Si nous négligeons le moment présent, il hantera plus tard notre esprit! « Le charme» du Sénégal qui offre la singularité d’avoir entrepris, assez tôt et bien avant d’autres États africains, de libéraliser et de renouveler en profondeur sa vie politique et la nature même de l’État, est par la suite étouffé par de multiples faillites. D’abord une faillite des fondements, des principes et des serviteurs de l’État, ensuite une faillite des politiques et des programmes de développement mis en œuvre et enfin une faillite des valeurs communes et des rêves d’un lendemain meilleur. En vérité, jusqu’à aujourd’hui, l’État sénégalais n’a guère su contenir sa propre et effective émergence, ni impulser un redressement et un développement politique, économique, social et culturel viable et salutaire. De plus, autour de ces notoires carences et nombreuses difficultés qu’il rencontre avec désolation, se greffe tristement au quotidien un handicap plus avilissant: l’amateurisme politique des gouvernants actuels du Sénégal qui bafouent l’essence même de notre histoire politique et institutionnelle.