Le 2 janvier 2018, la direction de Panafrican system production annonce la dernière parution du magazine Nouvel Horizon après 20 ans d’existence. Si la nouvelle fait l’effet d’une onde de choc dans une bonne frange de la société, elle est révélatrice d’une crise qui couve pourtant depuis longtemps. Les difficultés économiques de la presse sénégalaise sont si récurrentes et si persistantes qu’elles ne sont en réalité plus un événement. Entre 2000 et 2014, pas moins de 41 quotidiens et magazines ont disparu du paysage médiatique sénégalais. NH vient s’ajouter à ce lot sinistre. Engluées dans un environnement économique peu propice, les sociétés éditrices de journaux croulent sous le poids de lourdes charges sociales pour de maigres retombées financières, car elles évoluent sur un marché étroit du lectorat, puisque dans un pays qui compte 54% d’analphabètes, seuls 37,8% des adultes (âgés de 15 ans et plus) ont la capacité de lire et écrire dans une langue quelconque. Il s’y ajoute des coûts d’impression élevés en raison de la vétusté et de la rareté des imprimeries en service, de maigres recettes publicitaires, une distribution coûteuse, etc. En conséquence, des arriérés de salaires, une absence de cotisations sociales pour les travailleurs, l’endettement font la «Une».