Il est de coutume lorsqu’une année tire sa révérence et qu’une nouvelle voit le jour de procéder à un bilan et de dégager des perspectives. Sacrifiant à cette tradition et l’appliquant au Sénégal, on peut d’emblée constater que notre pays est très loin de l’émergence dont les autorités politiques chantent les louanges. On pourrait même affirmer sans sombrer dans un sénégalo pessimisme que ne nous pardonneraient pas les chauvinistes les plus radicaux que notre pays vit une situation peu reluisante pour ne pas dire alarmante. Il suffit pour être convaincu de nos propos, mis à part tout esprit partisan, de citer quelques fléaux qui à notre humble avis sont entrain de plomber notre développement. Il s’agit du manque de patriotisme et d’inspiration de notre classe politique, de l’instrumentalisation par le pouvoir de la justice, de la mise sous perfusion de notre économie par les puissances étrangères, de l’abandon de la jeunesse à elle-même, de la perversion sociale criarde, de la politisation ou de la marchandisation de la religion, de l’albinisme grotesque de la presse, de l’opportunisme malveillant de la société civile, de l’inertie des intellectuels, de l’institutionnalisation de la mal gouvernance.