Il est malheureusement loisible de constater amèrement le recul du Sénégal dans des domaines comme la démocratie et l’Etat de droit. Nous pouvons également relever l’affaissement de l’Etat devenu un espace de non droit, les violations répétitives des droits fondamentaux, les restrictions des libertés individuelles comme collectives, la prolifération d’arrestations arbitraires à ne plus en finir, la remise en cause des acquis démocratiques, l’étouffement des libertés d’expression, le harcèlement intempestif, le bâillonnement et la tapage sur l’opposition démocratique et républicaine etc. Cette liste déshonorable sur l’extinction du lustre sénégalais est non exhaustive.
A mon humble avis, au vu de tous ses éléments négatifs du bilan largement rétrograde du Président-candidat Macky Sall, l’idée d’un second mandat n’avait pas lieu d’être mais plutôt de partir en beauté.
Malheureusement, les actes malhabiles que pose le Président-candidat Macky Sall, confirment les soupçons d’un plan de dévolution qui risquerait d’être dynastique pour le Sénégal. Et, là-dessus, le schéma retenu pour avoir un mandat illimité de gré ou de force, est visible avec cette utilisation abusive de tous les moyens légaux comme illégaux. Et, une fois de plus, le Président-candidat Macky Sall qui est dans cette dynamique veut coute que coute se maintenir éternellement au pouvoir en usant de tous les méthodes illicites telles que la violation des droits fondamentaux, la violation des libertés individuelles et collectives, le trucage des élections, le césarisme, l’étouffement systématique de l’opposition par la neutralisation ferme de ses membres.
Malheureusement les calculs irréfléchis en option du Président-candidat Macky Sall ne prospèreront pas puisque le Sénégal n’est pas une monarchie. Le peuple sénégalais est alerte, imprévisible et n’acceptera pas ce forcing. Nos lanternes sont assez intelligentes pour décrypter l’esprit malin du Président-candidat Macky Sall qui ne cesse de se distinguer par des agissements saugrenus qui ont taraudé depuis belles lurettes nos esprits clairvoyants.
Une élection est certes une sélection mais démocratique. Mais la hargne monstrueuse du Président-candidat Macky Sall pour éliminer tous ses adversaires de poids, est scandaleuse et dangereuse. Le modus operandi est de procéder dans l’illégalité par élimination suivi d’un harcèlement politico-judiciaire visant à écarter les profils gênants. Cette sélection n’est rien d’autre qu’un tripatouillage en bonne et due forme du processus électoral. Cette pratique n’est pas conforme au code électoral, à la constitution et aux ratifications internationales. En sus, Il n’est pas normal pour une démocratie respectée comme celle du Sénégal qui fait cas d’école dans le concert des nations démocratiques, qu’à moins d’un an d’une élection présidentielle, qu’aucune réponse fiable ou crédible n’est donnée aux aspects techniques d’un scrutin régulier, démocratique et transparent.
Au contraire, les actes posés par le régime en place prouvent clairement l’engagement exclusif Président-candidat Macky Sall et alliés dans une dynamique de fraude industrielle en amont et en aval : non-distribution des cartes aux électeurs de l’opposition, utilisation de la télévision nationale pour assurer la propagande et le flou par des images montées, interdiction des meetings de l’opposition, installation de bureaux de vote fictifs, intimidation de candidats, des électeurs et des journalistes, inscription de non sénégalais sur les listes électorales etc. En conséquence, le Président-candidat Macky Sall est dans une mécanique de tromperie avec une astuce simpliste qui consiste de compétir sereinement avec des profils moins menaçants et préfabriqués.
Une fois de plus, il convient de rappeler que l’organisation et la procédure d’une élection sont deux choses différentes, et, que sur cette ruse précise du Président-candidat Macky Sall, il s’agit d’un holdup up sur l’organisation et sur la procédure. Puisqu’en règle générale, organiser des élections libres, régulières et démocratiques, obéit qu’aux infimes formalités de la démocratie. Pour paraphraser MONTESQUIEU selon laquelle l’élection est de nature aristocratique alors que la procédure de sélection démocratique.
Malheureusement pour notre scrutin de 2019, le régime en place procède à des sélections injustes et ciblées, aux antipodes de la démocratie et avec la complicité du Parti Etat APR, qui, avec ses similitudes est un jumeau siamois du Parti Populaire Grecque du quatrième siècle qui se distinguait par des arrestations tous azimuts, illégales, infondées et injustes telles que les incarcérations répétitives d’Hommes d’esprit multidimensionnels de la trempe de l’éminent savant PLATON ou la condamnation despotique du philosophe de renom SOCRATE. D’ailleurs, entre guillemets, il appartiendra à un de leurs disciples, le brillantissime ARISTOTE qui mettra intellectuellement en œuvre toutes leurs études empiriques sur la démocratie et l’Etat de droit afin d’alerter sur les issues malheureuses de l’autoritarisme emprunté par l’antidémocratie grecque prônée par le puissant Parti- Etat, le Parti Populaire grecque de l’époque. Et, il est malheureux de constater que le parti Etat APR déroute vers cette voie concave sans issue.
En somme, la hargne monstrueuse du Président-candidat Macky Sall et ses acolytes pour éliminer leurs adversaires de taille, est scandaleuse et dangereuse. Ce procédé n’est pas bon pour la stabilité du pays et ne prospérera pas pour une démocratie mûre comme le Sénégal qui est assis confortablement dans le concert des nations démocratiques. Ce type de bulle est une tentation extrêmement dangereuse puisque risquerait de se retourner contre le Président-candidat Macky Sall et les siens. Les cas des Présidents Laurent Gbagbo (Cote d’Ivoire), Yaya Jammeh(Gambie) Robert Mugabe(Zimbabwe), Mamadou Tandja (Niger), François Bozizé (République Centrafricaine) et Blaise Compaoré (Burkina Faso), en sont les tristes illustrations.
Enfin, la politique est un art où les erreurs se payent cash. En pareille circonstance, avec une impopularité jamais égalée dans l’histoire politique du pays, l’attitude responsable du Président-candidat Macky Sall aurait été de se comporter avec plus de retenue, de sagesse et de raison afin d’éviter le bâton rappelant ainsi la pensée tant congrue que pertinente de l’illustre Homme d’Etat Français TALLEYRAND-PERIGORD qui parlait de la politique en ces termes « une salle d’armes où l’on se blesse en jouant….Il faut savoir toucher juste, manœuvrer les armes avec prudence, finesse et délicatesse ».
Cheikh Sidiya DIOP
Secrétaire général de la Ligue des Masses(L.M)
dcheikhsidiya@gmail.com