Ainsi donc, le Sénégal occupe la soixante sixième place sur l’ indice de perception de la corruption selon Transparency International. Malgré les mécanismes censés lutter contre ce fléau ( CREI, OFNAC ..), notre pays reste englué, embourbé, empêtré dans le bourbier fangeux et putride de la corruption, tel un oiseau marin surpris par le mazout d’un pétrolier naufragé.
La corruption a fini par gangrener toutes les strates de la société et ses effets corrosifs sont en train d’ébranler les fondements de notre pays. En effet, du fait de sa généralisation, le Sénégal ressemble à un seau percé avec d’innombrables petits trous, que des hommes, des femmes et des enfants mourant de soif s’évertuent vainement à plonger dans un puits pour puiser de l’eau, car à chaque tentative, l’eau se déverse avant d’être tirée. Aussi demeurent ils plus assoiffés que jamais alors que l’eau est à leur portée.
Prenez n’importe quel Sénégalais, mettez le dans la meilleure des écoles, envoyez le dans la plus prestigieuse des universités, offrez lui la meilleure des formations, confiez lui enfin n’importe quel poste de responsabilité, ministère, société, agence. Son seul et unique souci sera de se remplir les poches. Son seul et unique objectif sera de vider les caisses. Qu’est ce qui se passe? Pourquoi les Sénégalais ont ce réflexe de prédation, de rapacité et de prévarication?
Certains d’en appeler vainement à un nouveau type de Sénégalais en oubliant que le troupeau ne fait que suivre le mâle dominant : Si celui–ci prend une bonne direction, ils feront de même. Idem s’il emprunte un mauvais chemin. Le seul moyen d’avoir un nouveau type de Sénégalais c’est donc d’avoir un nouveau type de président car, et tous les pêcheurs de Yoff, de Guet Ndar et de Diokoul Mbergane le confirmeront : Le poisson pourrit en commençant par la tête. Ce qui est valable pour le Sénégal, est valable pour la France, les Usa ou l’Allemagne : C’est un président honnête qui peut façonner un peuple honnête. C’est un président intègre qui peut forger un peuple intègre. On ne peut pas être un président aussi tordu qu’un point d’interrogation et diriger un peuple aussi droit qu’un point d’exclamation ….trois points de suspension.
Serigne Mbacké NDIAYE