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Un Cri D’alarme à La Jeunesse Consciente D’afrique

Un Cri D’alarme à La Jeunesse Consciente D’afrique

L’Afrique est l’un des continents, si ce n’est le seul, à connaître une histoire tumultueuse. Nous avons connu l’esclavage, la conquête coloniale, la colonisation. La liste est loin d’être exhaustive, mais l’Homme africain a l’amour de sa culture dans le sang et cela on ne peut pas le lui enlever, quelle que soit sa tragédie. Ce dernier n’a jamais raté l’occasion d’exprimer sa fierté d’être noir, sa fierté d’être africain et promouvoir sa culture même étant en état de domination. C’est ainsi que pendant l’esclavage, après la déportation en Europe, en Asie, aux Amériques, les Africains courageux et déterminés chantaient dans les plantations. A la gloire de l’Afrique, prônant l’unité de tous les Africains à travers le monde. De prime abord, le panafricanisme est né avec une dimension culturelle d’abord. Il consistait à cette époque à promouvoir la culture et l’unité africaine de par le monde. Ensuite, après la deuxième Guerre mondiale, ce dernier prend une dimension politique. Grâce au combat des grandes figures emblématiques comme Nkrumah, Julius Nyerere, Aliou­ne Diop et autres les mouvements de libération d’Afrique voient le jour et se multiplient jusqu’à l’accession à l’indépendance de tous les pays africains.

Et le combat continue de génération en génération, selon les nouvelles circonstances et les différents paradigmes. C’est pourquoi, par rapport à la responsabilité et l’importance de chaque génération, Abdoulaye Wade, ancien Président du Sénégal et panafricaniste rompu, s’exprimait en ces termes : «La disponibilité de notre jeunesse a plus de valeur que les milliards de l’étranger» ; d’où la nécessité de réfléchir sur ce sujet tant controversé : les «Etats unis d’Afrique» pour situer la responsabilité de cette jeunesse.

Les «Etats unis d’Afri­que» constituent un idéal, un rêve, un espoir des Africains consistant à unir tous les pays africains pour une Afrique unie, libre et prospère. C’est un rêve difficile, mais pas impossible.

A cet effet, nous nous posons des questions à savoir : quelle est la part de la jeunesse africaine actuelle pour la construction des « Etats unis d’Afrique» ? Quelles voies doit-on préconiser pour la réalisation des «Etats unis d’Afrique» ?

En effet, les générations précédentes (Nkrumah, Julius Nyerere, Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Mouammar Kadhafi) ont mené ce combat de l’unité de l’Afrique. Un combat hélas inachevé que notre génération a le privilège de prendre à son compte. C’est désormais aux héritiers que nous sommes qu’incombe la responsabilité d’assurer ce combat pour une Afrique puissante, paisible et prospère. Pour ce faire, il nous faut sortir de nos prisons mentales et oser abandonner les schémas de pensée habituels dont les épais murs nous enferment dans des cartes minuscules de possibilités. La colonisation n’est plus une excuse recevable, même si elle a contribué à installer des frontières artificielles et aberrantes. Nous devons comprendre que chaque génération a une responsabilité, soit elle l’assume, soit elle la trahit. Acceptons-nous de nous dédouaner de notre responsabilité ? La réponse est sûrement non et non.

Les belles phrases et les dénonciations à travers les réseaux sociaux sont louables, mais ne suffisent pas. Il nous faut agir, nous engager sur tous les terrains, car cela est une obligation. En effet, malgré une mauvaise compréhension de la politique, nous pensons que la politique demeure l’outil le plus puissant pour pouvoir, transformer, faire évoluer et orienter. En outre, il nous faut de la méthode et du courage (adopter un credo solide autour des valeurs et des priorités qui sont les nôtres). L’Afrique doit compter sur ses immenses territoires fertiles, dont juste une infime partie est exploitée, une main-d’œuvre abondante et de plus en plus qualifiée, un grand potentiel hydroélectrique, une faune très riche, entre autres.

Toutefois, concrètement, con­cer­nant les voies à préconiser pour la réalisation des «Etats unis d’Afrique», il nous faut mettre l’accent sur plusieurs axes notamment :

Ecologique (faire face au désert et à la désertification) ;

Démographique (maîtriser la démographie en sensibilisant la population) ;

Economique (il s’agit de tous les défis liés à l’état de sous-développement et qu’il n’est pas possible de reprendre un à un, mais il importe de signaler qu’il faut réserver une place particulière à la dette africaine) ;

Socio-politique (la démocratie et les droits de l’Homme) ;

Information et numérique (les technologies de l’information et de communication sont incon­tournables de nos jours) ;

Monétaire (les zones monétaires, la politique monétaire, une monnaie africaine) ;

Autofinancement du développement (la plus grande erreur de l’Afrique a été, est de nous tourner exclusivement vers l’extérieur pour financer notre développement alors qu’il existe d’autres possibilités) ;

Infrastructures et voies de communication (le développement optimal d’une économie passe par des options structurelles) ;

Rationalisation des communautés économiques régionales (un processus de développement méthodique) ;

Enfin politique (un gouvernement continental, un Parlement continental).

Voilà de manière ramassée en ce qui concerne notre part de contribution ainsi que quelques petites suggestions quant aux voies à suivre pour la réalisation des «Etats unis d’Afrique».

En définitive, nous devons saisir cette occasion exceptionnelle (d’être une jeunesse complètement décomplexée et déterminée) afin de dépasser les velléités de séparation pour la réalisation de cet espoir tant attendu : les «Etats unis d’Afrique». Jeunes d’Afrique, unissons nos forces et faisons face à notre défi commun (faire de l’Afrique un continent uni, respecté et prospère) ! Oui, nous le pouvons si nous le voulons.

Ousman Saleh DAGACHE

Étudiant tchadien en Master II, Droit public international,

option : Etudes et pratiques des Relations Internationales

Université Cheikh Anta Diop de Dakar

dagachesaleh89@yahoo.ca

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