porte-parolat qui sera institué).
La mise en place de ce système de porte-parolat institué permettra, à coup sûr, d’une part, d’améliorer la communication interne et d’autre part, la communication externe des institutions publiques par le truchement du travail de valorisation des réalisations et de coordination que le porte-parole aura à accomplir au sein de son institution, en s’appuyant naturellement, sur un réseau des chargés de communication de l’institution qu’il aura créée, à cet effet.
Le système de porte-parolat institué est une alternative crédible pour maitriser et améliorer la communication de nos institutions publiques qui en ont tant besoin pour non seulement valoriser ce qu’elles font mais aussi et surtout pour améliorer la qualité de leurs relations avec leurs usagers.
Pour ce faire, je sollicite du chef de l’Etat, M. Macky Sall, et de son Premier ministre, M. Mouhamed Bounne Abdallah Dionne, la mise en place d’une commission d’experts qui aura pour mission de proposer un modèle de système de porte-parolat institué adapté à nos institutions publiques (car le système de porte-parolat varie d’un pays à un autre), avec un cadre juridique et un plan de formation articulé autour de leurs rôles et des techniques de prise de parole publique des porte-parole.
Vive le Sénégal !
Vive la République
Baba Gallé DIALLO
babadediana@gmail.com
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