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Appelez-moi Mister Karim Et Dites Bien Meissa Wade !

Ö ma life est dure ! Un temps fou passé entre quatre murs j’endure en ce moment. Ö qu’elle est belle, cette souffrance teintée d’une endurance inouïe ! Pardi, bon Dieu m’aidera à traverser cette dure épreuve. J’ai un destin. Unique. Déjà tracé : de la prison de Rebeuss Island au palais de l’avenue Roume en passant par le Qatar, mon pays d’adoption. Assez de temps passé sous les lambris dorés et sous les ors de ce petit état ô combien richissime et généreux envers moi. En effet, il est l’heure d’affronter cet ogre qu’est Michelin Sall. Il va voir. Je vais le déglinguer. Sans moi, que serait Macky Sall ? Allez demander cela à mon ô combien généreux pater, Abdoulaye Wade, qui l’a enrichi jusqu’au coude ! Mais bon Macky, c’en est une autre paire de manches ! Mon père et moi l’avions pris pour un moins que rien mais bon il est redoutable et est un fin politique. Il nous a tous dribblés. L’on avait oublié qu’il a été à bonne école au Parti démocratique sénégalais (Pds). Macky le jardinier de rêve de mon père. Ce que disait ce dernier. Une erreur monumentale qui a payé cash.

Personne ne croyait qu’il allait me mettre dans le gnouf. Il fallait du gros culot pour le faire. Il est couillu, ce sacré artiste et bon funambule et il vaut mieux que Mamoudou Gassama, ce malien sans-papier qui a sauvé un enfant en plein Paris et devant le regard effaré des badauds. Je n’avais jamais pensé que j’allais endurer l’épreuve de la captivité au Qatar, à l’abri des regards inquisiteurs. Revenir au Sénégal me gratte les poils du nez. Revenir au Sénégal me fait pousser des cris d’orfraie. A force de penser sur ce retour de l’enfant prodigue, je perds de plus en plus mes cheveux. Oups, j’ai eu ma pleine calvitie en plein milieu carcéral, à Rebeuss. Depuis quelque temps, la presse locale que je suis tous les jours et mes missi dominici rapportent des nouvelles de mauvais augure. Karim Wade, est-il présidentiable ? Karim Wade, une fois au Sénégal, sera-t-il contraint par corps ? Tout cela fait flipper. En effet, mon pool d’avocats qui m’a coûté une bonne bagatelle, précise et me rassure. Mais bon, je m’en méfie un peu de ceux-là. Roulent-ils à ma perte ? Tous sauf un ami, l’avocat Amadou Sall. Lui-là, il se jetterait dans le puits pour moi. Un affidé doublé d’un aficionado. Un bonhomme doublé d’un loyaliste. En tous les cas, je suis déterminé à affronter Macky Sall. Cet homme ayant usurpé l’identité de mon père Abdoulaye Wade, le bâtisseur. Il est vrai qu’il a eu le mérite de finir les travaux de ce dernier. Chapeau bas à ce dernier tout de même ! Contrairement à l’autre gus que je n’aimerais pas voir et même en peinture. Idrissa Seck, alias imam Seck, mélangeant tout. Le seigneur du mélange des genres religieux et politique. A toutes ses sorties, il défraie la chronique mondaine et religieuse. Franchement, il devait se taire ! Il ne fait rien plus qu’il ne gesticule.

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De son 1 mètre 50, il appelle à une quête nationale pour moi. Ma foi, il se prend pour un calife à la place du calife, oubliant que le calife, c’est moi, Karim mais dites bien Meissa. En effet, ma candidature est lourde à porter.  Les épaules de mes compagnons sont frêles. Désespoir de ces derniers vis-à-vis des obstacles se dressant devant eux. J’ai été condamné à six ans de prison et puis gracié en pleine nuit. Un vrai feuilleton de série b : passeport confectionné en prison et puis expédié tel un vilain colis. Direction le Qatar et je n’ai même as eu le temps de prendre une douche chez moi de peur d’ameuter la foule de sympathisants en liesse qui m’attendaient dehors. Il se dit que j’ai perdu mes droits civils et politiques. En termes plus explicites, vu ma condamnation par la Cour de répression et d’enrichissement illicite (Crei), je ne suis plus éligible et encore moins un électeur. Mais bon, après le dépôt d’un dossier dans l’obtention d’une carte d’électeur, je suis dans une attente fiévreuse. Et le dernier mot appartient à Macky Sall himself. L’espoir est peu permis mais il faut rêver parce que cela permet de vivre. Un drôle d’Etat, ce Sénégal ayant un despote à sa tête ! La démocratie par la force des biceps. En tous les cas, le ministre et garde des Sceaux, Ismaïla M. Fall, le tailleur constitutionnel de Son Excellence Macky Sall, m’a fait un très joli costard que je n’aimerais pas porter. Karim Wade inéligible ! Karim Meissa Wade, monsieur-contrainte par corps ! Mais bon, nous sommes en Afrique et tout est possible ! Il faut se battre et mon père mène bien ce combat épique même s’il devrait aller se reposer sous les cocotiers. Et ça se corse de plus en plus avec cette phrase sortie de la bouche du maître des céans, Macky Sall, « Comment pourrait-on être candidat sans être électeur ? » J’ai fait ce qu’il fallait faire. M’inscrire à l’ambassade du Sénégal à Doha. Libre à la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf) de tirer mon affaire au clair. Mais avec Macky, c’est toujours le clair-obscur. Jamais en face.

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Toujours dans le dos. Quel fayot, il fait lui-là ! Mais l’heure avance à pas de poucet et la vérité finira par éclater au grand jour, inch’Allah. Et mes compagnons, en ce moment, se mettent en branle-bas de combat. De bons chiens de guerre mais loin d’être des foudres de guerre. Il faut les brusquer pour qu’ils se réveillent. Ce que me disait souvent mon père, le pape du Sopi. Toute tentative de priver d’une belle victoire en 2019 sera vue comme trahison. L’on me reproche d’avoir dérobé 138 milliards de nos pauvres francs Cfa que je devrai rembourser au contribuable sénégalais sinon je subirai une contrainte par corps. J’en suis convaincu que Michelin Sall est capable de cette énième forfaiture à mon encontre mais bon je m’en fiche. J’ai l’impression d’être une vulgaire marchandise que le vendeur a fourguée à un client bizarre. Connaissant Macky, il va fouiner encore dans mes affaires. Eh oui, je ne dirai rien sur ma supposée binationalité. Qu’il aille chercher par lui-même ! Qui cherche trouve afin ! Bon Dieu, je suis né français, je ne saurais renier cette identité remarquable. En tous les cas, je suis prêt au sacrifice. A l’ultime don de moi pour la patrie ! Je combattrai Macky Sall,  je le battrai et le peuple en sera témoin. Pourvu que ça soit un combat à armes égales. Et non pot de terre contre pot de fer. Des fois, mes adversaires oublient qui je suis. Je m’appelle Karim Meissa Wade, fils d’Abdoulaye Wade et de Viviane Vert ! Et l’on parlera encore de moi, de mes frasques et de mes combats à venir.

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POUYE Ibra

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