«TAYLOR SWIFT EST UN MODÈLE, PAS MOI» Voici la réponse que la célèbre chanteuse barbadienne plus connue sous le nom de Rihanna avait donnée à la presse people lorsque celle-ci avait voulu vaille que vaille qu’elle se produise avec la très populaire chanteuse américaine Taylor Swift. Puis, elle poursuivit ; «Je n’aime pas utiliser ce mot (modèle) car les gens ont leur propre opinion sur ce que cela représente pour eux. Je ne peux pas vraiment dire que je suis un modèle. Je ne suis pas parfaite. Je n’essaye pas de vendre cela. Je veux que les gens s’amusent mais soient responsables, se protègent et aient le contrôle de leur vie. Vous ne pouvez jamais juger les gens. J’ai toujours été claire sur ce point. Vous ne savez jamais ce que traverse une personne».
Ce qui est curieux c’est que depuis l’annonce de la visite de la chanteuse origine des Barbades au Sénégal du 02 au 03 Février 2018 pour la Conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation « Un investissement pour l’avenir », des voix s’élèvent pour s’opposer à cette visite. Plus encore, un collectif d’imams a même vu le jour dans la foulée pour déclarer Rihanna ‘’persona non grata’’. L’une des raisons avancées ça et là est que, Rihanna serait Illuminati et viendrait pour influencer négativement l’éducation de nos filles.
À ces personnes dont nous ne doutons pas de l’intention de bien faire, nous sommes dans l’obligation de dire STOP et de rappeler que le Sénégal n’est ni un état islamique encore moins une monarchie . Ils n’ont aucune légitimité à déclarer qui que ce soit persona non grata. Certes, ils ont le droit de ne pas être d’accord avec cette visite, comme d’autres avec qui ils partagent ce pays aussi, peuvent l’apprécier et être d’avis.
Au moment où l’école au Sénégal minée par des problèmes de toutes sortes face auxquels les acteurs de l’éducation à savoir les enseignants, les parents d’élèves et l’état ont du mal à trouver solution, comment pouvons-nous cracher sur un projet de 375 millions de dollars (187 milliards de Fcfa)? Voici ce que Rihanna écrivait dans un tweet il y a quelques jours: « Il y a un an, on parlait de l’importance de l’Éducation, maintenant c’est le moment de démarrer au Sénégal, le 2 février 2018 avec un projet de 375 millions de dollars (187 milliards de Fcfa)».
Combien de fois avons-nous fait des reproches à l’état du Sénégal qui aurait bloqué le projet ‘’Akon Lighting Africa’’? Aujourd’hui, nous nous opposons à ce projet si important pour le Sénégal. En un moment donné, il fait que nous nous accordions sur ce que nous voulons.
Si la raison de cette hostilité est que Rihanna est Illuminati, aurez-vous le courage, la conséquence de refuser l’entrée au Sénégal de toute personne soupçonnée d’être dans cette organisation? Je rappelle à ce collectif que bientôt le Président Français Emmanuel Macron sera en visite au Sénégal, qu’allez-vous faire? D’autant plus que sur lui aussi, il court des rumeurs de ce genre.
Et ces sénégalais des milieux du showbiz, des médias, ou même religieux sur qui pèsent ce type de présomption, qu’allez-vous faire contre eux? Les chasser du pays? Je pense qu’à un certain moment, il faut savoir raison garder.
Rihanna n’a jamais eu besoin de se déplacer pour avoir une certaine influence sur certaines de nos filles, que ce soit clair tout de suite. C’est aux parents de s’approprier l’éducation de leurs enfants, aidés en cela par l’école de façon générale.
Vous ne voulez pas que vos filles, nos filles ressemblent à Rihanna alors quelle alternative proposez-vous? Des modèles d’éducation valables et authentiques nous avons très certainement, je pense à Maam Diarra Bousso, Maam Fawade Wélé etc alors qu’avons-nous raté pour en arriver à craindre de l’influence de Rihanna?
Je rappelle que Rihanna à l’image de Obama est un formidable modèle de réussite et dans cette optique, peut constituer un modèle valable à copier. Elle qui a connu une enfance assez modeste, ses parents ayant divorcé alors qu’elle avait tout juste 14 ans. La chanteuse a grandi dans un bungalow à Bridgetown avec ses demi frères et soeurs. Récemment, Rihanna a confié avoir souffert de la dépendance de son père à l’alcool, à la cocaïne et à la marijuana lorsqu’elle était encore une petite fille.
À ce collectif d’imams et à tous leurs sympathisants qui ont le vent en poupe, nous demandons de présenter un modèles/projet de société et d’aller vers les sénégalais. Nous sommes en démocratie et s’ils parvenaient à convaincre les sénégalais et à accéder aux instances où les lois sont votées, ils auront la prérogative de ‘’filtrer’’ nos frontières. Pour le moment le Sénégal demeure une terre d’hospitalité, ‘’Teranga’’ est Rihanna est plus que jamais la bienvenue.
Elhadji Babacar Diouf, ‘’Babacar Sadikh’’
e-activiste
Enseignant au conseil scolaire MonAenir. Ontario, Canada
Membre de l’ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario