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: Parrainage: La Majorité Parlementaire Dit «avoir Gagné», Qu’en Est-il Du Peuple?

: Parrainage: La Majorité Parlementaire Dit «avoir Gagné», Qu’en Est-il Du Peuple?

Parrainage : la majorité parlementaire dit « avoir gagné », qu’en est-il du peuple?

Après 58ans d’indépendance, des secteurs importants sont en souffrance. Tantôt la souffrance touche l’éducation ; tantôt elle atteint la Santé. Les élèves sont restés des mois sans cours convenables. Les hémodialysés ne cessent de lancer un cri de secours à l’Etat. Tous les patients d’insuffisance rénale n’ont pas les moyens d’aller au Maroc pour se faire soigner. Pourtant 58ans après les indépendances, on nous parle de fonds politiques importants. A la Primature, au Président de l’Assemblée Nationale, et au Haut Conseil des Collectivités territoriales sont consacrés des milliards du contribuable. Tous ces fonds politiques ont il eu un impact sur le quotidien du Sénégalais après 58 ans d’indépendance ? Il est clair que la réponse est négative ; d’ailleurs dans le contexte du procès d’un député maire, on apprenait que les fonds spéciaux ont bénéficié à des parents d’hommes politiques et d’hommes publics.

Pendant que les sénégalais devenus multimillionnaires, à force de persévérance dans le secteur privé, se comptent du bout des doigts ; les politiciens professionnels multimillionnaires sont en prolifération, avec des fortunes et patrimoines mobiliers et immobiliers au Sénégal et à l’étranger. Toute la jeunesse se tourne d’ailleurs vers la politique pour gagner le poste de Ministre de la Jeunesse, ou peut être celui de Ministre du Tourisme. Après ces constats, il apparait que ce n’est pas le Sénégal qui a gagné avec le parrainage. Pourquoi ?





Les différents régimes qui se sont succédé ne sont pas parvenus à l’émergence économique du pays. Beaucoup de responsables politiques sont dit milliardaires, ou bien s’ils ne le sont pas, on ne leur reconnait aucune activité, mise à part la politique. Toutefois, les exigences pour le parrainage requièrent pour tout candidat des signatures dans sept régions au minimum. D’abord, cela nécessitera une logistique et des moyens financiers pour aller vers certaines populations reculées. Ensuite, à défaut d’une campagne de sensibilisation, certains candidats risquent de ne pas être parrainés par les citoyens, non pas parce qu’ils ne seraient pas « présidentiables », mais parce qu’on ne les connaît pas en dehors de Dakar, de Thiès ou de leur région d’origine. Ceux qui sont connus à travers le Sénégal, ce sont ceux qui ont eu à bénéficier des privilèges du pouvoir politique – postes politiques, fonds politiques entre autres – au détriment du citoyen apolitique ou opposé au régime. Ceux qui sont connus à travers le Sénégal, ce sont ceux qui sont confortables avec l’indigence des populations ; ceux qui donnent des bourses à des militants ou à des couches vulnérables du Sénégal en contrepartie d’un crédit en sympathie. Le parrainage sera surtout favorable à ces politiciens depuis le temps de Senghor, à ces compagnons politiques d’Abdou DIOUF, aux souteneurs des dérives d’Abdoulaye WADE, et aux nouveaux politiciens multimillionnaires.

Qu’en est-il de cette nouvelle vague de frustrés de la situation du pays ? Ceux qui sont imbus de la rage de changer l’espace politique sénégalais. Ils ne sont pas très bien connus à l’intérieur du Sénégal, sauf par le biais d’une stratégie de maillage national, ils risquent de rester inconnus ; ou bien, même s’ils sont connus, la confiance est susceptible de manquer parce qu’ils sont des « étrangers à la scène politique », alors qu’en politique il est question de visibilité. A l’issue du vote du projet de loi, la majorité parlementaire disait qu’elle a fait son rôle de voter pour « son gouvernement ». Cette conception d’un club du pouvoir politique, à l’image d’une « écurie » de lutteurs et de son langage propre au « lamb », fait ressortir l’image de députés à l’opposé de leur rôle de contrôleur de l’action gouvernementale ; des députés semblant narguer la séparation des pouvoirs.

Ces « étrangers à la scène politique » trop honnêtes pour nous ?





En définitive, sans parti pris, il est important de préciser que le parrainage fait ancrer la politique politicienne au Sénégal. Dès lors ce n’est pas le peuple qui est gagnant. Après 58ans, le peuple doit changer de tradition politique ; le pari sur les écuries ou chevaux politiques qui ne font pas gagner le Sénégal doit cesser. Pour cela, donnons la chance à ces « étrangers à la scène politique ». Ils ne sont pas milliardaires, ils n’ont pas fait des dizaines d’années en politique, ils n’ont jamais géré des fonds politiques ; mais ils ont en commun cette rage de changer le système, ils sont sortis de leur zone de confort pour changer le Sénégal. Le problème de notre Sénégal ce n’est ni le parrainage, ni le Président de la République, le problème c’est notre immobilisme à ne pas faire changer le système, à ne pas faire confiance à ces personnalités paraissant trop honnêtes. Oui à un autre système de politiciens de conviction !

 

                                                                                 TRAORE Cheikh Tourad, Militant de la société civile.

 

 

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