À force de se chercher des destins politiques, la plupart des hommes politiques prennent des libertés avec le réel et s’acharnent, pour ce faire, à substituer à la réalité des mensonges permanents. C’est la fonction des discours politiques convenus et idéologiquement articulés par la faune parasitaire qui peuple les artères du pouvoir : intellectuels défroqués, journalistes de connivence, médias aux lignes éditoriales à la météo instable. Bref, toute une faune de griots chacun dans son domaine de perversion qui donnent naissance à des légendes politiques qui fonctionnent sur le modèle des légendes dites urbaines.
Ainsi de ces légendes qu’on essaie laborieusement de tisser autour du « Macky ». « Un président jeune, naît après les indépendances », donc qui connaît son époque. D’abord, être jeune n’est pas une qualité et n’en donne pas ; c’est un âge que personne ne choisit. Ensuite et surtout, il y a des jeunes complètement idiots, fermé aux valeurs républicaines et partisans compulsifs de la mondialisation capitaliste avec son cortège d’affamés, d’exclus, de miséreux, de candidats au suicide social collectif pour un ailleurs supposé paradisiaque. Le « Macky » jeune », rêve d’éternité et de « monarchie républicaine ». Pour cela, il se livre à marche forcée, à la « monarchisation » de la République.
Référendums grossièrement piégés avec des millions de citoyens exclus de leur droit citoyen de voter ; une Assemblée nationale de « godillots » qui enregistrent telle une caisse enregistreuse de supermarché les mille et une volontés du petit monarque qui rêve de grandeur … et de grandir dans les ors des palais. Qu’il rêve de multiplier.
« Un président de dialogue », « consensuel », assurent les idéologues mange-mil, véritables pique-assiettes de la bamboula des gouvernants de l’heure. N’est-ce pas ce président qui déclara son accord et son adhésion lors des résultats des Assises nationales, avant d’y poser tout le poids bien pourvu par la nature et, l’onction de la légalité ? On se trompe ou c’est ce candidat-là d’abord, puis président, qui jura urbi et orbi, dans toutes les langues, dans toutes les religions, sur tous les continents, que lui, élu président, réduirait son mandat de 7 à 5 ans, « Bilahi, Walahi », je vais en enfer si je parjure ? Avec l’aide de son juriste maison, jadis pertinent et professionnel, devenu la voix de son maître.
On est amnésique et presbyte, ou c’est le même « grand homme « politique », qui vilipenda jadis les professionnels du sauve-qui-peut, criquets et oiseaux « mangeurs-gourmands », spécialistes es détournement de deniers publics qui portent le nom poétique de transhumants. Depuis, il leur a déclaré son amour ardent pour la durée de son règne, et surtout, pour un second mandat pour lequel, pactiser avec le diable, les voleurs d’hier et d’aujourd’hui, les prévaricateurs de tous bords, devient un « Jihad » politique pour lequel, tuer la République et ses valeurs est devenu un commandement divin. Amen !
Ne nous avait-il pas juré la main sur le cœur, que lui président, « ne signera jamais un décret nommant son frère à un poste » public ou autre. Il l’a pourtant fait ! Du reste, cette promesse était d’une connerie monumentale en République : son frère est un citoyen comme (ou devrait être) les autres et, à ce titre, peut postuler à tous les postes à la condition qu’il le mérite professionnellement. Mais chez ces gens-là, depuis qu’ils ont perverti la République et ses valeurs, ils en ont oublié les règles et le fonctionnement.
N’est-ce pas ce Macky-là, qui appela à moult reprises « au dialogue » pour s’asseoir ensuite sur les consensus ? N’est-ce pas lui, le chef d’un gouvernement qui passe son temps à signer des accords qu’il enferme ensuite dans les tiroirs jusqu’à la prochaine crise ?
La réalité nous semble plus simple, plus mercantile politiquement : ses appels au dialogue sont destinés à la consommation extérieure ; à la fameuse « communauté internationale » qui cautionne les multiples attentats contre la démocratie tant que ses intérêts fondamentaux ne sont pas menacés par des soulèvements à la togolaise ou malgache, ou par des crises rampantes et interminables comme en RDC ou, mortelles comme la terre de feu sahélienne ou l’enfer « ethno-religieux » de la Centrafrique.
On peut empêcher hier plus d’un million de citoyens de disposer des cartes d’identité et d’électeurs, ça n’émeut pas la « communauté internationale ». Il s’agit juste d’élections législatives « calamiteuses ». Ce n’est pas grave, on peut le tolérer pour notre vitrine démocratique de l’Ouest africain. Puisque, le « monarque républicain » (qu’elle est délicieuse cette appellation contrôlée !) a ouvert largement la porte à leurs entreprises en instance de faillites chez eux. Elles se refont une nouvelle virginité en violant la nôtre. Pétrole et gaz, Ter, etc. La belle affaire !
Et ainsi gouverna le « jeune président né après les indépendances » entouré de ceintures de feu : des octogénaires rompus aux intrigues politiques les plus viles : Ps, Afp, certaines franges jadis de gauche qui ont depuis vendu leur âme en échange d’une « fin de vie politique, paisiblement, et grassement accompagnée », comme les malades en fin de vie. Mais surtout les plus rapaces des prédateurs : les transhumants kleptomanes.
Voilà les légendes politiques urbaines qu’on veut bâtir autour d’un « monarque en devenir ». Qui en même temps qu’il reniait ses promesses électorales qui ont fait rêver des millions de citoyens crédules malmenés et déçus par un « Pape » qui s’est « apostasié à l’exercice du pouvoir, a aussi débaptisé son parti en… « Alliance pour le Reniement ». À défaut de mieux.
Tout compte fait, ce Macky-là, ne mérite ni un second mandat encore moins un deuxième Palais, mais bien une nouvelle prison pour lui et ses compagnons prédateurs, dans le pôle du Lac rose. À côté du sel. Kédougou est trop loin, c’est mieux le Lac rose pour les touristes. Je vois d’ici la pub : « Visitez la prison des vips prédateurs. Entrée gratuite. Selfies autorisés, pour partager avec vos potes ».
Demba Ndiaye
dndiaye@seneplus.com